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Cornus rex-populi

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5 juillet 2013

Soirée parasitée

Hier soir, il y avait un barbecue à l’école de Fromfrom, organisé par les parents d’élèves. Je n’étais pas chaud pour y aller. Il y avait deux enseignantes que Fromfrom aime bien, dont une qui s’en va dans une autre école pour récupérer un temps complet. Il y avait un enseignant, surnommé Averell, sobriquet sans doute pas totalement usurpé. Rien à dire sur les parents d’élèves présents. Tous les enseignants n’étaient pas là, mais la directrice, si. En faisant ma connaissance, elle m’a appelé par un « Monsieur » suivi de mon prénom. Admettons… Elle avait une tenue assez excentrique en arborant un anorak bariolé façon Chamonix en janvier (bon, c’est vrai que ce n’était pas la canicule et que sa maladie la rend singulièrement frileuse) et un sac à main façon boge jaune canari. Bon, ça c’est rien, je trouverais ça presque sympa. En revanche, quand nous sommes passés à table, elle est venue s’incruster près de nous. Ça aussi, je m’en moque. Le problème, c’est surtout qu’elle est particulièrement « casse-brasse ». Un vrai moulin à paroles et surtout, elle ramène tout à elle. Une conversation pas très intéressante, qui a surtout envahi la discussion qui aurait pu naître avec les collègues sympa de Fromfrom. Vient le moment où elle me demande ce que je fais comme boulot. J’en ai dit le minimum car je n’avais pas envie de développer. Pas sûr qu’elle ait réellement compris quel était mon boulot. Fromfrom en a profité pour redire que ma structure accueille des écoles dans un cadre pédagogique très bien huilé. Elle a fait mine de s’y intéresser, mais je ne suis pas convaincu de sa sincérité. Elle m’a fait la très nette impression de ces personnes, qui disent des tas de choses, mais tous les « bavassous » que j’ai connus dans le genre se sont toujours révélés peu fiables à l’usage. Très clairement, elle n’a pas de vraies épaules pour être directrice.

On ne peut pas dire que je me sois éclaté. Bien qu’arrivés, à dessein, une demi-heure en retard, j’ai quand même trouvé l’apéritif interminable et ennuyeux, avec des tas de gamins dans la cour qui courraient dans tous les sens (bon ça à la limite dans une école…). Sinon, le repas était bon.


 

Quelques fleurs du jardin.

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30 juin 2013

Les escaliers vont encore devoir attendre

En février 2011, je joue la boule de billard et le camion m’expédie dans un fossé antichar (pour mémoire, c’est ici et ). C’est la piteuse fin de la voiture japonaise, achetée d’occasion un peu moins de quatre ans plus tôt. Au revoir la possibilité d’un escalier. La remplaçante sera une féline 308 (voir ici).

En ce mois de mai 2013, suite à non pas une, mais deux infractions au code de la route (j’ai découvert la seconde après coup), je ne peux éviter une voiture (voir ici). Résultat, un devant bien abîmé : coût probablement stratosphérique, mais aucun centime dépensé (ouf !). Tout a été bien réparé.

En 1998, j’avais acheté une lionne 306 essence neuve. Eh oui, j’avais les moyens à l’époque. Outre mes petites économies, j’avais profité de remboursements de frais de déplacements presque confortables de la part du bureau d’études « écran » pour lequel je travaillais (non, je ne pratiquais pas d’activités illégales ni n’occupait un emploi fictif) et d’un don de ma grand-mère maternelle à ses petits enfants. Je n’avais néanmoins pas les moyens de me payer une voiture diésel du même gabarit. C’est avec cette voiture que je parcourus environ 100 000 km pendant mes un peu plus de trois années de thèse (je faisais des visites de terrain été comme hiver sur plusieurs centaines de kilomètres de fleuve).

