Hier, c'était concert
Hier soir, nous sommes allés écouter l’orchestre symphonique de Lille qui officie depuis à peine quelques mois dans une salle refaite à neuf et qui est, selon les spécialistes, une très belle réussite. Depuis le début de l’année, j’avais proposé à Fromfrom d’aller à ce spectacle « must du classique » sans en connaître véritablement le programme. Seuls quelques compositeurs étaient vaguement cités, et cela nous avait suffi pour réserver nos places. Pour une première dans une salle de concert d’un orchestre symphonique, il me paraissait important de viser des « valeurs sûres » d’œuvres ou de compositeurs que j’étais à peu près certain d’apprécier. C’est sans doute un des aspects de mon caractère prudent, voire conservateur, mais le but était bien avant tout de se faire plaisir par l’écoute d’un véritable orchestre symphonique. De plus, j’avais la claire intention de réserver des places de premier choix dans le « carré d’or » s’il y avait encore de la place. Effectivement, il y avait de la place et je m’attendais à payer en conséquence. Eh bien non, au tarif normal, c’était moins cher qu’une place de cinéma à tarif réduit ! Quelle bonne surprise. Nul doute que ce genre de prestation est faite pour attirer du monde, en particulier des personnes a priori assez peu habituées à la musique « classique » ou des amateurs peu cultivés dans mon genre. A la nuance près que le prix n’était pas rentré dans mes critères.
Les musiciens qui n’étaient pas déjà en train d’accorder leurs instruments sont rentrés pile à l’heure prévue, suivis du premier violon, puis du chef, l’incontournable Case-à-dessus.
La première œuvre jouée, « Fanfare pour précéder La Péri » de Paul Dukas, assez courte, montrait déjà de belles choses, mais sollicitait essentiellement les cuivres. L’originalité de ce concert (quatre représentations en tout) était aussi que quatre des œuvres étaient choisies par les spectateurs internautes (il y a une quinzaine de jours nous avions voté).
Le deuxième morceau, « Bacarolle » (« Les Contes d'Hoffmann ») de Jacques Offenbach fut un ravissement pour moi puisque je n’ai pas pu retenir des larmes d’émotion. Les choses ne se sont pas beaucoup apaisées avec « La marche hongroise » (La damnation de Faust) d’Hector Berlioz, l’introduction de « La chauve-souris » de Johann II Strauss, « Tableaux d’une exposition » de Maurice Ravel d'après Modeste Moussorgski, le « Boléro » de Maurice Ravel.
Que dire en forme de conclusion provisoire ? Je n’ai pas d’éléments de comparaison, je n’ai pas l’oreille apte à entendre ce que peut capter une oreille experte, mais j’ai trouvé l’acoustique plus qu’excellente. La respiration d’un tel orchestre a une telle profondeur, un tel souffle, que l’on ne pouvait que succomber, d’être parcouru par des fourmillements de bonheur. Et puis les musiciens étaient particulièrement bons, le chef aussi. Ce n’était pas de la soupe. Avec Fromfrom, nous avons trouvé le concert bien trop court (une heure), mais ça a été si intense pour moi que j’en suis presque ressorti épuisé. Il me (nous) tarde de recommencer avec un programme qui nous conviendra. Pourquoi n’y étions pas allés avant ?