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Cornus rex-populi

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10 septembre 2014

Château de la semaine

Quel est ce château ? Voici quelques indices :

  • le nom du château se rapporte au nom d’une commune voisine ;
  • ce château français est très anglais (sans parler de l’architecture) ;
  • l’édifice initial remonte au XIIe s., mais a fait l’objet d’une restauration/reconstruction récente ;
  • il a servi de décor à un film césarisé et oscarisé.

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8 septembre 2014

Semaine aoûtienne (9 et fin) : brève escapade dans le Morvan

C’est le dernier jour de vacances avant la voyage de retour. J’ai envie d’aller au lac des Settons (le deuxième plus grand lac morvandiau). Hélas, il ne faisait pas très beau. Néanmoins, malgré un été pourri, il y avait pas mal de monde au tour du lac ce dimanche après-midi où quelques courageux se risquaient à la baignade. En réalité, cest un très beau lac situé à près de 600 m daltitude, comme létang du dragon terrassé.

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Nous ne nous sommes pas attardés. Nous avons regagné la vallée du Ternin, une des plus belles rivières morvandelles, confluant dans l’Arroux à Autun. Mais avant, nous avons fait une courte halte devant le château (ne se visite pas) de Chissey-en-Morvan, commune dans laquelle une branche dérivée de ma famille paternelle a habité (habite encore ?). Selon Ouiqui, le château aurait été construit entre le (XIIe) XIIIe et le XVIIIe siècle.

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Après être passé sur les lieux de l’enfance de ma grand-mère, nous avons recherché un angle inédit pour photographier la ville d’Autun et de la ville haute en particulier la cathédrale et la tour des Ursulines (XIIe s.), reste du château de Riveau. Hélas, cela n’a pas été une réussite puisque j’ai dû me contenter, à une exception près, d’angles de vue déjà vus sur ces pages.

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7 septembre 2014

Quelques réponses sur ce que vous avez toujours voulu savoir sur la végétation

Pistes méthodologiques sommaires

La végétation peut être étudiée de diverses manières. On peut, par exemple, s’intéresser à la physionomie de la végétation, c’est-à-dire, à son apparence générale (formations végétales) en lien avec sa hauteur, son port, la gestion dont elle est l’objet : prairie, pelouse[1], forêt, fourré, lande[2], etc. On peut compléter ce descriptif sommaire en indiquant la ou les espèces dominantes au sein des formations végétales considérées : prairie à Arrhenatherum elatius (L.) P. Beauv. ex J. & C. Presl (Fromental, Avoine élevée), pelouse à Nardus stricta L. (Nard raide), forêt (chênaie) à Quercus robur L. (Chêne pédonculé) et Molinia caerulea (L.) Moench (Molinie bleue), fourré à Salix aurita L. (Saule à oreillettes), lande à Calluna vulgaris (L.) Hull (Callune). Cette « méthode » de caractérisation de la végétation est assez simple puisqu’elle ne requiert que la connaissance des espèces dominantes. Toutefois, elle est assez peu précise et ne permet pas de connaître les vraies potentialités écologiques du milieu.

On peut améliorer le descriptif par une ou quelques indications écologiques discriminantes comme l’humidité du sol, son pH, sa trophie (richesse en nutriments), le mode de gestion, etc. En poursuivant les exemples précédents, cela donne : prairie mésophile[3] de fauche à Arrhenatherum elatius, pelouse acidiphile[4] à Nardus stricta, forêt (chênaie) acidiphile mésohygrophile[5] à Quercus robur et Molinia caerulea, fourré hygrophile[6] acidiphile à Salix aurita, lande acidiphile à Calluna vulgaris. Cependant, cette caractérisation phytoécologique de la végétation implique une excellente connaissance de l’écologie de la totalité des espèces floristiques, considérées une par une (autoécologie) ou de manière globale au sein des communautés végétales[7] (synécologie). Ces connaissances ne peuvent être acquises qu’après une étude préalable de ces communautés végétales.