Il y a une dizaine de jours, Fromfrom part pour l’école avec la presque antique 306. A peine a-t-elle parcouru quelques dizaines de mètres, qu’elle ressent un dysfonctionnement majeur dans la direction, avec des craquements très inquiétants. Elle ramène le véhicule devant la maison. Le soir, je me rends compte que c’est un problème d’ « affaissement » de la suspension et le lendemain, je constate qu’en vérité, c’est le ressort de suspension qui s’est cassé (il me semble que c’est relativement rare, surtout quand on n’a pas joué au rodéo avec sa voiture). C’est un coup à avoir un gros accident sur la route. Ce mercredi en début d’après-midi, pour faire l’économie de la dépanneuse, je tente de mener le véhicule à l’hôpital au garage. Fromfrom me suit avec l’autre voiture. Il y a une fumée blanche (normal pour un pape) qui s’échappe du pneu avant. Je ne m’en inquiète qu’à moitié, pensant que c’est le pneu qui doit frotter sur le garde boue. On continue notre parcours et d’un coup, le pneu éclate tel un coup de fusil. Je précise que ces pneus ont quand même un âge canonique de plus de 11 ans (nous avions « fini » des pneus hiver entre temps). Évidemment, ce devait être un morceau de ressort qui devait dangereusement frotter sur le pneu. On appelle la dépanneuse (60 € non économisés) et on nous emmène la voiture une demi-heure plus tard.

Le lendemain, je reçois l’appel du garage qui m’annonce la douloureuse qui tient ses promesses. Une voiture essence de 200 000 km et de 15 ans, toujours entretenue correctement (en partie par mes soins), mais qui présente quelques faiblesses et autres usures qui finiront par coûter d’autres bras. Et à la fin, on a encore la même voiture où certaines pièces peuvent lâcher à tout moment.

Après avoir pas mal regardé ce qui est sur le marché et les prix pratiqués, on décide de profiter de la promotion et des conditions de reprise actuelles en investissant sur l’entrée de gamme des 207+ essence. Pour Fromfrom qui conduit surtout en ville, cela devrait bien aller. Et une voiture qui pourra avaler aussi les kilomètres pour aller beaucoup plus loin si Fromfrom devait s’exiler à partir de la rentrée 2014 ou que je pourrais prendre pour lui laisser l’autre. J’ai un temps pensé à la petite 107, mais ayant eu par deux fois l’engin comme voiture de prêt, je n’ai pas été spécialement convaincu : une sorte de jouet strictement citadin et qui me fait un peu peur côté résistance aux chocs sur la route. Mauvaises expériences aidant et fréquentant quotidiennement une route singulièrement accidentogène, j’ai fini par accorder pas mal d’importance aux résultats des « crash tests ».

Nos escaliers ne sont pas prêts d’être remplacés…

25 juin 2013

Codirectrice

J’ai peu parlé de celle qui fut ma codirectrice de thèse (A.) et qui est pourtant une personnalité haut en couleur. D’abord son patronyme, assez peu courant, la rapproche d’un écrivain, accessoirement médecin autrichien. Mais ce patronyme est surtout celui de son mari, ancien organiste de la cathédrale de Strasbourg et un temps chef de l’orchestre de Rennes. Sinon, elle est apparentée à la reine d’Angleterre (enfin, c’est vite dit, je ne sais pas à quel degré éloigné). Alsacienne, elle n’a strictement aucun accent, ses parents s’étant évertués à ce qu’elle ne prenne pas l’accent étant jeune.

Alors que je cherchais une codirection de thèse spécialisée, son nom m’avait été indiqué par une connaissance d’une connaissance de mon directeur de DEA (lui-même ne pouvait assurer ce rôle car il devait prendre sa retraite). Il n’était d’ailleurs pas excessivement enthousiaste pour qu’elle assure la codirection, mais faute de mieux, on s’en contenterait. Et c’est ainsi que j’ai fait sa connaissance, d’abord à Jussieu (elle était et est toujours en poste à Metz), car c’était le meilleur endroit pour nous rencontrer. C’était en 1997. La même année, elle m’avait invité à un colloque à Strasbourg sur les forêts naturelles (son dada absolu et indépassable). Elle a d’ailleurs écrit plusieurs livres qui traitent peu ou prou du sujet.

Il s’agit d’une femme vaguement féministe, engagée scientifiquement en écologie et évidemment militante pour le retour vers un maximum de forêts spontanées à défaut d’être primaires. Elle n’est pas d’accord avec les positions des gestionnaires de milieux naturels qui veulent maintenir des pelouses ou des prairies maigres qui existaient depuis des siècles compte tenu du pastoralisme extensif ancestral. Je passe sur les justificatifs scientifiques qui se tiennent, mais uniquement en théorie, car au moins pour les régions fortement peuplées, le raisonnement peut difficilement être tenu. Néanmoins, c’est elle qui m’a donné une certaine culture scientifique de la forêt que je n’avais pas ou qui reste rare, en particulier la problématique des cycles sylvigénétiques et l’approche architecturale, riches d’enseignements.

