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Cornus rex-populi

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4 janvier 2012

Vacances de fin d'année 2011 (1)

Jeudi 22 décembre

Nous sommes partis avec notre carrosse vers 9 heures. Nous n’avons pas eu mauvais temps pour rouler. Nous avons trouvé quelques résidus de neige du côté du plateau de Langres (vous savez, l’endroit où la Seine ne prend pas sa source). Juste quelques petits ralentissements avant le tunnel sous Fourvière et de Chasse-sur-Rhône – Givors. A peine arrivés à bon port, la gorge fromfromienne étant encore en feu, nous téléphonons à Madame la docteur, médecin de mes parents, qui remplace celle que j’avais connue gamin et qui vient d’être remplacée. Rendez-vous est pris dans la foulée.

 

Vendredi 23 décembre

Le matin avec mon père, nous sommes descendus au marché (oui, nous descendons, car la place du marché se trouve sur la place près de la mairie, entre la rivière couverte et l’ancien canal dont leur existence plus perceptible depuis longtemps, sauf quand on est fin observateur. L’objectif principal était de trouver du boudin noir chez un des fournisseurs « classiques » de saucisses, saucissons et autres pâtés. Puis, mon père ayant repéré un producteur de fruits de mer de Bouzigues qui vient spécialement vendre sa production sur les marchés du coin, nous sommes allés voir s’il avait des huîtres. Et c’était effectivement le cas, et à un prix très raisonnable. Nous avait-on pas promis il y a tout juste un an que la maladie de l’huître creuse entraînerait une grande pénurie et une flambée des prix ? Les prix ont très certainement augmenté, de façon substantielle, mais on est bien loin de la pénurie. Encore un effet d’annonce journalistique, d’autant que cette année, je n’ai entendu aucun reportage nous expliquer les suites de cette maladie (je rappelle au passage qu’il était encore question de changer d’espèce d’huître creuse dans les élevages car l’épidémie était irréversible et condamnait à terme tous les individus).

L’après-midi, décision fut prise d’aller assister à une visite guidée à la chartreuse de Sainte-Croix-en-Jarez (dont j’ai déjà parlé ici). Nous y étions allés déjà deux fois avec Fromfrom, mais à chaque fois, nous avions découvert un grave déficit d’informations sur place et les portes de l’église closes. Cette fois, nous sommes arrivés juste à temps pour la seule visite guidée de 15 heures. La visite nous a permis de rentrer dans la cuisine, dont la cheminée faisait pas moins de 8 mètres de largeur, ainsi que dans la cellule d’un père chartreux, cellules qui avaient la particularité d’être assez vastes et sans doute assez confortable pour l’époque (XIIIe s.). Après la Révolution, l’abbaye a été vendue en lots et achetée par des habitants de la région. Actuellement, fait rare, la quasi-totalité les bâtiments de l’abbaye sont des habitations dont les plus récentes sont du XVIIe siècle.

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Nous avons pu aller aussi dans les restes du chœur de l’ancienne abbatiale gothique dans laquelle il reste surtout des peintures murales dont l’expression « réaliste » indique la transition avec la Renaissance.

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Sinon, rien de particulièrement remarquable dans ces restes. L’église paroissiale actuelle a été abbatiale pendant quelques décennies avant la Révolution. A l’intérieur, nous remarquons quelques miséricordes des stalles, mais le visiteur lambda se pressait essentiellement pour aller voir la crèche, en l’occurrence une vaste « exposition » de plusieurs centaines de santons, avec sons, lumières et animations d’automates. Une réalisation assez exceptionnelle dont la mise en fonction pour 5 minutes était « facturée » 2 euros. J’ai voulu prendre des photos, mais hélas, je n’en ai pris qu’une, car je me suis vite fait attraper, sans doute par le concepteur. Je n’avais en effet pas remarqué qu’il était interdit de prendre des photos, d’autant que lui devait vendre ses photos. Cette interruption ne m’a pas fait énormément plaisir. Il n’est pas anormal que le concepteur se rémunère un peu de ses efforts, car je pense que c’est une vraie réussite, mais de là à jouer à ce point la carte des marchands du temple… Car je dois préciser que dans le cloître, on a toute une série de panneaux qui glorifient cette crèche et son concepteur et le « victimisent » parce qu’il n’avait pas pu l’installer l’an dernier pour d’obscures raisons.