Parmi les méthodes utilisées, la phytosociologie est une des plus efficientes. Cette science, née il y a environ un siècle, se décline en plusieurs écoles dont les méthodes diffèrent quelque peu. D’une manière générale, la phytosociologie permet de caractériser précisément les communautés végétales que l’on appelle associations végétales. Une association végétale se définit comme un ensemble d’espèces caractéristiques, différentielles et compagnes. Il s’agit d’un objet théorique statistique qui est en quelque sorte la synthèse de plusieurs individus d’association (objets concrets relevés sur le terrain selon un protocole précis). La notion d’association végétale peut être comparée avec la notion d’espèce. Ainsi, une plante visualisée sur le terrain peut être rapportée à une espèce, alors même que les individus de l’espèce observés sur le terrain diffèrent tous plus ou moins par la forme. Il en est de même pour les individus d’association végétale qui diffèrent tous un petit peu, mais peuvent néanmoins être rapportés à une association (si un ou plusieurs individus ne correspondent pas à une association déjà connue, alors il y aurait peut-être lieu d’en décrire une nouvelle).

Comme les espèces se regroupent en genres, familles, ordres et classes, les associations font de même en se regroupant au sein d’alliances, d’ordres et de classes. Une alliance regroupe donc plusieurs associations relativement proches du point de vue de leur composition floristique. Sans glisser dans un cours de phytosociologie, on pourra néanmoins consulter le Tableau 1. Ce qu’il faut néanmoins retenir pour la suite, c’est que les noms scientifiques des communautés végétales en phytosociologie sont formés sur la racine des noms scientifiques latins des plantes les plus « typiques » des végétations considérées. Afin que cela puisse être compréhensible par le plus grand nombre, les descriptifs sont donnés systématiquement en français.

 

Tableau 1 - Mise en évidence des différents niveaux syntaxinomiques, des moyens de former les noms des syntaxons et comparaison avec les niveaux taxinomiques en botanique

Exemples taxons[8]

Botanique

(niveaux taxinomiques
=> taxons)

Phytosociologie

(niveaux syntaxinomiques
  => syntaxons)

Suffixe sur le   radical du nom de genre

Exemples syntaxons[9]

Dicotylédones

Classe

Classe

-etea

Querco   roboris-Fagetea sylvaticae   Braun-Blanq. & Vlieger in Vlieger   1937

Fagales

Ordre

Ordre

-etalia

Quercetalia   roboris Tüxen 1931

Fagaceae (Fagacées)

Famille

Alliance

-ion

Quercion roboris Malcuit 1929

Quercus L.   (chênes)

Genre

Sous-alliance

-enion

Quercenion   robori - petraeae Rivas Mart.   1975

Quercus petraea Liebl. (Chêne sessile)

Espèce

Association

-etum

Ilici   aquifolii - Quercetum petraeae Durin et al. 1967

Quercus petraea Liebl. subsp. petraea (Chêne sessile – sous-espèce type)

Sous-espèce

Sous-association

-etosum

Ilici   aquifolii - Quercetum petraeae   Durin et al. 1967 leucobryetosum   glauci

Indications écologiques

Afin de mieux cerner les indications écologiques mentionnées plus haut et par la suite, il est nécessaire de rappeler sommairement quelques terminologies. Les plantes et les végétations ne se répartissent pas au hasard, elles ont des affinités plus ou moins strictes vis-à-vis des différentes caractéristiques discriminantes du milieu.

Humidité du sol

Les termes désignent à la fois le milieu (sols), les plantes et les végétations qui s’y développent.

 

Tableau 2 - Termes caractérisant le degré d’humidité d’un sol, d’un milieu ou les préférences des plantes et des végétations

Plantes et   végétations

Description

hygrophile

qui affectionne des sols   très humides, très inondés

hygrocline

qui préfère des sols à   tendance humides

mésohygrophile

qui affectionne des sols   modérément humides, frais

mésophile

qui affectionne des sols   bien pourvus en eau mais sans excès

mésoxérophile

qui affectionne des sols   modérément secs

xérocline

qui préfère des sols à   tendance secs

xérophile

qui affectionne des sols   très secs

Richesse du sol

 

Tableau 3 - Termes caractérisant le degré de richesse d’un sol, d’un milieu ou les préférences des plantes et des végétations

        

  

Milieu    (eau, sol)

  
  

Plantes    et végétations

  
  