D’un autre côté, c’est une femme qui a trois idées à la seconde, pose dix questions dans le même laps de temps et ne laisse pas répondre ses interlocuteurs. De fait, seules les questions comptent. Les réponses, qui demandent argumentations et développements lui paraissent visiblement ennuyeuses. On se doute dès lors que j’ai eu un peu de mal à suivre avec elle. Elle est très épuisante et surtout, elle m’a souvent laissé l’impression d’inachevé après les réunions que j’ai pu avoir avec elle. Ce que je n’ai pas non plus excessivement apprécié, c’est un certain manque de rigueur et de précision dans ce qu’elle peut considérer comme secondaire, comme par exemple l’identité précise des espèces ou certaines approches mathématiques qui lui échappent.

Elle n’est pas toujours non plus appréciée unanimement au sein de la communauté universitaire ou scientifique, car on lui reproche ses prises de position excessives ou apparemment péremptoires et en tout cas passionnées. Elle est aussi à mon avis mal comprise, la verdeur du propos empêchant parfois d’y voir et d’en comprendre le fond.

C’est avec elle que j’avais effectué le voyage dans le delta du Danube, ce qui fut une véritable petite aventure, de son aveu même, alors qu’elle est pourtant habituée à voyager un peu partout. Elle a même évoqué la chose dans les remerciements d’un de ses livres.

Que dire de plus ? Après l’avoir beaucoup aidé pour la bibliographie de l’un de ses derniers livres, je n’entends parler d’elle que de façon très épisodique.

En conclusion : une personnalité difficile à appréhender, mais intéressante quand on peut entrer dans son jeu (ou la contredire). En revanche, je constate que je naurais jamais pu lier de véritables liens amicaux.

23 juin 2013

De l'enseignement à tous les niveaux

Jeudi, j’étais invité à un jury de sélection d’un futur thésard à la « catho » de Lille. Invité parce que nous connaissons bien le directeur de thèse et parce que nous sommes partie prenante. Le matin, nous avons auditionné deux candidats respectivement âgés de 40 et 38 ans. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit des gens de cet âge se présenter, surtout qu’ils prennent un petit peu un risque puisqu’ils ont un boulot et sont déjà « installés » dans la vie. Ils ne se sont pas montrés d’un niveau exceptionnel sur le plan scientifique, comme leur âge aurait pu le laisser présager. L’après-midi, nous attendions d’abord une jeune femme qui ne s’est pas présentée (je n’ai pas su pourquoi). Enfin, ce fut le tour d’un candidat de 23 ans. Cela tranchait avec les candidats de la matinée (singulièrement le premier), qui étaient bien plus à l’aise et nettement plus « professionnels » dans leur présentation. Son niveau scientifique n’était hélas pas exceptionnel par rapport à ce qui lui sera demandé, mais d’un autre côté, il semble posséder un certain potentiel dans le domaine de la recherche et on peut également penser qu’il sera en capacité d’engranger pas mal de choses nouvelles que son encadrant principal lui fera ingurgiter. C’est donc lui qui a été finalement choisi, même si on n’a pas été des masses épatés. C’est un franc-comtois.

Cette journée a été l’occasion de me remémorer l’émergence de ma thèse, qui n’avait rien de comparable. En effet, contrairement à ce qui se pratique dans l’immense majorité des cas où ce sont les universitaires qui définissent un sujet de thèse en lien avec leurs thématiques de recherche, c’est moi qui avait défini précisément mon sujet en lien avec les institutionnels (diverses administrations publiques), avant de le proposer (pas loin de l’imposer) aux universitaires. Autre différence majeure : ici, on a choisi un candidat pour faire une thèse.

Sinon la thèse en question est très intéressante et je ne comprends pas trop pourquoi les candidats auditionnés n’ont pas essayé de décortiquer le sujet ou d’expliquer plus avant la façon dont ils voyaient les choses, même s’il est vrai que d’une autre côté, le sujet est très directif.