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Au total, une visite guidée pas très enthousiaste, pour ne pas dire en pilote automatique et blasée



Après cela, nous sommes montés (de façon motorisée) sur quelques crêtes peu élevées du Pilat, avant de gagner la vallée du Rhône à Condrieu. J’avais dans la vague idée d’acheter du vrai vin à base de viognier. Le comble, c’est que j’ai sciemment voulu aller dans un supermarché. J’ai bien sûr trouvé du viognier local, scandaleusement mélangé dans le rayon « vallée du Rhône » avec un viognier des coteaux de l’Ardèche (demi-mal), mais surtout avec un viognier languedocien (ça, cela méritait au moins le bûcher pour le responsable du rayon).

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2 janvier 2012

Concours du 2 janvier 2012 et bonne année

Pas de choses absolument extraordinaires à révéler. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas faire le premier jeu de devinettes de l’année, non pour concourir, mais juste pour s’amuser. Je précise que toutes les photos qui suivent ont été prises par mes soins depuis le 23 décembre 2011. Et j’ai livré les indices dès le départ, alors ce n’est pas trop difficile je pense.

 

1) Quelle est la commune où se trouve cet ensemble d’édifices ? [Indice : je préfère la verte]

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2) Quel est cet ouvrage ? [Indice : inauguré par l’ancien maire de Tours]

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3) A quoi appartient cet échantillon d’édifice ? [Indice : une des plus bourguignonnes des ligériennes]

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4) Quel est ce producteur de nuages ? [Indice : m’auriez-vous cru plein aux as ?]

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5) Quel est cet édifice ? [Indice : est-ce vraiment roman ?]

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Bon, à part ça, et c’est bien plus important, je souhaite une très bonne année 2012 à mes fidèles (et moins fidèles aussi) lecteurs et commentateurs. Que 2012 vous soit une belle année pleine de bonnes surprises.

21 décembre 2011

Vive les vacances !

Encore la mairie d’H., photographiée un dimanche matin avant le passage au ravitailleur de pain et de croissants.

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Voilà qui est fait : je suis en vacances. Comme souvent, les vacances ne marquent pas pour moi une fin en soi, un aboutissement, car l’aventure continue après les vacances, comme si de rien n’était. Une forme d’éternel recommencement où rien n’est jamais fini, jamais acquis. Non, mon histoire professionnelle ne bégaye pas dans le vrai sens du terme. Mais j’ai quand même l’impression que si, elle se répète, d’autant que j’ai la fâcheuse habitude de me souvenir ce que tout le monde oublie. Or, cela risque de ne pas s’améliorer puisqu’en 2012, cela fera dix ans que je sévis dans la même structure. J’espère néanmoins ne pas devenir complètement un fossile, même si mes passages répétés au Muséum national d’histoire naturelle ne vont pas m’y aider !

Très content de passer cette fin d’année le plus clair de mon temps avec mon amour de Fromfrom, dans la vallée du Gier de mon enfance, enchâssée entre Pilat et monts du Lyonnais.

Et ce soir, pour fêter les vacances, Fromfrom avait mis les petits plats dans les grands. Nous avons commencé léger pour nous habituer, mais la belle avait quand même concocté un nouveau dessert chocolaté et caramelisé.

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Bonnes fêtes à tous !

16 décembre 2011

Évaluation des enseignants (suite à la note de Calyste)

Au sujet de l’évaluation des enseignants (suite à la note de Calyste) par les chefs d’établissement, je suis d’un avis plus mitigé. Pas pour le secondaire, que je ne connais pas suffisamment. Je perçois davantage le primaire (voire la maternelle). Et quand je dis que je connais, j’exagère, je vois par le prisme formfromien.

Tout d'abord, je ne suis pas contre les évaluations même si j'en connais toutes les dérives. Les entretiens d’évaluation se pratiquent annuellement dans un grand nombre d’entreprises privées et de plus en plus dans les administrations et les établissements publics. C’est le n+1 qui évalue en général. C’est l'occasion de discuter sur ce qui va, sur ce qui va moins bien, d’étudier les pistes d’améliorations, les besoins en formation, les perspectives et tout le reste. Personnellement, je n’attends pas cet entretien pour tout résoudre, mais c’est un moment privilégié à mon sens quand on n’est pas ou qu’on n’a pas un trop mauvais chef. Bon, je reconnais volontiers que cela peut être là le principal problème : le chef ou la hiérarchie.

