Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cornus rex-populi
Archives
29 septembre 2012

Entre séminaire et neige

Mardi après-midi, séminaire au siège de Région. 120 personnes dans la salle. On ne s’attendait pas à ce qu’il y ait autant de monde. Je ne suis pas très rassuré pour faire ma présentation. D’abord, je n’ai pas répété, ensuite j’ai des choses à dire qui ne sont pas évidentes à faire passer vis-à-vis d’un public peu spécialiste et surtout je n’ai pas d’écran de contrôle de mon diaporama (enfin, je vois vaguement quelque chose sur l’écran de côté moyennant un torticolis). Cela s’est néanmoins bien passé même si j’ai légèrement dépassé le temps qui m’était alloué. Dans ma présentation, j’ai parlé de « bricolage », ce qui a fait sursauté le vice-président de la Région (je ne l’ai pas vu, on m’a raconté après). Évidemment, il s’agit quand même d’un bricolage à 1 million d’euros financé pour moitié par la Région. Ma tête de mort N a eu beaucoup de succès : elle était là pour dire qu’on peut bricoler des données, mais que tout le monde n’est pas en mesure de les interpréter intelligemment. Je venais justement d’apprendre que le service communication de la Région commençait à diffuser des chiffres, à peine sortis des ordinateurs, dont il ne maîtrisait absolument pas le sens. Après la première série de présentations, séance de questions auxquelles j’ai répondu en monopolisant le micro (personne ne voulait répondre).

 

Mercredi, lever à 3 heures du matin pour prendre le train à 4h48. Au lieu de faire mon sac, j’étais allé me coucher plus tôt la veille au soir. Je suis arrivé à presque 11 heures à Chambéry. J’ai retrouvé des têtes connues dans une salle de réunion à la périphérie de la ville. Après la fin de la réunion après 17 heures, départ pour le gîte qui doit nous accueillir. Je monte dans la voiture du collègue alpin. Au fur et à mesure que nous progressons, la pluie devient plus intense. Nous arrivons enfin au gîte, en fait un chalet de pierre et de bois dans la campagne presque profonde à 1000 m d’altitude. Là-bas, nous attend un joli groupe de chercheurs principalement de l’I*R*S*T*E*A (ex C*E*M*A*G*R*E*F) et de l’I*G*N. Nous sommes une bonne trentaine de personnes à assister à une réunion entre 19h15 et 20h30. Après quoi, un bon repas maison. En revanche, logistiquement, ce n’était pas le pied au niveau couchage, du moins pour ceux qui comme moi, se sont retrouvés dans le dortoir des combles avec matelas en 70 posés à même le sol et quasiment à touche-touche. Et surtout une chaleur épouvantable, un bon ronfleur et une belle nuit de sommeil de moins de 3 heures. Eh bien sûr, vu le nombre de personnes, pas le temps de passer par la salle de bains, d’autant que nous avons levé le camp avant 8 heures. Il avait plu durant la première partie de la nuit, mais quand l’un me dit qu’il a neigé, je ne le prends pas au sérieux. Mais en m’approchant de la porte vitrée, je vois le ciel bleu et le manteau blanc qui enveloppe les sommets. Nous sommes au nord du massif de Belledonne.

Beld0001

Beld0002

 

Nous apprenons que la maîtresse de maison (la mère ou la belle-mère du jeune propriétaire ?) est bretonne. Une Finistérienne de Plougastel et des Monts d’Arrée qui se trouve ici depuis assez peu de temps. Elle se dit oppressée par la montagne et la mer lui manque. Elle ne semble pas être très sensible à nos arguments sur le caractère préservé des paysages.

Nous partons ensuite en voiture. Après un arrêt à basse altitude (plus de 800 m quand même), nous montons à travers une route forestière montagnarde jusqu’à 1500 m. Nous trouvons la neige sur le chemin. Là, nous continuons à pied sous le soleil. Au final, nous arriverons à près de 2000 m d’altitude. Une montée difficile pour les mollets et surtout pour mes poumons, surtout au dessus de 1700 m. Mais dans l’ensemble, cela s’est très bien passé, car comme on aurait pu le craindre avec la neige, cela ne glissait pratiquement pas, y compris en redescendant. Les organisateurs nous avaient bien prévenus, il fallait se munir de vêtements de pluie et de chaussures de randonnée étanches. Et qu’avons-nous vu ? Deux personnes en baskets, en particulier un dont le dessus de ses chaussures s’est déchiré dès que nous avons rencontré les premiers cailloux. Résultat, il a été trempé par la neige fondante. Pas mal quand nous étions en plein vent sur la crête où les plus hautes plantes peinent à atteindre 20 cm de hauteur.