 

Je ne suis pas instit, ni même enseignant. Même si j’ai une expérience non négligeable pour avoir enseigné dans le cadre universitaire, cela n’a rigoureusement rien à voir. Pour moi, l’enseignement primaire et secondaire est une autre planète. Je ne suis donc pas compétent pour pouvoir dire de façon correcte ou adéquate si un enseignant est mauvais, moyen ou bon. Néanmoins, je ne suis pas complètement idiot non plus, et il y a des éléments d’appréciation que j’arrive à percevoir. Je ne suis pas neutre non plus pour porter un jugement objectif sur Fromfrom, mais cela ne doit pas m’empêcher de le dire tout de même : Fromfrom est une excellente enseignante, de loin la meilleure de son école. Pourquoi je dis cela ? D’abord, ce n’est pas une découverte récente, c’est une évidence pour moi depuis bien longtemps. De plus, ses très nombreuses expériences en Bretagne, en tant que suppléante et en tant que titulaire dans de nombreux établissements, à tous les niveaux de la maternelle au CM2, avec toutes sortes d’élèves, ont fait d’elle une enseignante ultra-adaptative avec des capacités fortes de sortir des sentiers rebattus. Et puis de vraies compétences et un sens de l’enseignement et des élèves que tout le monde ne peut pas avoir.

Je ne suis pas en train de dire que les collègues de Fromfrom sont tous nuls. Elle a quelques (très rares) collègues très valables et en a eu de bons (bien plus nombreux) dans d’autres écoles. Il n’en demeure pas moins vrai que la majorité de ses collègues sont des enseignants bien moyens voire carrément mauvais. Voici quelques éléments pour dire en quoi sont-ils mauvais :

  • ils n’ont aucune autorité et tolèrent une certaine « foire » ou insolence au sein de leur classe ;
  • ils appliquent des programmes à la virgule près, à la minute près, considèrent les manuels scolaires comme des évangiles indépassables ;
  • ils préfèrent le respect de la forme des « fiches pédagogique » à la qualité du fond de l’enseignement ;
  • ils pratiquent un enseignement strictement indifférencié quand ils ont une classe double ;
  • ils se fichent éperdument de savoir si certains élèvent ne captent pas ce qu’ils racontent, parce que l’objectif, ce ne sont pas les élèves, mais de finir le programme ;
  • ils ne sont pas capable de trouver des moyens alternatifs pour faire comprendre des notions aux élèves qui n’auraient pas compris ou qui seraient lents ou faibles ;
  • ils sont jaloux de leur ombre, égoïstes, refusent de partager leur expérience ou leur matériel pédagogique et vont même jusqu’à s’approprier du matériel collectif ;
  • ils n’ont aucune imagination, sont incapables de faire face à une situation inédite ;
  • ils sont souvent incapables de s’imaginer faire classe à un autre niveau que celui qu’ils pratiquent (mal) depuis plusieurs décennies ;
  • ils sont incapables d’imaginer de faire des sorties scolaires en dehors des rares lieux habituels ;
  • ils sont incapables d’organiser quoi que ce soit, sauf à se reposer sur les autres ;
  • ils râlent sur les autres et sont incapables de se prendre en charge, etc.

J’arrête là, mais la liste est loin d’être exhaustive. Je n’ai bien sûr rien constaté par moi-même, mais je rapporte ici les propos de Fromfrom. A quelques petits détails près, je n’entendais rien de tel quand elle officiait dans d’autres écoles.

A la rentrée prochaine, il y aura encore une fermeture de classe dans l’école. Mais grâce au départ en retraite, longtemps incertain, d’une enseignante (bon débarras), Fromfrom échappe cette année encore au couperet. S’il n’en avait pas été ainsi, elle aurait encore dû être obligée de partir (pour où ?). Par miracle, compte tenu des effectifs, l’année prochaine, elle devrait récupérer une classe « simple » de CM1 (contre un CM1/CM2 cette année), mais quel ne fut pas le psychodrame entretenu depuis de longs mois où la majorité des enseignants voyaient bien Fromfrom comme le bouche-trou qui prendrait la classe dont personne ne voudrait. C’est ce qui s’était produit l’an dernier. On avait feint de la plaindre et on lui avait fait des promesses pour l’aider de diverses façons. Résultat : aucune aide, aucune promesse tenue.

Si j’étais à la place Fromfrom (hypothèse quand même hautement improbable), certains instits auraient appris à leurs dépens ce que c’est qu’une teigne enragée.

Sinon, hier c’était la kermesse de l’école. J’y suis passé, involontairement et furtivement, le temps de récupérer une clé oubliée auprès de Fromfrom. Je n’aime pas cette ambiance.

