3 Novembre : 4/5 - la soirée
Le trajet vers la salle de restaurant se fit dans un carrosse artésien, magnifiquement décoré pour l’occasion. Nous ne dérogeâmes pas à la tradition des coups de klaxons presque continus. Bien que le trajet ne fut pas très important, le voyage parut assez long tant il fut parcouru à vitesse réduite afin de ne perdre personne en route. Le cortège se terminait par le beau-frère qui, faute de jarretière, se vengea sur la voiture balais.
Le vin d’honneur, que nous avions délibérément voulu assez simpliste fut expédié en à peine plus d’une heure et demie. Alors qu’il touchait à sa fin, S. et moi fûmes attirés dans un traquenard, non pas par un insecte, mais par une autre forme de volatile, mais à caractère ornithologique cette fois : en fait par un(e) « manchot(te) » (si je puis me permettre cette expression) et son compagnon. Nous fîmes l’inventaire des 7 péchés capitaux de S. : la gourmandise, la gourmandise, la gourmandise, la gourmandise, la gourmandise, la gourmandise et la gourmandise. Après quoi, un magnifique objet rouge nous fut apporté : pour une fois, je n’avais pas volé la lumière et je pouvais mérité mon surnom de Lucifer. D’autres amis nous quittèrent à ce moment et j’eus presque un regret.
Le repas commença à près de 18 heures. Certains pourraient dire qu’il était très tôt, mais il fallait compter sur un repas assez long. Ce fut tout d’abord un plateau de fruits de mer qui fut une belle surprise pour nous puisque égoïstement, il comportait les éléments que nous préférons : araignées, étrilles, galathées, langoustines. Et pourtant, je puis vous dire, que cela n’avait presque pas été prémédité. Il fallut plus d’une heure et demi pour que S. en finisse (c’était bien la dernière). Si je n’étais pas intervenu, je crois bien qu’elle serait encore en train de finir les restes de toutes les tablées !
Les autres plats furent ensuite envoyés régulièrement. Durant la soirée, je fus obligé de brandir mon verre pour inaugurer les vins qui me furent servis. Bretagne oblige, le Ligéro-bourguignon fut contraint de se soumettre à la loi locale : s’humilier à trinquer avec du Bordeaux. Enfin, comme cela lui sembla bon quand même, il décida de renoncer à toute vengeance.
E., le « jeune » frère de S. prit les commandes de la sono et je me fis un devoir d’inaugurer le micro par une chanson morvandelle qui fit un magnifique raté (mémoire vide). J’essayai alors de me rattraper aux branches avec « Oural, Ouralou » où deux couplets sur trois furent chantés, interruptions par des applaudissements oblige. A peine plus tard, le Lépidoptère et S. se lancèrent dans une interprétation que mon paternel avait beaucoup appréciée la première fois. Évidemment, l’émotion était à nouveau à con comble. Elle le fut plus encore lorsque vinrent s’adjoindre au duo la flûtiste et surtout la Libellule. La Libellule, dans un jour de gloire essaya en vain de me faire danser, mais j’ignorais encore à cet instant précis que le geste qu’elle avait esquissé était aussi rare et important. La Libellule ignorait aussi que l’apprenti entomologiste avait lui aussi un problème avec le fait de danser.
La soirée, qui devait dans tous les cas de figure se terminer vers 2 heures du matin, se passa à une vitesse folle. Je ne suis ordinairement pas un noctambule et je trouve généralement ce type de soirée pesante et la sono très ennuyeuse. Évidemment, cette fois-ci les circonstances étaient exceptionnelles, mais je dois bien reconnaître que le DJ fut à une hauteur supérieure à mes espérances et que tout compte fait, malgré la fatigue, je n’aurais pas dit non à une éventuelle prolongation. Parfois, je ne me reconnais plus !