Néanmoins, de mon point de vue, je considère, au moins à l’école primaire, que le chef d’établissement devrait avoir son mot à dire sur l’évaluation des enseignants. Je ne vais pas dire de ses collaborateurs, parce que ce ne sont pas des collaborateurs de la façon dont on le vit dans une structure comme la mienne. Je parle de « structure » et pas d’entreprise, même si je travaille dans une association à but non lucratif de collectivités territoriales, dotée d’un agrément de l’État et assurant des missions de délégation de service public. Toutefois, ma structure reste de droit privé et nous devons équilibrer notre budget sous peine de graves déconvenues.

Cette évaluation conjointe avec le chef d’établissement pourrait permettre de compenser la méconnaissance de l’inspecteur qui n’a pas le temps en moins d’une demi-journée de connaître l’enseignant. Par ailleurs, l’expérience montre que les inspecteurs, qui n’ont pas toujours de véritable expérience dans l’enseignement, sont parfois « formatés » par leur administration ou manquent de recul ou encore, pire situation, ont des idées arrêtées ou toutes faites. Qu’un enseignant utilise la méthode A de lecture, pourtant validée par l’Éducation nationale et que cette méthode A ne plaise pas à l’inspecteur α, c’est très mauvais, alors que la méthode A plaira à l’inspecteur β qui ne supportera pas la méthode B. Il y a forcément de l’arbitraire là-dedans et dans tous les cas, de la subjectivité. D’ailleurs, dans tous les cas, l’objectivité n’existe pas.

En conséquence, on l’aura compris, je suis favorable à ce que les directeurs d’écoles primaires participent à l’évaluation. Ce qui nécessite par ailleurs, que les directeurs en question puissent avoir un rôle hiérarchique, ce qui n’est pas le cas actuellement, singulièrement dans les écoles publiques. Et même dans les écoles privées, certains très mauvais enseignants peuvent continuer à sévir en toute impunité (cas dans l’école de Fromfrom). Je n’ai pas la solution, mais on ne peut pas continuer à laisser des situations lamentables. Car qui sont les victimes dans cette histoire ? Les élèves qui subissent des nuls et des bons profs qui doivent subir les conséquences des mauvais agissements de leurs collègues.

Sinon, pour conclure, je suis dans l’ensemble d’accord avec Calyste, d’autant que les arrière-pensées gouvernementales sont surtout de faire des économies en réduisant le nombre d’inspecteurs et non de pratiquer de meilleures évaluations.

11 décembre 2011

Saleté de violette

Comme suite à la vidéo mise en lien dans la note précédente, je ne compte pas faire un article détaillé sur la Violette de Rouen, mais je voulais surtout montrer mon indignation dans ce qui est présenté dans ce reportage de Thé-Effe-Un et la réalité des faits qui ne sont bien entendu pas abordés.

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D’abord, cette violette, ou plus précisément, cette pensée, a été décrite par Lamarck d’où son nom scientifique valide actuel, Viola hispida Lam. Le caractère poilu de l’espèce est indiqué par l’épithète spécifique. Un des synonymes à rejeter – Viola rothomagensis Desf. – indique la localité de Rouen. Il s’agit en effet d’une espèce endémique et même une micro-endémique, voire une paléo-endémique (aire de distribution très localisée et l’ayant été de longue date). Vraisemblablement autrefois plus étendue dans la vallée de la Seine (exclusivement sur des éboulis crayeux des coteaux du fleuve), elle se limite aujourd’hui à 2-3 communes en amont de Rouen. Cette espèce est protégée au niveau national et inscrite à l’annexe II de la Directive européenne « Habitats-Faune-Flore ». Elle est en danger critique d’extinction, le niveau le plus grave selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

Cette plante est proche de la Violette de Cry (Viola cryana Gillot), une autre micro-endémique aujourd’hui définitivement et complètement disparue et qui poussait en Bourgogne (Cry près de Tonnerre dans l’Yonne) dans des contextes écologiques tout à fait similaires. Si mes souvenirs sont bons, l’espèce a disparu notamment à cause d’une carrière dans les années 1970. Il n’existe pas d’individus dans des jardins conservatoires, ni des graines dans des congélateurs, mais juste des planches d’herbiers.

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Ces espèces sont exclusivement liées à la présence d’éboulis calcaires. Et la présence de ces éboulis est conditionnée par l’existence d’un coteau calcaire (crayeux) dans le quel vient taper un cours d’eau qui en déstabilise le pied, provoquant des éboulements suffisamment réguliers. Par ailleurs, ces éboulis sont favorisés par les alternances gel/dégel qui fragmentent ces éboulis et les déstabilisent davantage.