18 juin 2013

Brèves cornusiennes (6)

En fin de matinée, un stagiaire (stage de découverte de classe de seconde) au boulot pour quelques jours, débarque dans mon bureau pour me demander où il y a des « feuilles » de papier (format spécial) pour l’herbier car il avait fini le stock à sa disposition. En fait, c’est mon collègue qui l’avait accueilli ce matin et après lui avoir présenté l’« entreprise », l’avait installé, pour le reste de la journée, dans la salle de l’herbier pour « monter » des planches dudit herbier. Comme mon collègue a disparu je ne sais où, j’essaye de le dépanner, malheureusement en vain. Alors je le fais s’installer à un bureau en attendant la pause de midi et j’en profite pour tenter de lui parler. C’est un grand pendu qui m’a l’air très timide. Il voit quelques numéros d’une revue botanique qu’il veut étudier pour son rapport de stage. Je lui dis que ce n’est pas très « lisible » pour lui, sauf éventuellement l’introduction de l’un des ouvrages. Comme je ne vois pas très bien le rapport entre cette revue et son stage, je lui demande quel est l’objectif de son rapport stage. Suit un énorme blanc. Je me demande intérieurement s’il a bien compris le sens de ma question. Comme rien ne vient (je vous assure que dans ces cas là, les secondes passent très lentement), je précise ma demande : « que dois-tu faire figurer dans ton rapport ? ». De nouveau, un silence assourdissant, enfin brisé par un « je dois présenter l’entreprise d’accueil ». Ouf ! Et moi : « et quoi d’autre ? ». Un troisième blanc se terminant par un « je ne sais plus, j’ai laissé le papier à la maison ». Mon collègue me dira en début d’après-midi : « il n’est pas très dégourdi ». J’avais remarqué. Bon, il n’a que 16 ans et peut-être que si j’avais été à sa place au même âge, cela n’aurait pas été plus brillant.


Toujours au boulot, lors de notre dimanche « portes ouvertes » début juin, nous avons eu 1020 visiteurs : un record !


Dans les salades de tomates à la mozzarella, j’ai toujours trouvé le fromage en question d’une rare fadeur. Je n’ai jamais compris cette mode sournoise d’aller mettre un fromage insipide dans une salade de tomates, bien que cela de dénote pas trop lorsque les tomates n’ont aucun goût. Bref, cela reste incompréhensible, pour ne pas dire qu’il s’agit là d’un grave motif de guerre. Apparemment, il existe de la mozzarella bas de gamme au lait de vache et une bien plus chic au lait de bufflonne. Fromfrom et moi avons essayé une de ces dernières, certes pas achetée dans une fromagerie de luxe, mais au supermarché. Résultat des courses : c’est un peu moins insipide, mais de là à se lever la nuit pour manger ce machin là… Plume, t’as pas un reste de roquefort qui traîne que je me venge ?


Hier soir après 18 heures, 25 °C. Aujourd’hui à la même heure, 28 °C. Alors évidemment, les pivoines qui tardaient énormément à s’épanouir, ont explosé.

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16 juin 2013

Un dimanche après-midi

En début d’après-midi, je pensais que le ciel gris allait se dégager (ce ne fut malheureusement pas le cas, il est même tombé des gouttes), alors nous sommes allés visiter les coins où j’étais passé lors de ma réunion de jeudi dernier. Les paysages y sont sympas. Et puis je voulais en passant, retourner voir la plante découverte et que je n’avais pu photographier. Voici donc Limnanthes douglasii R. Br. (Limnanthe de Douglas) [les deux premières photos sont celles de la plante prise dans un massif de fleur communal, vu non loin de là].

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Ensuite, passage par un coteau calcaire très connu sur lequel je ne suis jamais allé. Quelques bricoles vues près de la route.

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Mais surtout d’incroyables lusus (malformations des fleurs) d’Ophrys apifera Hudson (Ophrys abeille).

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Plus tard ce soir, au jardin.

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La rose « noire de Baccarat »

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La pivoine « vanille fraise » (Calyste ne détestera peut-être pas tout à fait).