Description

  

hypereutrophe

hypereutrophile

eaux ou des sols (et les plantes et végétations qui   s’y trouvent) comportant des teneurs très importantes, voire excessives en   nutriments, en particulier les différentes formes assimilables de l’azote (azote   nitrique ou nitrates [NO3-], azote ammoniacal ou   ammoniaque ou ammonium [NH4+]) et du phosphore   (orthophosphates [PO43-]). Dans les eaux douces, ces   teneurs excessives engendrent des pollutions et d’importants   dysfonctionnements écologiques

eutrophe

eutrophile

qui affectionne des eaux ou des sols très bien   pourvus en nutriments assimilables

mésoeutrophe

mésoeutrophile

qui affectionne des eaux ou des sols assez bien   pourvus en nutriments assimilables

mésotrophe

mésotrophile

qui affectionne des eaux ou des sols moyennement   pourvus en nutriments assimilables

oligotrophe

oligotrophiles

qui affectionne des eaux ou des sols pauvres en   nutriments

hyperoligotrophe

hyperoligotrophile

qui affectionne des eaux ou des sols très pauvres en   nutriments assimilables

Notons également que les plantes et les végétations qui se développent sur des sols bien pourvus en azote (ammoniacal ou nitrique) sont dites nitrophiles – exemple typique d’Urtica dioica L. (Grande ortie).

pH du sol, teneur en carbonates de calcium

Bien que le pH du sol ne soit pas uniquement corrélé aux teneurs en carbonates [CO32-] et hydrogénocarbonates [HCO3-] de calcium (« calcaire »), il existe néanmoins un lien fort entre les deux. Un sol calcaire possède un pH basique ou alcalin et un sol siliceux possède un pH plus ou moins acide.

 

Tableau 4 - Termes caractérisant le degré d’acidité, d’alcalinité, de teneur en calcaire actif d’un sol, d’un milieu ou les préférences des plantes et des végétations

  

Milieu    (eau, sol)

  
  

Plantes    et végétations

  
  

Description

  

hyperacide

hyperacidiphile

décrit des eaux ou des sols à forte acidité (pH ≤ 4) et les plantes   et les végétations qui s’y développent

acide

acidiphile

qui affectionne des eaux ou des sols acides

à tendance acide

acidicline

qui affectionne des eaux ou des sols à tendance acide

neutre

neutrophile

qui affectionne des eaux ou des sols neutres

à tendance basique (ou alcaline)

à tendance calcaire

basicline
  calcicline

(neutrocalcicole)

qui affectionne des eaux ou des sols à tendance basique (alcaline) ou   neutre à calcaire

basique (alcalin)

calcaire

basiphile

calciphile (calcicole)

qui affectionne des eaux ou des sols basiques (alcalins) ou calcaires

Lumière

 

Tableau 5 - Termes caractérisant le degré de lumière perçu par un milieu ou les préférences des plantes et des végétations

Plantes et   végétations

Description

sciaphile

qui affectionne les   couverts ombragés

hémisciaphile

qui affectionne les zones   de demi-ombre

héliophile

qui affectionne les   stations de pleine lumière

 



[1] Formation végétale présentant une couverture végétale globalement assez rase et fournissant peu de biomasse. En général, les pelouses se développent sur des substrats et des conditions écologiques difficiles : sols secs, très calcaires, très acides, très humides, très pauvres, etc.

[2] Formation végétale dominée par des chaméphytes (végétaux ligneux dépassant peu 50 cm de hauteur), généralement sur sols acides et pauvres. Les landes sont souvent dominées par des bruyères et des genêts.

[3] Voir définition ci-après.

[4] Voir définition ci-après.

[5] Voir définition ci-après.

[6] Voir définition ci-après.

[7] Une communauté végétale est un ensemble de plantes se développant dans un lieu précis dans lequel on observe des conditions homogènes sur au moins trois plans : physionomique (une seule formation végétale), floristique et écologique.

[8] Un taxon est une unité indéterminée de la classification du vivant (espèce, genre, famille, ordre, genre, règne, etc.).

[9] Un syntaxon est une unité indéterminée de la classification phytosociologique.

6 septembre 2014

Semaine aoûtienne (8) : une grève d'étang

Ce mois d’août n’ayant pas été particulièrement chaud, je craignais que les végétations tardi-estivales ne se soient pas énormément développées, mais la. Je veux parler des végétations des grèves d’étiage. Celles de la Loire sont incomparables, uniques, mais ce sont celles d’un étang tout proche dont je voulais retrouver quelques plantes et les photographier. Il y a deux types de végétations de grèves autour de cet étang, même si elles sont localement très intriquées : celles dominées par des plantes vivaces et celles se caractérisant par des plantes annuelles.