Depuis longtemps déjà en vallée de la Seine, cette dynamique naturelle a été mise à mal : protection des berges de la Seine, urbanisation, construction de chemins et de routes, qui n’ont fait qu’apporter des éléments de stabilisation à ces coteaux. Que se passe-t-il si on stabilise les éboulis ? Je ne suis pas spécialiste de l’espèce (contrairement à certains de mes collègues), mais je peux néanmoins avancer que la stabilisation n’est sans doute pas très favorable au cycle biologique de l’espèce, et notamment l’exposition des graines dans un substrat instable, probablement favorable à leur germination. Ensuite et surtout, la stabilisation favorise les espèces non ou moins spécialisées dont certaines ont un fort pouvoir de colonisation et contribuent elles-mêmes à stabiliser le substrat (graminées rhizomateuses ou cespiteuses notamment). Une stabilisation temporaire n’est pas rédhibitoire si elle n’est pas généralisée et si elle est compensée par de nouvelles déstabilisations où les violettes présentes à côté peuvent recoloniser l’espace. Longtemps, les effets de la stabilisation et de l’artificialisation progressive des substrats de la Violette de Rouen ont été partiellement compensés par le pastoralisme extensif (essentiellement des moutons) : le pâturage créait des discontinuités, des écorchages dans le tapis végétal, voire favorisait les éboulis. Tout cela a disparu depuis plusieurs décennies (en dehors des sites gérés par des gestionnaires de milieux naturels où, localement des moutons ont pu être réintroduits).

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Que se passe-t-il aujourd’hui avec la Violette de Rouen ? L’aire qu’elle occupe ne cesse de jouer à la peau de chagrin et ses effectifs sont en chute libre. D’abord parce que les zones qui lui sont favorables ont été grignotées de façon inexorable (sauf peut-être depuis une dizaine d’années) et sans doute parce que les populations font l’objet d’une dépression génétique (consanguinité). Une autre hypothèse pourrait être un début des effet des changements climatiques qui engendrent moins de séquences gel/dégel et favorisent par ailleurs les espèces compétitrices.

Depuis une bonne dizaine d’années, des opérations de sauvegarde, de restauration écologique et de recherches scientifiques ont été mises en œuvre. Cela a conduit à quelques résultats positifs, mais à rien de spectaculaire. On peut aujourd’hui considérer que l’espèce est perfusée et aurait disparu si on n’était pas intervenu. Je crains que si des résultats plus probants ne sont pas obtenus très prochainement, les interventions pourront être considérées comme du jardinage, ad vitam aeternam. Mais quid de la naturalité ? Quelle différence avec notre jardin conservatoire, à part le fait de protéger un site ? Des sites, des stations à protéger de façon stricte, entendons-nous bien, mais je ne suis pas très optimiste.

Alors quand mes collègues et moi découvrons ce reportage de Thé-Effe-Un, nous sommes pour le moins furieux. Ce reportage est d’un poujadisme baveux de la pire espèce, ce style de reportages et les idées prônées et portées par le présentateur du journal me donnent de l’urticaire géant. Il présente la seule alternative Violette contre destruction de maison et expropriation, ce qui est profondément malhonnête pour les raisons suivantes :

  • d’un point de vue juridique, la Violette de Rouen est strictement protégée par des textes nationaux et internationaux. On pourra me répondre que l’État s’est régulièrement assis sur ces textes en accordant des dérogations de destruction d’espèces protégées. Mais là, il s’agit d’une micro-endémique et est concernée par la Directive européenne « Habitats-Faune-Flore », alors les autorités étatiques ne se sont pas autorisées à faire n’importe quoi ;
  • personne ne s’est interrogé sur l’alternative route contre pas de route du tout, dans une agglomération déjà énormément pourvue de voies de communication dans tous les sens. N’y a-t-il pas d’autres alternatives, y compris d’autres moyens de communication complémentaires ou la requalification des voies existantes ?
  • est-on allé demander si les autres tracés de la route (y compris celui qui détruisait la violette) n’allaient pas détruire d’autres maisons, déranger au moins autant de monde, abîmer au moins pareillement le paysage ? A-t-on interrogé les habitants qui sont très contents que la route ne passe pas par chez eux ?