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14 juin 2013

Brèves cornusiennes (5)

Hier matin, de bonne heure au bureau, je découvre un courriel, envoyé la veille (j’avais pris mon mercredi) annonçant le décès du père d’un collègue. Je serai bien allé aux obsèques, mais je devais partir en réunion, une réunion qui devait d’ailleurs se poursuivre par une petite visite de terrain dans le Boulonnais oriental. De plus, j’étais un peu loin pour aller à la cérémonie au crématorium, le même établissement dans lequel je m’étais rendu il y a plus de huit ans pour le dernier hommage à ma collègue, nommée dans des notes anciennes, « bécassine des marais » ou « Perrine ». Contrairement aux églises, un lieu déjà fort peu engageant à la base pour moi, mais qui a résonné de manière particulière. Je n’ai cessé d’y penser durant l’heure de trajet pour aller à ma réunion.


 

Ces dernières semaines, je ne cesse d’apprendre des décès (pas forcément des personnes que je connaissais, mais qui touchent mon entourage), des maladies graves (cancers notamment) de collègues travaillant dans d’autres structures analogues ou autres. Cela commence à devenir inquiétant, cette série.


 

Lors de la visite de deux sites après la réunion d’hier, j’ai trouvé une curieuse espèce qui poussait parmi les pieds de Ranunculus repens L. (Renoncule rampante). Bien sûr, il était évident qu’il s’agissait d’une plante exotique à la flore française et même européenne. Ce matin, la consultation de mon collègue « trouve tout ce qui est introuvable » n’a rien donné (j’ai réussi à le coller pour de bon). Mais cet après-midi, sans trop y croire, je montre ma découverte à un autre collègue à qui cela disait vaguement quelque chose. Il a fini par trouver par recoupements successifs. Il s’agit donc non seulement d’une nouvelle espèce pour la flore régionale, mais d’un nouveau genre et même d’une nouvelle famille. Il s’agit d’un taxon nord-américain, généralement semé dans quelques rares jardins. Mais là, on n’était bien dans un contexte à peu près naturel. Voici la bête (photo Ouiqui) : Limnanthes douglasii R. Br. (Limnanthe de Douglas).


 

Hier, en rentrant de mon tour dans le Boulonnais oriental, je me fais « cueillir » par les jardiniers. Cela faisait plusieurs jours qu’ils voulaient absolument me parler au sujet d’une toiture végétalisée qui sera bientôt installée au boulot. Madame Parle-guère fait chier son monde depuis des mois (des années) sur les vertus pédagogiques de cette toiture. Elle a déjà fait intervenir un gars spécialisé pour la première partie de la toiture qui se végétalisera toute seule. Personnellement, je ne suis pas convaincu, non pas par la végétalisation « naturelle », mais par le substrat mis en place par le gars : un mélange de billes d’argile, de tourbe et de terreau de compost sur 25-30 cm. Nul doute que d’ici quelques mois (années), le terreau organique aura complètement fondu et que son installation ne ressemblera plus à rien. J’ai bien l’impression que le « spécialiste » n’est qu’un « j’y-fat-tout ». Pour « notre » toiture végétalisée, en réalité bien plus grande que la première, Parle-guère voulait « ensemencer » des mousses. Sur un toit exposé au soleil, il fallait y penser, mais madame n’a peur de rien. Les jardiniers sont loin d’être les derniers des cons, mais elle est tellement chiante qu’elle fait douter tout le monde. Alors, il fallait que je tranche, ce que j’ai fait en accord avec les jardiniers : on fera une sorte de pelouse calcicole sèche sur le toit et on a presque tout ce qu’il nous faut. C’est dingue quand même que quelqu’une qui n’a de la botanique qu’une vision théorique tronquée, n’a pratiquement aucune approche de l’auto-écologie des espèces, qui n’a jamais semé un radis ou repiqué un chou, se permette de dire des âneries à des gens censés. C’est drôle, Parle-guère ne dit plus rien.


 

Le week-end du 14 juillet, ma cousine va enfin se marier civilement après deux enfants et au moins 17 ans de vie commune (je ne sais pas la durée exacte). Nous n’y croyions plus depuis longtemps, mais nous serons bien sûr présents, car on les aime bien et ils étaient venus à notre mariage breton. La cérémonie se déroulera près de chez mes parents dans la Loire.

Suite à une sorte d’indiscrétion (mal contrôlée ?), quand nous nous sommes croisés il y a environ un mois et demi dans un hypermarché, une ancienne collègue et amie nous annonce qu’elle va se remarier. La cérémonie devait, en principe, avoir lieu début juillet. Pas la moindre nouvelle depuis. Elle, je l’aime bien, mais lui, ça ne passe pas vraiment (c’est de lui dont je parlais ici).