Parmi les premières, au sein des grèves les plus élevées topographiquement, des communautés fortement dominées par Littorella uniflora (L.) Ascherson (Littorelle), cette « herbe » protégée au niveau national, qui n’a rien d’une graminée, mais appartient à la famille des plantains (Plantaginacées), surmontées par Mentha arvensis L. (Menthe des champs) et Persicaria amphibia (L.) Gray (Renouée amphibie).

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Ces végétations forment çà et là des faciès dominés par Gratiola officinalis L. (Gratiole officinale), également protégée partout en France. Les individus n’étant pas en fleur, j’ai mis une photo prise dans les Maures, certes un peu surexposée.

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A des niveaux un peu plus bas, on trouve une communauté où se développe une plante souvent vivace, mais adoptant parfois un comportement d’annuelle : Eleocharis acicularis (L.) Roemer & Schultes (Eléocharis aiguille). Il s’agit d’une espèce rare.

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Parmi les végétations strictement annuelles cette fois et généralement les plus proches des basses eaux, on peut observer Eleocharis ovata (Roth) Roemer & Schultes (Eléocharis ovoïde). Cette espèce est plus rare et fragile que la précédente, car strictement inféodée au grèves dont les sols et les eaux d’exondation sont oligotrophes.

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Ou bien Corrigiola littoralis L. (Corrigiole des rives), une espèce atypique de la famille des Caryophyllacées qui se caractérise par des plantes aux feuilles opposées. On apprend ça aux « bébés » botanistes. Et là, les feuilles sont alternes. Bizarrement, elle pousse aussi sur des sables relativement secs des grèves de la Loire.

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Gypsophila muralis L. (Gypsophile des moissons). Espèce curieuse également, puisqu’elle affectionne les sols cultivés, les sols secs à peu près naturels ou anthropiques (murs notamment) que les grèves franchement humides comme c’est le cas ici.

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Il y a aussi des choses pouvant un peu rappeler des « basses vaseuses » ligériennes (une terminologie cornusienne de 1998, devenue assez populaire depuis) dans lesquelles peuvent se développer Bidens tripartita L. (Bident triparti), à peine en fleur à ce moment-là. Cette fois, l’espèce est plus fréquente et aime bien les vases riches en nutriments.

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5 septembre 2014

Semaine aoûtienne (7) : du Mâconnais à Montcenis

Au retour de Saint-Point, il fut question de s’attarder pour découvrir d’autres édifices.

D’abord un petit arrêt à l’église Saint-Marcel de Cluny. L’ensemble chœur et clocher sont romans (XIIe s.), la flèche du clocher en briques est du XVe s. et la nef plafonnée est du XVIIe s. selon Eduard.

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En écrivant cela, je m’aperçois que si j’ai déjà évoqué et montré quelques photos de l’abbaye de Cluny III, je n’avais pas consacré de note à cet édifice majeur, du moins le peu qui en reste. Il faudra quand même que je montre quelques photos de notre visite de 2006.

Le deuxième édifice est le château du Gros-Chigy, situé sur la commune de Saint-André-le-Désert, qui n’a jamais aussi bien porté son nom. Le château, qui ne se visite pas, semble être en partie, le siège d’une exploitation agricole. Les premières pierres de l’édifice semblent remonter au XIIe s. et il y a eu plusieurs destructions partielles, reconstructions et ajouts jusqu’au XIXe s. Nous avons été agréablement surpris de trouver un tel château.

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L’église du village n’était pas si proche que ça. Il s’agit de l’église Saint-André. Encore un édifice roman, du moins le chœur, le transept et le clocher, toujours selon Eduard.

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Nous avançons un peu pour aller voir une autre église romane, perdue dans un hameau un peu isolé de Saint-Marcelin-de-Cray. Il s’agit de l’église Saint-Paul de Cray (XI-XIIe s.). Son crépissage extérieur récent est un peu refroidissant au premier abord. A lintéieur, des peintures murales (ou des fresques ?) restaurées au début des années 1990.

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A présent, on voit décidément des cloches partout.

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J’avais repéré une construction au loin que je souhaitais découvrir. C’est ainsi que nous sommes passés par hasard devant la curieuse église Saint-Martin de Charmoy. Toujours et encore selon Eduard, le chœur et le clocher seraient du XIe s., la nef datant du XIXe s.

