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Cornus rex-populi
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27 novembre 2010

Voyage formateur et amical

Mon ancien directeur m’avait demandé de trouver une formation qui m’aiderait à être plus efficace à l’oral, à avoir plus d’impact en réunion et à améliorer ma concision. Je suis souvent amené à représenter ma structure dans des réunions où je dois défendre la veuve et l’orphelin des points de vue et des arguments scientifiques dans des contextes variés, mais où la tension, voire les situations de conflit potentiel, larvé ou explicite sont fréquentes. J’avais trouvé une formation qui semblait me correspondre : « gestion de conflit et négociation », organisée à Montpellier. Hélas, mon directeur avait oublié (chose fréquente chez lui) et n’avait pas validé cette formation. Se rendant compte de sa boulette, il me la promit pour 2010, chose que ne fut pas remise en question par le nouveau directeur même si ce dernier n’était pas complètement convaincu de son intérêt pour ce qui me concerne.

C’est donc cette formation que j’ai suivie cette semaine (entre lundi après-midi et vendredi midi). Lorsque j’avais évoqué ici même ou tout à côté, ma participation à ce stage, j’avais bien sûr attiré l’attention de Lancelot. Longtemps, j’ai pensé que la formation aurait lieu dans les locaux habituels de l’organisme de formation, c’est-à-dire pas très loin du centre de Montpellier. Hélas, j’ai appris début novembre que la formation aurait lieu à une quarantaine de kilomètres au nord de la capitale héraultaise, dans un trou perdu au milieu de nulle part comme le dit Lancelot. Le genre d’endroit où le bon dieu n’est jamais passé et où les corbeaux volent à l’envers pour ne pas voir la misère qui est en dessous !

La formation commençait à 14 heures. Mais mon TGV, sans explication convaincante, a déjà eu la mauvaise idée d’arriver près d’une heure en retard à Montpellier en empruntant en partie les voies ferroviaires classiques à partir des environs de Valence. Normalement, depuis la gare, le transport vers le lieu de villégiature était décomposé comme suit : 20 minutes de tramway pour se rendre sur la périphérie nord de l’agglomération, 45 minutes de bus jusqu’à Saint-Martin-de-Londres, puis véhicule particulier affrété depuis la zone de résidence (encore 4,5 km pour y arriver). Dans mon cas, le taxi était une solution plus logique, d’autant qu’il n’y a pas un bus toutes les 10 minutes. Je suis quand même arrivé en retard, mais cela m’a évité la pénible présentation des activités de l’organisme de formation.

Après les présentations de chacun (en fait, A présente B et B présente A) et des attentes de la formation, démarrage de toute une série d’improvisations à caractère théâtral qui m’ont fortement étonnées au moins au départ :

  • passage d’un « flux énergétique » et d’objets virtuels colorés ou non entre les différentes personnes organisées en cercle ;

  • jeu du « killer », toujours au sein d’un cercle (je ne détaille pas, cela n’est guère passionnant) ;

  • mimes libres ou imposés ;

  • improvisations par la parole à deux sur une activité mimée par l’un ;

  • diverses improvisations à caractère plus ou moins théâtral.

Inutile de dire qu’au départ, j’étais en droit de me demander s’il n’y avait pas eu là une erreur d’aiguillage et si on n’avait pas confondu avec un stage de comédie théâtrale. J’ai néanmoins compris pendant et après que ces exercices étaient destinés à nous faire prendre conscience du sens de l’écoute et pour développer nos aptitudes à l’acceptation (de ce que l’autre dit ou fait), etc. Ces séances d’improvisation ont quand même occupé plus d’une journée et demie sur quatre, ce qui, pour moi, était trop, mais pas forcément pour le reste du groupe.

