Périple hivernal en Bretagne (7 et fin)
Comme le dit Karagar, il y a un sérieux risque d’overdose ou de surchauffe, mais c’est comme le chocolat fromfromien, quand on est sur sa lancée, il est parfois difficile de s’arrêter.
Ce n’était encore que le début de l’après-midi et nous approchions de la sortie de l’autoroute menant à Bayeux. Cela fait des siècles que je souhaite voir la fameuse tapisserie (dont j’ai justement appris qu’elle avait été attribuée à tort à la reine Mathilde). Nous devions rentrer à la maison et ne pas jouer encore les prolongations, mais malgré le froid, il faisait un assez beau soleil et la tentation était grande de succomber, ce que nous fîmes.
Après avoir avalé un sandwich à la hâte, nous étions là-bas dans la première partie de l’après-midi. Nous sommes donc allés voir la tapisserie qui date des années 1070. Depuis la première moitié des années 1980, elle conservée dans des locaux et des vitrines climatisés à lumière contrôlée, ce qui la préservera durablement. Mais on a peine à croire à son état exceptionnel de conservation lorsqu’on sait combien elle a été maltraitée au cours des âges.
La visite se fait avec un guide audio qui nous raconte (beaucoup trop vite) l’histoire de cette bande dessinée de 70 m de long. Nous avons donc refait deux fois le chemin en revenant au début après un premier passage. Nous avons même constaté que nous n’étions pas les seuls à procéder de cette manière. Outre la vitesse avec laquelle les commentaires défilaient (on pouvait certes les interrompre), un autre regret a été qu’aucune explication ne soit donnée sur les techniques de fabrication. Ces aspects étaient abordés ensuite dans le musée et dans un film, mais cela ne remplace le commentaire quand on a l’œuvre sous les yeux.
Evidemment, aucune photo. Même Lancelot aurait eu du mal à tenter un quelconque piratage.
En fin de compte, une très grande satisfaction d’avoir vu cette œuvre splendide. S., elle en était à sa seconde visite. La première fois, elle était très jeune, alors qu’elle ne se trouvait pas encore dans ces locaux.
Et puis comme il était encore temps, nous nous sommes rendus sur le premier lieu d’exposition de la tapisserie : la cathédrale Notre-Dame de Bayeux. Cette dernière, j’en avais fait le tour un matin à la hâte, un certain début mai 2007 (voir note ici). Je ne gardais pas un très bon souvenir de cette journée de 2007, mais nous allions l’effacer.
A l’intérieur, en dehors de la crypte bien entendu, on a bien l’impression d’être en présence de deux cathédrales en une, au moins dans les travées de la nef, avec des parties basses romanes massives mais très décorées, et une partie supérieure qui retrouve plus d’élan. Cela semble incongru, et pourtant, l’ensemble me plaît énormément, d’autant que la lumière y pénètre avec générosité. Le chœur, entièrement gothique adopte un parti inédit très plaisant.
Après la visite, retour dans nos terres nordiques. Peu après Abbeville (tiens, il y a quelque chose à voir là-bas que nous avons failli aller visiter à plusieurs reprises), nous avons essuyé une tempête de neige très localisée, mais au pays du lièvre, il n’y avait que des restes de vieilles congères.