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Un peu plus loin, à l’écart du village, la Tour du Bost, l’édifice que je voulais voir. Mais il se faisait tard et nous n’avons pas approfondi la visite. En fait, nous avons raté l’accès (les panneaux avaient été volontairement masqués). Il semblerait que ce donjon, aujourd’hui isolé près d’une ferme, daterait des (XIIe)-XIVe s. A détailler lors d’une prochaine visite. En attendant, cette horrible photo à contre-jour.

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Puis, nous avons regagné Montcenis et la maison.

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3 septembre 2014

Semaine aoûtienne (6) : sur les pas de Lamartine

Il y a quelques années, nous étions allés voir le château de Pierreclos (voir ici) qui abrita au XIXe siècle, celle qui fut un temps la petite amie d’Alphonse de Lamartine. Jusqu’à il y a peu, j’étais un peu agacé par le tapage médiatique local (le Mâconnais) autour de l’histoire du poète et des lieux qu’il avait fréquentés, tapage relayé un peu partout, y compris par tout un tas de « produits dérivés » Lamartine. La chose étant revenue à peu près à la normale, il était logique d’aller voir le château que son père lui avait offert (acheté 18 ans plus tôt) pour son mariage, alors qu’il était âgé de trente ans. Je veux parler du château de Saint-Point, ce qui n’a rien à voir avec la commune de Milly-Lamartine où le poète avait régulièrement habité durant son enfance. Le château devint donc une résidence du couple lamartinien et le poète réalisa d’importants travaux dont l’arasement des fortifications et de nouvelles constructions. Ces travaux furent financés grâce aux importants droits d’auteur, lesquels se firent de moins en moins avantageux au fil du temps, malgré sa production littéraire et journalistique très intense. Sont passés par là, un grand nombre d’invités, artistes majeurs du XIXe s.

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Comme tout le monde, je connais un peu l’histoire du poète, mais finalement très peu son œuvre, qui est pourtant pléthorique (et inégale, dit-on). Je connaissais un tout petit peu son implication politique, sa participation à la deuxième république en 1848, sa candidature à la première élection universelle masculine à la présidence de la république, remportée par Louis-Napoléon Bonaparte. Mais je ne connaissais pas les détails, notamment à quel point il était plutôt très féministe pour l’époque, très attaché à la laïcité (alors qu’il s’agissait d’un fervent catholique), avait fait abolir une nouvelle fois l’esclavagisme, était un des auteurs principaux de la Constitution de 1848. Nous avons appris que Napoléon III aurait voulu en faire un de ses ministres, ce qu’il a toujours refusé et parce qu’il avait définitivement abandonné la politique après sa défaite à la présidentielle. Les photos à l’intérieur du château sont interdites, mais on peut y voir de nombreux objets ayant appartenu au poète, ainsi que des pièces restées à peu près dans le même état qu’au temps de Lamartine (dont une salle à manger peu modifiée depuis le XVe s.).

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Tout à côté, en bordure du parc du château, une église romane dont Lamartine finança l’agrandissement à l’époque où ses revenus étaient encore importants.

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Le tombeau se trouve aussi ici (refus de funérailles nationales et refus posthume de transfert au Panthéon sous Mitterrand).

 

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1 septembre 2014

Semaine aoûtienne (5) : musée Rolin (seconde partie)

La suite de la visite du musée Rolin (on passe à l’étage).

Flandres (XVe s.), Mise au Tombeau, huile sur bois.

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Attribué à Colyn de Cotter (XVe s.), Panneau de polyptyque : Mise au Tombeau, huile sur bois.

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Pays-Bas du Nord (fin XVe s.), Volet de retable : le Christ descendant aux limbes des Enfers, huile sur bois.

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Brabant (XVe s.), Couronnement de la Vierge, noyer polychrome. On peut voir le photographe grâce au reflets dans la vitrine.

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Maître du triptyque d’Autun (Grégoire Guérard ?), Triptyque de l’Eucharistie (1515), huile sur bois. Assis devant pour contempler cette peinture, Fromfrom me commente les scènes et les personnages. Cela attire lattention de la gardienne qui linterpelle et du coup, nous fait remarquer certains détails comme la présence d'un chat présent dans lombre sous la table (près du pied droit de Jésus, à peine visible) et certaines expressions comme « c’est une autre paire de manches » puisque qu’on voit le personnage masculin sur la quatrième photo, qui a des manches en plus enroulées sur l’épaule et ligaturées.

