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Cornus rex-populi
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11 novembre 2009

Un anniversaire d'enfant gâté

Il y a quelques secondes ou minutes sonnaient exactement les 4 ans de ma rencontre avec S. Elle m’attendait en haut de l’escalier de la gare de Lorient. Je l’avais aperçue depuis la moitié de la rampe d’escaliers. Je l’ai déjà écrit, j’étais pétrifié d’émotion. Jusqu’à l’arrivée à sa maison de Quimperlé, j’avais été peu bavard, me forçant quand même à parler. Je sentais que j’avais déclenché quelque chose de très fort chez S. qui la submergeait, alors que moi, il m’a fallu un peu plus de temps pour réaliser ce qui m’arrivait. Et même quand ça m’arrivait, j’avais du mal à comprendre ce qui se passait réellement.

Il a fallu attendre deux jours plus tard mon retour à mon domicile nordiste pour mieux me rendre compte. Avec mes parents, il ne se passait pas un week-end sans que je ne les appelle. Je ne leur avais pas parlé du tout de mon week-end du 11 novembre. Ma mère était affolée, ella avait laissé des messages sur mon fixe et mon portable éteint. En rentrant, je leur annonçais que j’avais rencontré quelqu’un en Bretagne. C’était presque un « coming out » pour moi, mais si j’avais fait cette annonce, c’est que j’avais déjà un sacré capital confiance dans la relation qui m’unissait désormais à S. Chez mes parents, même si elle ne fut que partiellement exprimée, la surprise était assez colossale. Je parle naturellement de « coming out » et cela paraîtra effectivement excessif, mais je crois que ce ne faut pas si facile que ça pour moi. Je ne vais pas revenir précisément là-dessus, mais dans mon passé de célibataire, j’avais longtemps raisonné comme si je m’étais condamné à vivre seul, sans personne à mes côtés. Alors que cela faisait quinze ans que je n’habitais plus avec mes parents, le cordon ombilical n’était pour ainsi dire pas rompu. Je n’avais jamais ramené de petit(e) ami(e) à la maison, autrement dit aussi dans le cadre éloigné qui m’unissait à mes parents. Imposer une personne dans ce système imaginaire m’était inconcevable. Quelque part, faire venir quelqu’un dans ma vie était un peu trahir mes parents. Une pensée totalement ridicule en réalité, peut-être en partie due à ma psychologie d’enfant unique. Une pensée qui peut aussi s’expliquer par une sorte de castration mentale : on était très pudique à la maison, on ne parlait jamais de sexe ni d’amour. Et puis mes interrogations personnelles, mes expériences récentes ne m’invitaient pas à en dire davantage.

Que cela soit clair, je ne veux pas mettre mon expérience d’enfant gâté sur le même plan que les vrais « coming out » aux parents, qui sont des expériences autrement plus difficiles, voire douloureuses, quand cela n’induit pas de vrais drames familiaux que l’on ne peut que déplorer.

Après avoir téléphoné à mes parents, je me suis connecté sur MSN où j’ai retrouvé S. Au bout de quelques minutes, j’ai eu des sortes vertiges, comme si j’étais un peu dans du coton. Je n’étais pourtant pas particulièrement fatigué, ni malade, ni sous l’emprise de quelque drogue. C’était la première fois qu’il m’arrivait un truc pareil et cela ne s’est jamais reproduit depuis. Au bout d’un moment, j’ai dû quitter S. et aller me coucher. Curieuse expérience (c’est quand même pas ça le coup de foudre !). J’allais avoir un mal fou à trouver le sommeil puisque cet état de vertige avait réveillé en moi ma peur irraisonnée d’étouffer en m’endormant (la peur d’oublier de respirer, peur très probablement d’origine traumatique à la suite de mon hospitalisation après le choc anaphylactique consécutif à des piqûres de guêpes). Cette peur semble avoir disparu aujourd’hui.

Pour en revenir à S., je devais la revoir une semaine plus tard chez moi. Le tourbillon était désormais irrésistible. S. fut invitée pour Noël chez mes parents. Après une phase silencieuse et glaciale d’observation de mon père, un déclic se produisit et S. fut rapidement « adoptée ».

Et c’est donc en ce 11 novembre 2005 que toute notre histoire a véritablement commencé et ce n’est qu'un commencement. Ah, j’oubliais, on s’aime, je l’aime chaque jour un peu plus. Quand je dis que je suis un enfant gâté.

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Commentaires
C
A Lancelot> Ma sorcière bien aimée, c'est plutôt ma belle-mère à moi. Encore que le caractère de sorcière, je ne l'ai pas trouvé chez elle, c'est pas comme sa fille...
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L
"Une phase silencieuse et glaciale d'observation de mon père".... Hummm.... et belle-maman pendant ce temps ? Moi j'aurais voulu des détails croustillants avec des péripéties genre 'Ma Sorcière Bien Aimée'.... NON....? T'as pas ça en stock....?<br /> <br /> (et, bien sûûûûûûûr, félicitations et bisous)
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P
Sourire !!!!! Que ça continue !!!!!<br /> <br /> <br /> Bonne journée.
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C
A Calystee> Merci beaucoup.
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C
Bon anniversaire à tous les deux, alors!
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Cornus rex-populi
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