Le lundi soir, apéritif entre stagiaires et formateurs, ce qui eut pour effet d’apprendre à mieux nous connaître et au fil des jours qui suivirent, à souder le groupe à un point à peine croyable. En ce sens, ce fut une réussite et chacun des stagiaires (11 en tout) avait une personnalité attachante. Le premier formateur, salarié de l’organisme de formation était moins présent (sauf les improvisations qu’il a dirigées) n’a pas été la personne que j’ai le plus appréciée (je pense qu’en situation professionnelle, j’aurais dû le recadrer car son côté directif ne m’a guère plu). En revanche, le second formateur, en réalité l’atout principal de cette formation est un travailleur indépendant et psychologue de formation. Et lui, je l’ai beaucoup apprécié, et je sais que cela a été la même chose pour l’ensemble de l’équipe de stagiaires. J’ai bien aimé ses façons de présenter les choses, les mises en situation, sa façon de se mettre en scène, à s’adapter à nous, son humour à toute épreuve et la générosité de son engagement. Bref, un stage très agréable sur le plan humain.

Le mercredi après-midi, notre psychologue a commencé à nous parler des personnages de la Commedia dell’arte, à nous parler de leurs caractéristiques et les liens que l’on pouvait faire chez chacun d’entre nous. Personnellement, je ne connaissais pas vraiment ces choses là, mais je me suis vite aperçu de la puissance que cela pouvait avoir dans la description des rapports professionnels ou privés. Nous devions terminer à 18 heures, mais la séance a continué. Avec Lancelot et TiNours, nous nous étions donné rendez-vous vers 19 heures, alors 10 minutes avant, j’ai dû m’éclipser (la séance s’est terminée à 19h30 !).

Ainsi donc, comme l’a très bien expliqué Lancelot, je l’avais attiré lui et TiNours dans un endroit pratiquement infréquentable. Croyant les voir arriver sur le parking de l’accueil en haut, ils sont arrivés par la route des livraisons dans le bas du hameau. Tous les deux au téléphone portable, j’ai fini par entendre un écho quand je me suis aperçu que quelqu’un me parlait dans la nuit en bas du grand mur de soutènement du parking. Bref, nous nous sommes retrouvés, salués et ni une ni deux, nous sommes partis en direction du restaurant. Je ne vais pas raconter ce que Lancelot a déjà fait mieux que moi. Je vais juste dire que cela m’a fait drôle de voir quelqu’un en vrai après plus d’un an et demi de fréquentation et de commentaires croisés sur nos blogs. Ce n’était pas la première fois que je rencontrais un blogueur, mais les premiers avaient au départ bien d’autres caractéristiques que le fait de bloguer quand je les ai rencontrés. Et même pour Lancelot, il y avait déjà aussi d’autres éléments communs. Ainsi, je connaissais un peu Lancelot et TiNours en image, mais les voir en entier et animés en face de moi, c’était autre chose. Et en plus, il y avait le son ! Lancelot me pardonnera-t-il si je me permets de donner mon impression ? Bon, j’y vais. Fromfrom s’était imaginé quelqu’un avec un accent méditerranéen très prononcé. Suite à son appel quelques jours plus tôt, elle m’avait dit que l’accent y était bien, mais sans excès, ce que je confirmais le mardi soir lors de la confirmation de notre rendez-vous. Très bonne nouvelle aussi : le sourire voire le rire dans la voix. Cela aussi, je m’en doutais. Ce qui m’a beaucoup plu, c’est aussi l’animation du visage lancelotien et la gestuelle qui ont démontré que l’on ne s’était pas trompé d’adresse. TiNours est lui très différent. Je l’ai vu comme un fort point d’ancrage, très rassurant, exprimant différemment ses émotions. En clair, un Lancelot très enjoué, « bavard » et démonstratif, un TiNours plus discret, souriant et intervenant plus rarement mais concluant souvent avec raison des interventions, moi un peu au milieu de tout cela, le tout dans la joie et la bonne humeur. Je me suis senti très rapidement à l’aise et content de partager ce moment. Bref, comme a dit Lancelot, la rencontre n’a eu qu’un défaut : être trop courte. Mais elle en appellera forcément d’autres et cette fois avec Fromfrom, qui fut bien présente pendant cette soirée.

Pour en revenir à la comédie italienne, j’ai finalement appris que j’étais :

  • Dottore symbolisant la démonstration [organiser, transmettre] : ça, ce n’est pas vraiment un scoop, mais mon physique et ma façon de parler vont aussi dans ce sens ;

  • un côté Capitan symbolisant l’impulsion [entreprendre, foncer] : ma façon de me tenir debout ;

  • un petit côté Prima donna symbolisant l’alliance [unir, harmoniser] : ma voix ;

  • et enfin un fort tropisme vers Arlequin symbolisant la médiation [échanger, socialiser] : ma façon d’entrer dans le jeu, de me lâcher.