Les journalistes qui ont pondu ou mis à l’antenne ce reportage sont-ils des professionnels ou des « bavassous » du café du commerce ? Je n’ai pour ma part aucun doute. Les autorités locales, depuis les mairies jusqu’aux services de l’État connaissent parfaitement la problématique liée à l’espèce (les a-t-on interviewé ?), mais on ne dit rien des enjeux majeurs liés à la conservation de cette espèce. On se contente d’aller interroger des gens directement touchés par le passage d’une future route (et on peut comprendre leur réaction, syndrome « NIMBY » classique). On ne dit même pas quand auraient lieu les travaux, où en est la procédure ? On ne dit pas non plus que les expropriés ne vont pas se retrouver sous les ponts. On ne voit les choses par le petit bout de la lorgnette et de façon nécessairement volontaire. Il ne s’agit donc que de la désinformation, d’une pure manipulation, ce qui est une honte.

En extrapolant à peine, on peut considérer que les « informations » données par ce journal ne sont qu’une vaste suite de manipulations juxtaposées. Cela fait bien au moins une quinzaine d’années que je ne regarde plus les journaux télévisés de cette chaîne (sauf accident). Je connaissais la médiocrité du niveau d’investigation et le poujadisme bas gamme du présentateur vedette. Je pensais que les journaux de la télévision publique n’étaient pas reluisants, mais quand je vois ça (et tout ou presque est du même niveau), cela me rend extrêmement amer et agressif.

Je ne parle pas du niveau des commentaires de la vidéo. Si on ne leur a pas expliqué, ils ne peuvent pas savoir. Après, il y a ceux qui ont bien compris et ceux qui ne comprendront jamais...

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5 décembre 2011

Rien à exposer mais pas rien à penser

Sur le plan politique, sur ce que crois de la vie dans une société juste, solidaire et qui élève l’Homme (...), j’aurais proabablement des tas de choses à dire, des tas de propositions, sans doute idiotes mais auxquelles je crois. J’y crois parce qu’elles semblent combattre l’injustice. Il faut que l’on sache combien je me retiens tous les jours de ne pas réagir extrêmement vivement à ce que je perçois dans l’actualité ou dans ce qui m’entoure. C’est sans doute par un tout petit bout de la lorgnette, mais je crois être sincère avec moi-même. Ces choses auxquelles je crois, ce sont celles qui me rattachent à un petit peu d’optimisme pour l’avenir. Et pourtant, les raisons d’être pessimiste ne manquent pas et sont chaque jour plus nombreuses puisque les profondeurs de la cupidité sont insondables. Non, je n’ai pas le courage de me lancer en politique. Mais je ne sombre pas tout à fait aux charmes nauséabonds de l’égoïsme total. Je me contente de surnager en eaux troubles.

J’avais dans l’idée de mettre noir sur blanc mes idées idiotes dans bon nombre de domaines. Dans ceux que je connais mieux comme l’environnement ou dans d’autres. Cela aurait certes le mérite de m’exposer, de mettre en évidence mes propres contradictions ou de me donner à voir sous un autre jour (à moins que je sois à ce point transparent que l’on sait à l’avance ce que je pense). Mais je ne le ferai pas, non pas par peur du ridicule, mais parce cela serait pour le moins dérisoire, même si certaines idées me sont propres, du moins ai-je la faiblesse de le penser.

28 novembre 2011

Titres

Lancelot et Laplumequivole ont indiqué un chemin. J’en ai pris un autre. J’ai rassemblé ici que des titres de Maurice Genevoix (en italique).



Décris-toi : je suis Rémi des Rauches

Comment te sens-tu : Gai-l'amour

Décris là où tu vis actuellement : Derrière les collines près de la Forêt voisine

Si tu pouvais aller n’importe où, où irais-tu : au Canada

Ton moyen de transport préféré : la Route de l'aventure

Ton/ta meilleur(e) ami(e) est : Mon ami l'écureuil

Toi et tes ami(e)s, vous êtes : Les Compagnons de l'Aubépin

Comment est le temps : Au Cadran de mon clocher

Ton moment préféré dans la journée : La Perpétuité

Qu’est-ce que la vie pour toi : La Joie

Ta peur : les Nuits de guerre (Hauts de Meuse)