Beld0003

Beld0004

Beld0005

Beld0008

Beld0009

 

L’Alnus alnobetula subsp. alnobetula Ehrh. [= Alnus viridis (Chaix) DC.] (Aulne vert) apparaît dès l’étage montagnard, mais devient surtout caractéristique dans l’étage subalpin. Cet arbuste ploie sous la neige jusqu’à être complètement plaqué au sol. Il arrive néanmoins que le ressort se libère soudainement, ce qui peut déclencher des avalanches.

Beld0006

Beld0007

 

Dans l’étage subalpin supérieur et de façon plus caractéristique à l’étage alpin, on rencontre les fameuses landes alpines. Outre le Rhododendron ferrugineum L. (Rhododendron ferrugineux), nous avons été gâtés en Ericacées, puisque nous avons également vu : Calluna vulgaris (L.) Hull (Callune), Vaccinium myrtillus L. (Myrtille), Vaccinium uliginosum L. (Airelle des marais), Vaccinium vitis-idaea L. (Airelle rouge), Kalmia procumbens (L.) Gift, Kron & P.F.Stevens [= Loiseleuria procumbens (L.) Desv.] (Azalée des Alpes).

Beld0015

Beld0016

 

Les commentaires des régionaux de l’étape, souvent très pédagogiques, ont été très intéressants, même si tout cela n’est guère transposable dans nos régions de plaines et collines. Nous sommes redescendus sans problème et sommes mêmes arrivés une heure avant le départ de mon train à Chambéry. Je suis arrivé à bon port à minuit et demi, soit avec plus de 10 minutes d’avance sur l’horaire prévu (bus depuis Lille). Il faut dire qu’à de pareilles heures, il n’y a pas beaucoup de bouchons.

Publicité
Publicité
Commentaires
C
A Calyste> Je le conçois largement.
Répondre
C
Ce que ces montagnes me manquent en ce moment...
Répondre
M
T'as retiré les bonshommes ? Tu rigoles ? C'est un vrai défilé.<br /> <br /> Prenez garde à vos sublimes bannières les amis, elles pourraient bien disparaître aussi !
Répondre
C
Je les ai remis. Tout cela débloque un peu.
Répondre
C
Voilà, j'ai retiré les bonhommes (sauf le mien car apparemment tout ne fonctionne pas de manière optimale), les liens possibles avec facebouc et touitteur, les boutons de vote car tout cela m'énerve.
Répondre
C
A Laplumequivole> Oui, la neige était quand même plus sympa que le séminaire même si les deux ne furent pas exactement de tout repos.<br /> <br /> Les bonhommes de neige nous sont imposés par Canalblog et cela ne me plaît guère.
Répondre
L
Et moi de même, forcément...
Répondre
L
Entre séminaire et neige, j'ai droit de choisir neige ?<br /> <br /> <br /> <br /> Et ouh la la il se passe de drôles de choses ici. Karagar et toi venez d'être transformés en ...petits bonshommes de neige. C'est la crise de l'avatar ?
Répondre
C
A Karagar bis> Ce Kalmia là ne calme pas définitivement, il n'est qu'astringent.
Répondre
C
A Karagar> Pas de poumon pour de vrai, mais plus sûrement d'oxygène dans le sang. Mais le manque d'exercice y est aussi pour quelque chose. Enfin la locomotive cornusienne n'est pas complètement rouillée non plus.<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, pour le Kalmia, j'ai été très surpris de constater son changement de nom (forcément assez récent) lorsque j'ai écrit cette note. C'est la raison pour laquelle j'ai indiqué son nom scientifique largement usité entre crochets [Loiseleuria procumbens]. Un nom attribué à Linné est Azalea procumbens, d'où son nom français.<br /> <br /> En rédigeant cela, la seconde surprise a été de voir que l'Aulne vert avait aussi changé de nom (pas de genre heureusement).
Répondre
K
Pas mal tout ça en attendant le Nepal.<br /> <br /> Pb de poumon à 1700 m !!? Faut arrêter la clope !<br /> <br /> Dis donc, comme ici on ne ménage ni le sommeil ni le palpitant de Karagar, dis moi voir, ton Kamlia, il n'est pas kalmia depuis longtemps?! Car des kalmia en Europe, ça calme ! (d'ailleurs le kalmia ça calme assez définitivement)
Répondre
Cornus rex-populi
Publicité
Derniers commentaires
Publicité