En définitive, le formateur m’a plus qualifié comme un Arlequin dominant, ce qui est plutôt une bonne nouvelle et qui démontrerait que j’étais très à l’aise dans le groupe et dans le contexte de coupure dans lequel nous étions (pas de radio, pas de télévision).

J’en reviens à notre lieu d’hébergement qui accueille tout un tas de séminaires, stages et groupes. Lancelot s’en est bien amusé et il n’a pas été le seul. Le premier soir, on nous annonce une réunion de chamanes dans la salle de restaurant, autour de la cheminée, et nous sommes autorisés à y assister à distance. Personnellement, cela ne m’intéressait pas vraiment plus que ça et j’avais une Fromfrom à qui téléphoner. Je ne les ai vus que taper à l’unisson sur des sortes de tambours. Et le lendemain, on m’a rapporté que certains d’entre eux brûlaient quelque chose dans la cheminée (dont un paquet de cigarette pour l’un des intervenants), puis soufflaient et crachaient sur les braises avant de sortir faire un tour dans le froid de la nuit. On m’a aussi rapporté qu’une fois dehors, on en vit tourner en rond longuement autour d’un arbre et un autre en train de simuler un accouplement avec l’arbre. Bon, rien de grave manifestement, mais cela doit faire drôle de voir ça si on n’est pas prévenu. Seul truc qui reste curieux : à table, les chefs ne se mélangeaient pas avec les stagiaires.

Sinon, le centre d’hébergement semble assez spécialisé dans l’accueil ou la publicité de groupes que j’aurais tendance à fuir habituellement (liste non exhaustive) :

  • astrologie, arts énergétiques, Gi Gong, bio-harmonies, géobiologie de l’habitat, quête se sens, psychothérapie multiréférentielle relationnelle ;

  • massages divers et variés : orient et occident, shiatsu, biodynamiques, californiens, biorelease, réflexologie palmaire, biodynamiques, assis, lemniscate, ayurvédique birenda, thaï nuad bo ran, tantra, etc.

Il ne faut pas trop me demander de quoi il s’agit, je n’ai pas tout compris. Sur un des dépliants, il est quand même indiqué qu’il n’y a pas de relations sexuelles prévues dans le stage !

Bon, d’un autre côté, il y a aussi des choses plus rationnelles : les deux derniers jours, il y avait un congrès d’apiculteurs.

Le retour fut aussi assez « sportif » : le formateur psychologue m’a déposé au tramway de Montpellier, ce qui m’a permis de prendre mon TGV dans d’excellentes conditions. Il avait neigé la nuit sur les Cévennes, mais en début d’après-midi, elle n’était plus visible. En revanche, je l’ai vue apparaître dans les Alpes occidentale du sud. Elle n’est apparue au sol qu’au nord de Lyon aux environs de Mâcon. Peu de temps après, on nous annonce un problème avec le train qui s’arrête puis prend une vitesse de micheline en panne. On nous promet 50 minutes de retard, puis 1h20 à Paris. On s’excuse, on se garde bien de passer contrôler les passagers, mais on annonce des distributions d’enveloppes à la descente du train. A la gare, c’est le bordel, je me dirige vers le RER et j’arrive gare du Nord pour mon TGV en direction de Dunkerque. Heureusement, je peux prendre le suivant une heure après celui prévu initialement. Je vais à l’accueil et là, la dame me demande si je n’ai pas fait tamponner mon billet à la gare de Lyon. Là, la moutarde me monte au nez. Personne ne nous a proposé cette solution (car évidemment, chacun sait que quand on arrive dans une gare parisienne, le voyage est terminé et on rentre chez soi). Et quand bien même, ils pourraient eux-mêmes être au courant qu’un train a été très en retard. Ou alors, c’est devenu tellement banal que plus personne ne trouve ça anormal. Bon, la dame de l’accueil me mettra quand même un coup de tampon pour que je puisse continuer mon voyage tranquillement. Et je suis rentré sain et sauf.

Voici quelques images vues depuis notre lieu de villégiature.