Quel est le meilleur conseil que tu as à donner : lire La Dernière Harde

Pensée du jour : L'Aventure est en nous

Comment aimerais-tu mourir : dans Trente mille jours

La condition actuelle de ton âme : Bestiaire enchanté

26 novembre 2011

37 smurfs

On veut à présent donner une valeur à tout. Une stagiaire du Conseil régional posait il y a quelques semaines la question à mon directeur : « quelle est la valeur de la disparition d’une espèce ? ». Il lui a dit qu’il y avait deux réponses (que j’ai retravaillées) :

  • la première est que si une espèce disparaît [hypothèse cornusienne : de l’ensemble de son aire de répartition et non pas d’une station ou d’une région donnée même si on peut considérer que chez certaines espèces, chaque station ou population de l’espèce se différencie génétiquement et peut représenter un microtaxon], pour évaluer sa valeur réelle, il faudrait voir dans quelle mesure on pourrait la recréer afin d’évaluer sa valeur. Comme nous ne sommes pas Dieu, la seule solution pour recréer une espèce serait de repartir des briques fondamentales du tableau périodique des éléments de Mendeleïev et de construire ex nihilo l’espèce. Je précise par ailleurs que rares (pour ne pas dire qu’il n’y en a pas) sont les espèces végétales sauvages dont on connaît le génome. Cela nécessiterait sans doute également de mobiliser des centaines (ou de milliers ?) de chercheurs probablement durant un ou quelques siècles. En supposant que cela soit possible, tout cela coûterait bien probablement quelques milliers de milliards d’euros ;
  • la seconde réponse, sans doute la meilleure, est que cela coûterait 37 smurfs*.

* monnaie imaginaire servant à quantifier la valeur de choses absurdes, accessoirement, nom anglais des Schtroumpfs.

22 novembre 2011

Ça champ pas bon

Le Chambon-sur-Lignon est entré dans l’actualité de façon beaucoup moins glorieuse que les fois précédentes puisqu’elle avait été reconnue comme « Juste » en sauvant des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Il se trouve que je connais un petit peu ce bourg de Haute-Loire puisque j’y ai séjourné une semaine en 1980 (ou 1979 au plus tôt). En effet, mon oncle (le mari de la sœur de mon père) est natif du Chambon et nous y étions allés avec oncle, tante et cousins pendant les vacances de Pâques. Nous étions accueillis chez les parents de mon oncle. Il s’agissait d’un ancien hôtel restaurant qu’ils avaient autrefois tenu. Les chambres et logements de l’étage étaient donc désormais inoccupés et c’est là que nous logions. C’était la première fois que je voyais les parents de mon oncle. C’était des personnes charmantes. Moi qui arrivais avec ma « culture » catholique, j’ai été néanmoins surpris par les us et coutumes locales, très huguenotes pour ne pas dire protestantes (que j’ai compris plus tard comme étant assez rigoureuses au sein de la sphère protestante). Parmi les bizarreries du coin, il y avait le fait que l’on faisait un genre de prière avant de manger (j’ai jamais vu ça dans ma famille de mauvais cathos), on faisait sa prière le soir (ça ne rigolait pas vraiment, contrairement à ce que j’observais ailleurs). Et au temple (un truc qu’on n’appelle pas église), il y avait un pasteur (pas un curé) qui paraît-il, était marié… Je n’ai pas souvenir du déroulement de l’office, mais je me souviens bien que la quête se faisait à l’aide d’une sorte de grosse chaussette noire, tenue telle une épuisette ou un filet à papillon au bout d’un long manche en bois. Autre curiosité (ça je l’ai vu lors d’un nouveau passage – la même année ou l’année suivante – lors du baptême d’un de mes cousins de sept ans mon aîné). Oui, chez ces gens là, on se baptise et on communie à l’adolescence bien sonnée. Les impétrants au baptême étaient alignés tout au long des murs du temple et buvaient tous dans le même calice, se le passant de l’un à l’autre. A vrai dire, je n’ai pas été traumatisé, mais je trouvais quand même plus civilisés mes catholiques qui eux avaient plus de considération pour la Vierge ! J’ai néanmoins un excellent souvenir du Chambon-sur-Lignon et de mes hôtes. Nous étions allés nous promener un peu partout, mais je dois dire que je ne conserve pas de souvenir précis des paysages. J’aimerais bien y retourner pour voir…

Mon oncle a été élève dans l’établissement (il y a bien longtemps) qui est mis en cause dans l’affaire actuelle. Quand j’ai entendu que les frais de scolarité s’élevait à plus de 12 000 €/an en internat, cela m’a quelque peu estomaqué. On imagine très bien que les parents smicards ou rmistes peuvent largement payer cet établissement à leur progéniture. Je n’imaginais pas que cet établissement privé puisse être agréé par l’État et les enseignants payés par ce dernier. Eh bien si, j’ai vérifié. Seulement, ce sont les internes qui casquent un maximum, les externes payant beaucoup moins cher. Une curiosité et à mon sens, pas très juste.

