Vacances de fin d'année 2011 (1)
Jeudi 22 décembre
Nous sommes partis avec notre carrosse vers 9 heures. Nous n’avons pas eu mauvais temps pour rouler. Nous avons trouvé quelques résidus de neige du côté du plateau de Langres (vous savez, l’endroit où la Seine ne prend pas sa source). Juste quelques petits ralentissements avant le tunnel sous Fourvière et de Chasse-sur-Rhône – Givors. A peine arrivés à bon port, la gorge fromfromienne étant encore en feu, nous téléphonons à Madame la docteur, médecin de mes parents, qui remplace celle que j’avais connue gamin et qui vient d’être remplacée. Rendez-vous est pris dans la foulée.
Vendredi 23 décembre
Le matin avec mon père, nous sommes descendus au marché (oui, nous descendons, car la place du marché se trouve sur la place près de la mairie, entre la rivière couverte et l’ancien canal dont leur existence plus perceptible depuis longtemps, sauf quand on est fin observateur. L’objectif principal était de trouver du boudin noir chez un des fournisseurs « classiques » de saucisses, saucissons et autres pâtés. Puis, mon père ayant repéré un producteur de fruits de mer de Bouzigues qui vient spécialement vendre sa production sur les marchés du coin, nous sommes allés voir s’il avait des huîtres. Et c’était effectivement le cas, et à un prix très raisonnable. Nous avait-on pas promis il y a tout juste un an que la maladie de l’huître creuse entraînerait une grande pénurie et une flambée des prix ? Les prix ont très certainement augmenté, de façon substantielle, mais on est bien loin de la pénurie. Encore un effet d’annonce journalistique, d’autant que cette année, je n’ai entendu aucun reportage nous expliquer les suites de cette maladie (je rappelle au passage qu’il était encore question de changer d’espèce d’huître creuse dans les élevages car l’épidémie était irréversible et condamnait à terme tous les individus).
L’après-midi, décision fut prise d’aller assister à une visite guidée à la chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez (dont j’ai déjà parlé ici). Nous y étions allés déjà deux fois avec Fromfrom, mais à chaque fois, nous avions découvert un grave déficit d’informations sur place et les portes de l’église closes. Cette fois, nous sommes arrivés juste à temps pour la seule visite guidée de 15 heures. La visite nous a permis de rentrer dans la cuisine, dont la cheminée faisait pas moins de 8 mètres de largeur, ainsi que dans la cellule d’un père chartreux, cellules qui avaient la particularité d’être assez vastes et sans doute assez confortable pour l’époque (XIIIe s.). Après la Révolution, l’abbaye a été vendue en lots et achetée par des habitants de la région. Actuellement, fait rare, la quasi-totalité les bâtiments de l’abbaye sont des habitations dont les plus récentes sont du XVIIe siècle.
Nous avons pu aller aussi dans les restes du chœur de l’ancienne abbatiale gothique dans laquelle il reste surtout des peintures murales dont l’expression « réaliste » indique la transition avec la Renaissance.
Sinon, rien de particulièrement remarquable dans ces restes. L’église paroissiale actuelle a été abbatiale pendant quelques décennies avant la Révolution. A l’intérieur, nous remarquons quelques miséricordes des stalles, mais le visiteur lambda se pressait essentiellement pour aller voir la crèche, en l’occurrence une vaste « exposition » de plusieurs centaines de santons, avec sons, lumières et animations d’automates. Une réalisation assez exceptionnelle dont la mise en fonction pour 5 minutes était « facturée » 2 euros. J’ai voulu prendre des photos, mais hélas, je n’en ai pris qu’une, car je me suis vite fait attraper, sans doute par le concepteur. Je n’avais en effet pas remarqué qu’il était interdit de prendre des photos, d’autant que lui devait vendre ses photos. Cette interruption ne m’a pas fait énormément plaisir. Il n’est pas anormal que le concepteur se rémunère un peu de ses efforts, car je pense que c’est une vraie réussite, mais de là à jouer à ce point la carte des marchands du temple… Car je dois préciser que dans le cloître, on a toute une série de panneaux qui glorifient cette crèche et son concepteur et le « victimisent » parce qu’il n’avait pas pu l’installer l’an dernier pour d’obscures raisons.
Au total, une visite guidée pas très enthousiaste, pour ne pas dire en pilote automatique et blasée
Après cela, nous sommes montés (de façon motorisée) sur quelques crêtes peu élevées du Pilat, avant de gagner la vallée du Rhône à Condrieu. J’avais dans la vague idée d’acheter du vrai vin à base de viognier. Le comble, c’est que j’ai sciemment voulu aller dans un supermarché. J’ai bien sûr trouvé du viognier local, scandaleusement mélangé dans le rayon « vallée du Rhône » avec un viognier des coteaux de l’Ardèche (demi-mal), mais surtout avec un viognier languedocien (ça, cela méritait au moins le bûcher pour le responsable du rayon).