Hier matin, de bonne heure au bureau, je découvre un courriel, envoyé la veille (j’avais pris mon mercredi) annonçant le décès du père d’un collègue. Je serai bien allé aux obsèques, mais je devais partir en réunion, une réunion qui devait d’ailleurs se poursuivre par une petite visite de terrain dans le Boulonnais oriental. De plus, j’étais un peu loin pour aller à la cérémonie au crématorium, le même établissement dans lequel je m’étais rendu il y a plus de huit ans pour le dernier hommage à ma collègue, nommée dans des notes anciennes, « bécassine des marais » ou « Perrine ». Contrairement aux églises, un lieu déjà fort peu engageant à la base pour moi, mais qui a résonné de manière particulière. Je n’ai cessé d’y penser durant l’heure de trajet pour aller à ma réunion.
Ces dernières semaines, je ne cesse d’apprendre des décès (pas forcément des personnes que je connaissais, mais qui touchent mon entourage), des maladies graves (cancers notamment) de collègues travaillant dans d’autres structures analogues ou autres. Cela commence à devenir inquiétant, cette série.
Lors de la visite de deux sites après la réunion d’hier, j’ai trouvé une curieuse espèce qui poussait parmi les pieds de Ranunculus repens L. (Renoncule rampante). Bien sûr, il était évident qu’il s’agissait d’une plante exotique à la flore française et même européenne. Ce matin, la consultation de mon collègue « trouve tout ce qui est introuvable » n’a rien donné (j’ai réussi à le coller pour de bon). Mais cet après-midi, sans trop y croire, je montre ma découverte à un autre collègue à qui cela disait vaguement quelque chose. Il a fini par trouver par recoupements successifs. Il s’agit donc non seulement d’une nouvelle espèce pour la flore régionale, mais d’un nouveau genre et même d’une nouvelle famille. Il s’agit d’un taxon nord-américain, généralement semé dans quelques rares jardins. Mais là, on n’était bien dans un contexte à peu près naturel. Voici la bête (photo Ouiqui) : Limnanthes douglasii R. Br. (Limnanthe de Douglas).
Hier, en rentrant de mon tour dans le Boulonnais oriental, je me fais « cueillir » par les jardiniers. Cela faisait plusieurs jours qu’ils voulaient absolument me parler au sujet d’une toiture végétalisée qui sera bientôt installée au boulot. Madame Parle-guère fait chier son monde depuis des mois (des années) sur les vertus pédagogiques de cette toiture. Elle a déjà fait intervenir un gars spécialisé pour la première partie de la toiture qui se végétalisera toute seule. Personnellement, je ne suis pas convaincu, non pas par la végétalisation « naturelle », mais par le substrat mis en place par le gars : un mélange de billes d’argile, de tourbe et de terreau de compost sur 25-30 cm. Nul doute que d’ici quelques mois (années), le terreau organique aura complètement fondu et que son installation ne ressemblera plus à rien. J’ai bien l’impression que le « spécialiste » n’est qu’un « j’y-fat-tout ». Pour « notre » toiture végétalisée, en réalité bien plus grande que la première, Parle-guère voulait « ensemencer » des mousses. Sur un toit exposé au soleil, il fallait y penser, mais madame n’a peur de rien. Les jardiniers sont loin d’être les derniers des cons, mais elle est tellement chiante qu’elle fait douter tout le monde. Alors, il fallait que je tranche, ce que j’ai fait en accord avec les jardiniers : on fera une sorte de pelouse calcicole sèche sur le toit et on a presque tout ce qu’il nous faut. C’est dingue quand même que quelqu’une qui n’a de la botanique qu’une vision théorique tronquée, n’a pratiquement aucune approche de l’auto-écologie des espèces, qui n’a jamais semé un radis ou repiqué un chou, se permette de dire des âneries à des gens censés. C’est drôle, Parle-guère ne dit plus rien.
Le week-end du 14 juillet, ma cousine va enfin se marier civilement après deux enfants et au moins 17 ans de vie commune (je ne sais pas la durée exacte). Nous n’y croyions plus depuis longtemps, mais nous serons bien sûr présents, car on les aime bien et ils étaient venus à notre mariage breton. La cérémonie se déroulera près de chez mes parents dans la Loire.
Suite à une sorte d’indiscrétion (mal contrôlée ?), quand nous nous sommes croisés il y a environ un mois et demi dans un hypermarché, une ancienne collègue et amie nous annonce qu’elle va se remarier. La cérémonie devait, en principe, avoir lieu début juillet. Pas la moindre nouvelle depuis. Elle, je l’aime bien, mais lui, ça ne passe pas vraiment (c’est de lui dont je parlais ici).
Toujours au rayon carnet blanc, une collègue s’est remariée fin avril, alors que nous étions encore en Bretagne. Je serais bien allé à la cérémonie, d’autant qu’eux étaient venus (ils étaient déjà ensemble) à notre union civile de 2006. Et c’est bientôt le tour d’un autre collègue qui après le PACS il y a quelques années, après l’étape civile en avril, remet ça à l’église dans quinze jours en Normandie. Une autre « loi des séries », davantage positive, celle-là.