Toujours au rayon carnet blanc, une collègue s’est remariée fin avril, alors que nous étions encore en Bretagne. Je serais bien allé à la cérémonie, d’autant qu’eux étaient venus (ils étaient déjà ensemble) à notre union civile de 2006. Et c’est bientôt le tour d’un autre collègue qui après le PACS il y a quelques années, après l’étape civile en avril, remet ça à l’église dans quinze jours en Normandie. Une autre « loi des séries », davantage positive, celle-là.

9 juin 2013

Je n'ai pas l'esprit revanchard

Photos du jardin du boulot avec, en particulier, un iris que Mister Karagar ne possède pas (ah mais).

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Photos du jardin domestique, avec notamment des cédés cerisiers que le monde entier envie.

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9 juin 2013

Du cartésianisme aux maisons hantées

Cette note m’a été en partie inspirée par Calyste lorsqu’il parle du ressenti qu’il a lorsqu’il découvre des maisons que d’autres ont habité. Bien sûr, ce dont je parle ici n’a pas de vrai rapport avec ce que dit Calyste. Et je conçois tout à fait ce qu’il évoque et j’irai même jusqu’à dire que cela ne me déplaît pas. Rien à voir, donc avec ce qui suit.

On m’a souvent qualifié de « cartésien » lorsque je m’exprimais (cela m’arrive encore) pour dénoncer les sciences occultes ou autres fadaises du genre BLURG (balivernes lamentables à l’usage réservé des gogos). Pourtant, les personnes qui me qualifient de la sorte se trompent. D’abord, le cartésianisme n’a jamais été synonyme d’incrédulité ou d’esprit scientifique. D’ailleurs, la démarche scientifique ne se réduit pas à l’approche déductive prônée par le cartésianisme. Loin de là, les expériences, les observations procèdent de la méthode inductive, donc en opposition avec la démarche cartésienne. Il y a d’ailleurs très longtemps que le cartésianisme, dans ses dimensions les plus caricaturales, a déserté les laboratoires scientifiques.

Cela fait néanmoins pas mal d’années où je n’ai pas cherché à croiser le fer face aux chantres du paranormal. Je n’ai rien dit la dernière fois où l’ex compagne d’un de mes cousins avait ressorti, entre autres, les divers méfaits imputés à la maison (ferme) hantée par les fantômes, singulièrement celui de mon grand-père maternel. Et que tout allait beaucoup mieux depuis qu’elle avait fait venir une femme de l’art (j’ignore comment s’appellent ces gens) pour « purifier » tout cela. Inutile de dire que j’avais énormément pris sur moi pour ne pas éclater, car outre la problématique qui heurte ce que je considère comme le « bon sens » (et qui ne la gênait nullement, elle), il y avait des questions liées à mon grand-père qu’elle écornait allègrement, alors qu’elle était loin d’avoir connu. Et ça, j’ai eu encore plus de mal à l’admettre. Ma mère encore moins quand je lui ai raconté (et en avait entendu parler par ailleurs par sa sœur et mon oncle).

Il y a eu aussi le coup du nouveau compagnon d’une ex collègue et amie, un architecte qui est également adepte de sciences occultes, en lien avec des histoires magnétiques. Les maisons ne doivent pas contrecarrer les ondes magnétiques telluriques. Bien sûr. Et les cathédrales ont toutes été construites sur des nœuds magnétiques que j’imagine branchés sur le ciel. Bien sûr. Avoir entendu cela m’avait mis incroyablement mal à l’aise, mais je n’avais rien dit. Rien dit. Rien dit. Rien dit. Mais depuis, je dois constater que je vois beaucoup moins cette amie. Dommage. D’autant qu’il pourrait au moins faire l’économie de parler de cela sans arrêt, même s’il y croit.

Un autre ami croit aux esprits, mais il y fait peu allusion et semble-t-il, de moins en moins. Et ces esprits ont la bonne idée de ne pas occuper une maison en particulier.

A se demander si des esprits « supérieurs » ne seraient pas en train d’essayer de me rendre chèvre. S’ils n’y sont pas arrivés jusque-là, au moins sont-ils parvenus à me réduire à un certain silence. Un silence d’autant plus assourdissant qu’il risque de devenir explosif quand la coupe débordera.