Mon oncle a un frère. Ce dernier et sa femme, anciens commerçants de la commune, sont de petits notables locaux. Ils copinent avec Madame le Maire, qui on le sait, est la mère d’un certain ministre actuel (vous savez, Monsieur W. aux longues dents qui veut faire bosser les chômeurs et leur réduire leurs trop généreuses indemnités). Le frère et la femme de mon oncle ne se parlent presque plus. Mon oncle n’est pourtant pas un affreux gauchiste, mais il n’est pas acoquiné avec l’ultra-droite.

19 novembre 2011

Sueur froide

Dimanche après-midi, nous avions décidé d’aller au cinéma à « Saint-Homère » pour découvrir le film qui à la grande surprise, remplit les salles en ce moment. C’est mon (notre) côté moutonnier avec lequel je n’ai aucun problème à revendiquer en la circonstance, d’autant qu’il s’agit d’une comédie. Craignant qu’il n’y ait un peu de monde aux caisses, nous partons en avance et nous sommes sur place une demi-heure avant le début de la séance. Je m’éjecte de la voiture à un carrefour pour aller acheter les billets en attendant que Fromfrom ne trouve une place de parking et me rejoigne. Parvenu dans le hall d’entrée, je découvre avec stupeur que la salle est déjà complète. Ni une ni deux, je téléphone à Fromfrom pour lui dire que ce n’est pas la peine de se garer pour qu’elle puisse me récupérer en passant. A l’autre bout du fil, rien, cela sonne dans le vide. Je me dis qu’il n’y a rien d’anormal, elle conduit, tente encore de se garer. Moins d’une minute plus tard, je rappelle. Toujours rien, elle aura sûrement entendu son téléphone au fond de son sac à main et me rappellera dès qu’elle aura les mains libres. Elle ne me rappelle pas. Je rappelle une troisième fois. Toujours rien. Je commence à me dire qu’elle a dû laisser son téléphone en charge à la maison. J’appellerai quand même une quatrième fois, au cas où elle n’ait pas trouvé de place dans le coin et ait été obligée d’aller bien plus loin et vu son sens magistral de l’orientation… Cela fait déjà un bon moment que je suis dans la rue devant le cinéma. Je domine le parking principal et je ne vois pas notre voiture ni Fromfrom en train de se garer. Et voilà bien 10 minutes qu’elle n’arrive pas, puis 15 et toujours rien. Et là, compte tenu de la configuration des lieux, même en allant se garer loin, je ne vois pas pourquoi elle n’est pas encore là, d’autant qu’elle m’aurait forcément vu en passant. Je commence à m’inquiéter franchement. Je commence à émettre des hypothèses : elle a peut-être eu un accrochage avec toute cette circulation autour des parkings et elle est en train de faire un constat, mais je ne vois rien de tel, mais peut-être est-elle plus loin ? Puis je me dis, qu’elle s’est fait agresser, voire enlever (ben oui, j'y ai pensé) ou on lui a volé la voiture… Cela fait plus de 20 minutes que j’attends. Avant de partir faire à pied le tour des endroits où elle aurait pu passer (et éventuellement me réfugier dans un commissariat de police, ayant vu passer une voiture de police peu de temps auparavant), je rentre à nouveau dans le hall du cinéma, au cas où. Et là, qui vois-je ? Fromfrom. Nous nous jetons dans les bras de l’autre en étouffant des sanglots. Nous nous sommes retrouvés, nous sommes sains et saufs. En fait, cela faisait 10 bonnes minutes qu’elle m’attendait, sans me voir dans la foule attendant aux caisses. Elle s’est dit que je devais être allé dans la salle avant que la salle ne soit pleine (car elle ne pouvait pas savoir que c’était complet avant même que j’arrive). Elle commençait à s’inquiéter passablement de son côté. Et nous n’avons pas été capables de nous voir devant l’entrée. Grosse frayeur pour rien, mais tout va bien. Il nous a quand même fallu la soirée pour nous remettre complètement de cette expérience pourtant insignifiante.

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