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Dans l’ensemble des trois pièces dont elle a la responsabilité, la gardienne (qui doit par ailleurs s’emmerder comme un rat mort), nous fait remarquer quelques autres bricoles intéressantes. Elle est un peu dépitée de voir que les guides touristiques (ceux des voyages organisés) ne s’intéressent qu’au fameux triptyque précédent, comme une vedette qui écrase tout. Pourtant, ces salles comportent bien d’autres merveilles. Nous avons même discuté un moment avec elle. Elle a eu le temps de nous raconter un peu sa vie et son travail lors de la fermeture du musée en hiver. Cela tranche avec le gardien que nous avions croisé au même endroit il y a huit ans, qui trouvait scandaleux la somme qui avait été dépensée pour l’achat d’une statue médiévale, et qui ne semblait pas intéressé le moins du monde par les objets qu’il gardiennait.

Claus de Werve (XVe s.), Saint-Évêque : portrait présumé de Jean Rolin, calcaire polychrome et doré.

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Bourgogne (XVe s.), Tableau funéraire de Jean Drouhot, huile sur bois.

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Claus de Werve (XVe s.), Vierge à l’enfant (dite Vierge d’Autun ou Vierge Bulliot), calcaire polychrome. Sans doute une des sculptures que je préfère.

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Maître de Moulins [Jean Hey ?] (v. 1480), La Nativité au cardinal Jean Rolin, huile sur bois.

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Attribué à Antoine le Moiturier (Bourgogne, XVe s.), Saint Jean-Baptiste, calcaire autrefois polychrome (ancien jubé de la cathédrale).

 

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Attribué à Antoine le Moiturier (Bourgogne, XVe s.), Sainte Barbe, calcaire autrefois polychrome (ancien jubé de la cathédrale).

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Attribué à Jean de la Huerta (XVe s.), Vierge à l’enfant, albâtre.

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Ensemble de sculptures du XVe s. (ou périodes proches).

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Il y avait donc aussi une exposition temporaire intitulée « De Goya à Delacroix : les relations artistiques de la famille Guillemardet ». Selon le site : « L'occasion de découvrir la fulgurante ascension d'un médecin bourguignon, Ferdinand-Pierre Guillemardet, qui, après avoir été maire d'Autun et député, sera ambassadeur de France en Espagne. Il sera alors peint par Goya.  Il achètera aussi une série des célèbres "Caprices"du peintre espagnol. Nouant des liens d'amitié avec la famille Delacroix, les Guillemardet affichent un destin hors du commun. ». Le musée Rolin profite en effet dun partenariat privilégié avec le musée du Louvre, mais la provenance des œuvres est bien plus large que ça. En toute honnêteté, à part quelques-unes d’entre -elles, je ne suis pas tombé raide d’admiration devant cette exposition. Même si j’ai vu et appris quelques bricoles intéressantes, nous n’avons pas approfondi la chose avec Fromfrom. Peut-être n’étions-nous pas motivés outre mesure par le sujet.

École Jacques-Louis David (1794), Portrait de Ferdinand-Pierre Guillemardet, huile sur toile.

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Eugène Delacroix (1835), Portrait de Félix Guillemardet, huile sur toile. Delacroix fut proche de la famille Guillemardet, en particulier de Félix.

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Eugène Delacroix (v. 1816), Autoportrait, huile sur toile.

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Jaime beaucoup ces portraits de Delacroix

Un portrait de Dominique Ingres. Je ne sais pas de qui.

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Il y avait pas mal dœuvres de Goya, essentiellement des gravures sous vitrine. Je n’ai pas du tout accroché.

D’après François Chauveau (XVIIe s.), L’enlèvement d’Europe, grand plat à décor à istoriato, faïence de Nevers.

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Nous quittons l’exposition temporaire, pour revenir à la collection permanente (XVIIe – XXe siècles).

Plat décoratif : Suzane et les vieillards, faïence d’Italie (Abruzzes), XVIIIe s.

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Attribué à Aniello Falcone (XVIIe s.), Le martyre de saint Sébastien, huile sur cuivre. Plume me pardonnera la qualité, mais il était impossible d’éviter davantage les reflets.

