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Cornus rex-populi
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11 juillet 2019

Mes initiateurs (3)

Lors de ma troisième année universitaire, j’eus deux enseignants de botanique :

  • le premier, venant de l’extérieur, très bon pédagogue pour les débutants, avec lequel nous fîmes aussi quelques sorties de terrain. Rapidement, il me demanda de ne pas dire (à lui et aux autres) ce que nous trouvions sur le terrain, car de fait, on perdait tout le « suspense » de la détermination ;
  • le second, interne à l’université, était quelqu’un qui mettait la barre nettement plus haut. Je pense que durant ses enseignements en salle ou sur le terrain, nous étions deux (ou trois ?) à suivre véritablement et à capter tout ce qu’il disait. Autrement dit, ce n’était un bon enseignant que pour les personnes qui avaient déjà un bon bagage. Le responsable de la formation s’en aperçut et il fit revenir le premier enseignant l’année suivante (ce qui ne me servit à rien puisque j’avais personnellement largement dépassé ce stade).

Ce second enseignant, fut une véritable révélation pour moi, le mot n’est pas trop fort. Une révélation à plusieurs niveaux : il avait l’art de nous raconter les caractéristiques physiques et écologiques des espèces, leur éventuelle rareté, la nécessité de leur préservation. Il a fait naître en moi une furieuse envie de découvrir toutes les plantes vasculaires d’un territoire, y compris les plus modestes, les plus « invisibles ». Et l’envie de les protéger. Je pense que c’est avec lui que j’ai commencé à apprendre mon « sixième sens de la botanique », autrement dit la capacité à détecter des signes de l’intérêt floristique d’un site par quelques indices « insignifiants » qui ne parlent pas au botaniste « ordinaire ». En même temps, je pensais que la botanique était quelque chose d’extrêmement complexe dont l’apprentissage était un processus particulièrement long et difficile. Et effectivement, lorsque je fis mon projet d’étudiant avec lui (étude d’un bord de Loire), je me rendis compte combien mes connaissances acquises en botanique, y compris sur le terrain, étaient insuffisantes pour réaliser des inventaires de qualité professionnelle. En effet, outre la difficulté liée à l’exercice, je m’aperçus assez vite que les bords de Loire comportaient des tas d’espèces peu communes ailleurs avec beaucoup d’exotiques dont on ne trouvait pas trace dans les livres « ordinaires ». Ce fut donc très difficile. Néanmoins, l’enseignant, même s’il ne m’en n’avait rien dit, avait parlé de moi à quelques collègues, dont mon ancien responsable de formation, de sorte que plus tard, ce dernier n’attendit pas que je sois libéré de mes obligations militaires pour contacter mes parents pour me demander  si je pouvais faire des inventaires floristiques dans le cadre d’une étude réalisée par une agence d’urbanisme dans la vallée de l’Indre. Puis, moins de deux mois plus tard, pour me demander de donner des cours de botanique à des stagiaires de formation continue…

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10 juillet 2019

Mes initiateurs (2)

Mon deuxième contact, cette fois-ci très sérieux, avec la botanique fut à la fin de ma première année universitaire, à l’occasion de cours de botanique descriptive et de terrain où nous déterminions avec la « flore Bonnier » des plantes fraiches. La « flore Bonnier », une référence dont la première édition remontait au début du XXe s., qui se voulait complète (elle ne l’a jamais été), était pleine de défauts mais avait l’avantage d’être simple d’utilisation, portative et accessible pour la bourse des étudiants. Deux enseignantes remarquèrent vite mes aptitudes à la reconnaissance des espèces et en furent assez épatées. A ce titre, ces personnes ne sont pas à proprement parler des « maîtres », mais bien des initiatrices. Après cela, on nous demanda de faire un herbier, le seul véritable que je fis d’ailleurs. L’année suivante, dans le groupe d’étudiants, je fus naturellement le « préposé » aux inventaires floristiques des sites que nous fûmes amenés à étudier. Il y eut également des cours de phyto*soci*ologie, ce qui m’avait pas mal épaté, mais curieusement, je n’approfondis pas la chose plus que cela. Il faut dire que ce qui m’avait attiré dans cette formation, c’était davantage l’hydrobiologie et en particulier l’étude des poissons.

L’année suivante, je poursuivis donc des études dans le domaine des milieux aquatiques, mais pas spécialement pour la botanique.

9 juillet 2019

Mes initiateurs (1)

Ce premier épisode ne concerne pas un maître ou un initiateur, mais une première expérience qu’il ne faut pas négliger.

Ma première découverte de ce qu’on peut appeler la botanique des plantes sauvages fut à l’occasion d’une exposition de la Société d’horticulture de RDG dont mon père était membre et dont le trésorier était un voisin et collègue de travail de mon père. L’exposition se déroulait au rez-de-chaussée de la salle des fêtes de la ville et portait essentiellement sur les mauvaises herbes des jardins (sous forme de plantes fraiches). Je devais avoir une douzaine d’années tout au plus. C’est là que j’appris que les « choux-gras » étaient des chénopodes et les « rangues » des rumex.

La même année (ou au printemps suivant ?), le président et le trésorier de ladite société, de passage au domaine du dragon terrassé m’apprirent également l’existence de quelques autres espèces sauvages dont j’ignorais encore le nom : des renoncules et des carex. Je me souviens qu’ils utilisaient un guide illustré pour identifier les espèces qu’ils voyaient.

Tout cela ne fait pas une vocation, d’autant que je n’étais pas allé plus loin avec eux. Mais je pense que vu avec le recul, ces deux épisodes, aussi anodins puissent-ils paraître, avaient posé un minuscule embryon de curiosité, mais qui entrerait en dormance.

5 juillet 2019

Cornus 1998

Au sujet de mes travaux scientifiques, certes bien modestes, j’ai toujours été frappé par la rapidité avec laquelle ce que j’avais conclu un jour était remis en cause quelques mois à peine plus tard, certes souvent par moi-même. Aussi, suis-je admiratif devant les travaux de certains auteurs dont les écrits restent entièrement valables (ou presque) des décennies (voire davantage) plus tard.

Néanmoins, pour me contredire moi-même, j’ai quand même pu constater qu’un travail que j’avais réalisé en 1998, avant le démarrage de mon travail officiel de thèse a servi de référence unique et continue durant 18 ans, avant qu’il ne soit dépassé par un travail prenant en compte les apports ultérieurs, sans toutefois remettre en cause mon travail et en conservant l’essentiel de la structure. Bien évidemment, si j’avais moi-même continué de travailler sur la Loire (puisque cela la concerne) après 2002, j’aurais sans doute été mon propre contradicteur et nul doute que je n’aurais pas attendu 18 ans pour me remettre en cause.

J’ai été surpris que mon travail de 1998, qui ne se voulait pas indépassable, ait fait parler de moi à ce point, alors qu’il ne s’agit pas d’un livre, mais juste d’un rapport, semble-t-il très diffusé jusqu’à une période très récente. Tant et si bien qu’il a quelques semaines, une personne qui m’appelait pour une toute autre problématique, finit par me demander si c’était moi l’auteur de Cornus 1998. Un nom et un millésime en somme. Mais l’homme au bout du fil était vraiment ravi d’avoir parlé au Cornus du Cornus 1998.

Ces propos vont peut-être paraître un peu ridicules ou sans grande importance, mais moi, je trouve çà amusant.

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