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Et la rencontre avec une nouvelle espèce méditerranéenne qui fleurit en octobre-novembre : Bellis sylvestris Cirillo (Pâquerette d’Automne). Outre sa distribution géographique et sa période de floraison, elle se distingue de Bellis sylvestris L. (Pâquerette vivace) par sa taille et son port plus élevé.

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Merci à vous deux, Lancelot et TiNours, qui avez bien agrémenté cette semaine par votre bonne humeur, votre générosité et votre amitié.

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Commentaires
C
A KarregWenn> Eh bien disons que certains cas sont incurables !
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K
Et les directeurs ils ont pas droit à des stages pour rafraîchir la mémoire ?
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C
A Karaphare> Au départ, je savais qu'il y auarait des mises en situation, que les personnages de la Commedia dell'arte seraient évoqués, mais pas qu'il y aurait à ce point des improvisations. Je dois dire, à mon grand étonnement, que cela m'a plu et que je me suis plutôt bien débrouillé. Cela change des formations à caractère scientifique ou hyper-technique. Cela ne veut pas dire que je vais me lancer dans une formation théâtre, mais c'est désormais une chose qui ne me paraîtrait pas complètement inaccessible.
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K
Ah, je ne m'attendais pas à ce type de formation ! Et lire ça, enfin la première partie, en arrivant d'un stage de théâtre, ça m'a fait tout drôle.
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C
A Lancelot> Alors, il ne s'agit pas du Pic Saint-Loup en photo, mais du message rocheux que nous avions pas très loin (c'est moins haut) et c'est le jeudi matin vers 8 heures que j'ai pu prendre ça. La veille, j'en avais repéré la couleur rose assez éphémère au lever du soleil.<br /> <br /> Sinon je suis sûr que Lancelot est gentil (les preuves en sont inombrables), attentif (tu te souviens de tout ou presque, tu as plein d'égards pour mettre les gens bien à l'aise), réfléchi (ton blog regorge d'intéressantes réflexions) et pondéré (tu te tiens bien même si des fois tu dois te sentir bouillir) dans ses interventions. Bref, je ne vois pas chez toi un bavard, mais quelqu'un qui aime entrer en interaction avec les autres (n'est-ce pas, Calyste et KarregWenn ?)
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L
Ooooh le Calyste et la Karreg, ça va, hein ! Lors de nos rencontres, je ne crois pas me souvenir que la pie ait eu en face d'elle moine et bonne soeur ayant fait voeu de silence ! Ca s'appellerait-y pas l'Hôpital qui fait l'Aumone à la Charité, le numéro que vous êtes en train de me jouer, là..........?<br /> <br /> @ Nunus : SUBLIMES, les photos du Pic St Loup et des cyprès au soleil couchant, Dottore ! <br /> <br /> On a pensé à toi pour le retour, ils parlaient de neige du côté d'Hazebrouck à la météo... Heureusement que tu as su éviter les trottoirs glissants !<br /> <br /> Sinon : aaaah le jour où l'on dira que TiNours était bavard et extraverti, et Lancelot gentil, attentif, réfléchi et pondéré dans ses interventions, un grand pas sera franchi. Mais bon. On s'en fout, hein. Un "fort point d'ancrage", mon TiNours : bien sûr. Evidemment.<br /> <br /> Merci ;)
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C
A KarregWenn> Eh bien oui, mais juste un peu, car Bianca est indéboulonnable, d'autant qu'en plus, elle fait sa Colombine.<br /> <br /> Ah c'est sûr qu'à 3, on est plus qu'à 1 ou 2 ! Moi non plus, je n'en doutais pas. Lancelot bavard ? Mais non, c'est juste une façon de parler ;-)<br /> <br /> A Calyste> Mais ravi du son, vraiment. D'ailleurs, je ne suis pas du genre inaudible il me semble.
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C
"Et en plus, il y avait le son !" Wooo, Pauvre!
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K
Cornus prima donna ! Ah mais c'est pas un peu de la concurrence déloyale envers notre Bianca préférée ?<br /> Je suis ravie que vous vous soyez plus tous les trois. Je n'en doutais d'ailleurs pas. <br /> Quand même y a un truc que je trouve bizarre : Lancelot bavard ? Ça alors, j'en reviens pas, ça m'avait échappé, hihihi...
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Cornus rex-populi
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