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Attribué à Mathieu Le Nain (XVIIe s.), L’Annonciation, huile sur toile. Pour Calyste et les autres.

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Georges Becker (XIXe s.), Portrait de Renée Peltier, huile sur toile.

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André Sureda, Les derviches turcs tournant, 1930, huile sur toile.

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Je vous passe les œuvres contemporaines exposées au dernier étage qui n’étaient pas photographiables et qui n’avaient pas d’intérêt à mes yeux. L’entrée au musée nous permettait d’aller au cellier du chapitre (XIVe s. mais non photographié car dans l’obscurité) où était diffusé un film en trois dimensions sur le grand tympan de la cathédrale de Gislebertus.

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Nous pénétrons d’abord par erreur dans la cour de la Maîtrise.

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Angle inédit pour la tour Saint-Léger du palais épiscopal (XIIe-XIIIe s.).

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Vestiges d’une chapelle de l’ancienne cathédrale Saint-Nazaire. Cet édifice a une existence attestée depuis au moins 532. Elle a été détruite en 731 par les Sarrazins, puis reconstruite peu après, mais sans jamais être achevée. Un texte d’archive de Rouen du XVIIIe s. affirme sans rire que si elle avait été terminée, elle aurait été une des plus belles cathédrales de France. Elle est finalement démolie en 1783 (elle menaçait ruine depuis un moment déjà). La ville a donc eu deux cathédrales officielles durant sept siècles.

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Autres bâtiments autour de l’ancien ensemble cathédral Saint-Nazaire.

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31 août 2014

Semaine aoûtienne (4) : musée Rolin (première partie)

Le mardi matin fut consacré à un nouveau passage de la débroussailleuse le long de l’étang. Cette fois, à l’aide d’une lame de scie, je me suis attaqué à la coupe de gros « buissons » aux tiges jusqu’à un diamètre équivalent à celui d’une bouteille. C’est sans doute ce qui a engendré deux jours plus tard mon mal de dos. Je suis une petite nature, je n’ai pas l’habitude de bosser dans la nature avec cet engin, mais il faut dire que j’ai un peu forcé en levant un peu trop les bras pour élaguer. Définitivement, je préfère la tronçonneuse.

Cette semaine de vacances était vraiment détestable. Nous n’avons jamais eu plus d’une demi-journée sans pluie. Comme en juillet, aucun problème pour trouver des girolles. A défaut de les trouver dans les bois (je ne connais pas de coins suffisamment riches), on en trouve sur le marché, dorigine locale, à prix abordable. Pourquoi dès lors s’en priver ?

Pas évident d’aller à la pêche ou se promener dans la nature sans risquer une saucée. Nous avons décidé d’aller au musée Rolin d’Autun qui proposait une exposition temporaire que j’évoquerais plus tard. La dernière fois que nous étions passés dans ce musée, c’était en mai 2006, lors du premier passage de Fromfrom dans la ville (note de février 2007 ici). Il y a eu quelques changements depuis.

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Statuette d’Abondance (fin IIe - début IIIe s.), bronze fondu en creux.

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Buste (Haut Moyen Âge – XIe s. ?), calcaire.

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Stèle funéraire : stèle dite du cordonnier (époque gallo-romaine), grès.

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Médaillon central de la mosaïque de Bellérophon : Bellérophon monté sur Pégase, terrassant la chimère (IIe, XIXe, XXe et XXIe siècles), calcaires polychromes, schiste et grès. Voilà une œuvre assez monumentale (plus de 3 m de diamètre) qui ne figurait pas au musée lors de notre précédente visite au musée. Elle a finalement été entièrement restaurée.

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D’autres mosaïques gallo-romaines.

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Gislebertus, La Tentation d’Ève (XIIe s.), la très fameuse sculpture d’un ancien linteau de la cathédrale Saint-Lazare.

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Gislebertus, Jeune homme encapuchonné [fragment de la résurrection de saint Lazare] (vers 1140), calcaire.

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Gislebertus, Assomption de la Vierge (XIIe s.), calcaire.

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Saint-Pierre, Géométrie, Astronomie (XIIe s.), calcaire.

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Sculptures encadrant l’ancien tombeau de saint Lazare (XIIe s.), avec saint André, sainte Marthe et sainte Marie-Madeleine, calcaire.

