Entre Alsace et Maures (17) : du chêne-liège au pin parasol
Nous étions basés à Collobrières, bourg de moins de 2000 âmes au cœur du massif des Maures. Toutes les routes qui en partent sont étroites et sinueuses à travers la montagne, à l’exception d’une seule, mais toujours dans une direction qui ne correspondait pas à nos destinations. La ligne droite est ici loin d’être le plus court chemin.
Le lendemain, rendez-vous était fixé entre Le Muy et Bagnols-en-Forêt. Pour ce faire, nous avons donc circulé dans la montagne, parmi Quercus ilex L. (Chêne vert), Castanea sativa Miller (Châtaignier) et surtout les extraordinaires Quercus suber L. (Chêne-liège). On observe même de magnifiques subéraies.
J’ai profité de l’arrêt pour tirer le portrait de mes premières fleurs, qui elles, ne sont pas toutes spécialement méditerranéennes.
Anthericum liliago L. (Phalangère à fleurs de lis)
Lactuca perennis L. (Laitue vivace)
Muscari comosum (L.) Miller (Muscari en toupet)
Et une vraie méditerranéenne qui a aussi du toupet : Lavandula stoechas L. (Lavande à toupet) présente absolument partout et en quantités industrielles dans tout le massif des Maures et hélas, qui n’a pas de parfum spécial.
Au tout début du mois d’octobre 1996, j’étais déjà venu dans les Maures à l’occasion d’une sortie botanique organisée par un professeur de Marseille qui avait fait de nombreux travaux d’écologie végétale dans le coin. J’avais été complètement dépaysé (pour ne pas dire davantage), alors que de surcroît, les fleurs étaient bien rares en pareille saison. J’avais retrouvé des choses plus familières sur les plus hauts sommets en exposition nord, avec des forêts à connotations collinéennes plus « classiques ». Les paysages et les fleurs auxquels nous allions goûter pendant ce séjour n’avaient aucun rapport avec mes souvenirs. Nul doute qu’il faut venir là fin avril ou début mai pour goûter aux plus belles couleurs et ne pas être accablé par la chaleur. D’ailleurs, pour nous autres septentrionaux, c’était déjà l’été.
Nous arrivons donc sur place. Nul besoin de présenter au passage le bien nommé Pinus pinea L. (Pin parasol).
Cistus salviifolius L. (Ciste à feuilles de sauge)
Ophrys arachnitiformis Gren. & M.Philippe (Ophrys brillant)
Cistus albidus L. (Ciste blanchâtre), aux pétales froissés.
Euphorbia biumbellata Poir. (Euphorbe à double ombelle)
Silene gallica L. (Silène de France)
Anacamptis picta (Loisel) R.M.Bateman (Orchis orné)
Genista hispanica L. (Genêt d'Espagne)
Bellis annua L. (Pâquerette annuelle)
Ranunculus revelierei Boreau (Renoncule de Revelière)
Serapias olbia Verg. (Sérapias d’Hyères)
Diatelia tuberaria (L.) Demoly [= Xolantha tuberaria (L.) Gallego, Muñoz Garm. & C.Navarro] (Hélianthème tubéraire)
Vicia bithynica (L.) L. (Vesce de Bithynie)
Cytinus hypocistis (L.) L. (Cytinelle), une plante parasite.
Aristolochia pistolochia L. (Aristoloche pistoloche)
Beaucoup de plantes ici, que je croyais calcicoles et que l’on rencontre ici sur des sols acides. Des sols sans doute riches en bases, avec un climat particulier, le tout formant une « compensation de facteurs » ?
Limodorum abortivum (L.) Swartz (Limodore à feuilles avortées)
Isoetes duriei Bory (Isoète de Durieu) qui n’est autre qu’un minuscule « fougère » à allure graminoïde.
Sagina subulata (Sw.) C.Presl (Sagine subulée) dans l’infiniment petit.
Juncus capitatus Weigel (Jonc à inflorescences globuleuses)
Briza minor L. (Petite amourette)