7 juin 2013

Une brève cornusienne un peu longue quand même

Cette histoire chez Plume de prétendue confusion entre ciguë et de Sureau noir, de corymbe, d’ombelle m’a rappelé une anecdote de botaniste. Lors d’une sortie botanique, un participant avait demandé au maître de cérémonie pourquoi on appelait le Cerfeuil des fou, le Cerfeuil des fous (Chaerophyllum temulum L., autrement appelé Cerfeuil penché ou Cerfeuil enivrant). La première réponse du maître fut : « il faudrait être fou pour confondre avec du cerfeuil », autrement dit Anthriscus cerefolium (L.) Hoffm. (Cerfeuil cultivé). Plus sérieusement, le premier est toxique (alcaloïde) est une espèce sauvage indigène en France largement répartie, alors que le second est bien celui qui parfume agréablement les plats et est uniquement cultivé dans notre pays.


 

Hier, était organisée dans l’auditorium à mon boulot, une avant-première pour la projection d’un film sur la flore régionale. La soirée était organisée par un groupement de plusieurs chaînes de télévision régionales. Celles-ci se sont démerdées comme des manches du point de vue de la communication : communication sur l’événement vis-à-vis du public et communication interne aux chaînes elles-mêmes, puisqu’une de mes collègues a dû réexpliquer exactement les mêmes choses à quatre personnes différentes qui bien sûr ne discutaient pas entre elles. Pénible.

Mais c’était une nouvelle occasion pour nous de faire connaître notre structure et nos missions, notamment au travers de nos jardins et de nos équipements. C’était mon directeur qui s’y collait. Mais moins de quarante-huit heures avant l’événement, le journaliste en chef s’aperçoit qu’il lui faut un botaniste. Je suggère des noms à mon directeur, mais personne n’est disponible sur le coup de 20 heures. Donc, je m’y colle, sans savoir quel est exactement le programme.

Après le travail, je vais faire une course en ville et je reviens au boulot à 18 h 45. Et là, je découvre toute une équipe d’une huitaine de personnes en train de casse-croûter et de s’enfiler de la bière et du vin blanc sur la table extérieure (pas de souci, ils ont eu l’autorisation). Mais alors pourquoi ils mangent alors que le « lunch » du traiteur est prévu après la projection ? Mystère… mais disons que l’appétit vient en mangeant comme disait Gargantua.

Alors que le public commence à arriver doucement, mon directeur et moi constatons que tous ces gens de télévision sont bien dilettantes. Les autres, sont en train de filmer dans les jardins. D’autres hommes de télévision arrivent, qui n’ont de cesse que de donner, en apparence, d’inutiles coups de téléphone. En définitive, j’ai compté en tout cinq personnes qui bossaient sur la grosse quinzaine de personnes qui étaient là, en incluant deux cameramen, un preneur de son, la maquilleuse et le journaliste, arrivé au dernier moment, comme une star.

On devait finalement nous filmer dans le jardin, mais malgré le beau temps, l’ombre des arbres commençaient sérieusement à s’allonger. Du n’importe quoi, pourquoi n’étaient-ils pas venus plus tôt en soirée pour profiter de meilleures lumières ? J’ai été filmé en dernier, et comme il était déjà 20 h 45, un des cameramen dit que sa « balance des blancs » n’est plus bonne, mais qu’il continue comme ça. Bon voyons, j’ai cru qu’on allait finir à la lampe torche.

Pendant ce temps là, de l’autre côté, la projection du film avait enfin commencée (avec du retard, forcément) et du coup, si j’avais voulu voir le film, j’aurais été pénalisé. La suite m’a été racontée par mon directeur, car je suis rentré directement rejoindre Fromfrom. Après le « lunch », et alors qu’il refermait les portes vers 23 h 30, il tombe sur un groupe des fameux dilettantes, en train de s’enquiller des canons de blancs ou autres liquides plus ou moins nets, lesquels demandèrent s’ils pouvaient passer la nuit là ? Sûrement, c’est encore mieux que chez mamy à la campagne ! Les oiseaux de nuit chantent et la vie est belle, alors on peut bien se rincer la gueule sur un lieu de travail. Bon, je vous assure que j’exagère à peine. Mais quand même, vu de loin, avec un prisme que je reconnais volontiers comme déformant, cela ne paraît pas très professionnel tout ça.

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