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A suivre…

29 août 2014

Semaine aoûtienne (3) : sur les contreforts occidentaux de la côte chalonnaise

Le dimanche, nous partons en compagnie de mes parents dans le nord-ouest du Mâconnais, notamment pour aller chercher du vin blanc. Nous tombons sur un des « contributeurs » de la coopérative (habituellement, nous traitons avec des vendeuses, compétentes par ailleurs, contrairement à d’autres maisons). Celui-ci a voulu nous faire goûter davantage de vins que nous l’aurions espéré. J’ai trouvé que l’une des cuvées qui autrefois m’enthousiasmait, était moins plaisante, plus raide, plus acide. Le vigneron a fini par se ranger à mon idée et nous sommes tombés d’accord pour dire que la cuvée de base était supérieure. Bien sûr, l’effet millésime joue à plein et c’est tant mieux. Mon père, lui, s’accommodait fort bien des cuvées les plus prestigieuses et nous ne pouvions que lui donner raison. Le vigneron a fini par nous resservir plusieurs fois (Fromfrom beaucoup moins, il fallait conduire) et la conversation fut très plaisante.

Au retour, le premier arrêt, sur les contreforts occidentaux de la côte chalonnaise, fut pour Saint-Gengoux-le-National. L’église Saint-Gengoux possède un clocher du XIIe s., sauf la flèche ajoutée de Viollet-le-Duc. La tour à côté date du XVIe s. et a été construite pour accéder aux cloches et sans doute pour surveiller les alentours.

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Quelques maisons dont celle avec la haute échauguette du XVIe s. appartient à la maison des Concurés (presbytère). Pour la maison blanche, je n’ai trouvé aucune information malgré ses curieuses colonnes engagées sculptées proéminentes.

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Et le donjon, ce qui reste de l’ancien château du XIIIe s. Au pied, un grand lavoir du XIXe s.

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La seconde étape est à Bissy-sur-Fley afin de découvrir le château de Pontus de Tyard qui nous avait fait de l’œil lors de précédents passages. Pontus de Tyard fut un poète de la Pléiade. Le château initial date du XIIe s., mais il semblerait que seuls des éléments des XVe et XVIe siècles soient visibles aujourd’hui. Le château est animé et restauré par une association.

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Un peu en dessous, l’église Notre-Dame-de-la-Nativité des XI-XIIe siècles. La satue de la Vierge est du XVe s.

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Le clocher va donner de la voix. Non ?

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Si !

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Le village tout proche de Germagny accueille la petite église de l’Assomption (XIIe s.) qui était fermée.

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A peine plus loin, nous terminons la visite par un arrêt à Saint-Micaud, également connu pour son menhir monumental, où l’on trouve l’église Saint-Michel (actuellement Saint-Pierre). Le clocher et la première travée du chœur sont du XIIe s., la seconde du XIVe s. La statue de saint Jean-Baptiste est du XVIe s.

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27 août 2014

Semaine aoûtienne (2) : Augustodunum

Depuis des années, Fromfrom souhaitait aller voir le spectacle au titre générique Augustodunum qui se donne chaque été depuis 27 ou 28 ans à la nuit tombée au théâtre romain de la ville. Augustodunum puisque le premier spectacle du genre fut « Il était une fois Augustodunum ». Nous en sommes à la quatrième version de ce spectacle. Le premier avait duré longtemps, mais là, « Jules César » n’en était qu’à sa deuxième année. J’avais vu le premier opus de ce spectacle il y a près de vingt ans.

Contrairement aux autres années, nous avons pu profiter de la dernière représentation (huit au total), car habituellement nos créneaux de vacances tombaient systématiquement avant ou après. C’est bien plus qu’un simple son et lumière. C’est toujours le même metteur en scène qui est aux commandes, mais les choses se sont notoirement diversifiées, complexifiées au fil du temps. La scène s’est largement étendue sur la pelouse du terrain de football (bien au-delà de l’ancien mur du théâtre), les personnages plus nombreux (1000 environ à présent), les décors autrefois maigrichons sont devenus pléthoriques et animés, les jeux de lumière, très sophistiqués et nombreux. Tout est réglé comme du papier à musique pour faire évoluer les personnages. Il s’agit d’acteurs bénévoles locaux rassemblés au sein d’une association. Les cavaliers, les conducteurs de chevaux et des cascadeurs pour les scènes de gladiateurs, sont eux, des professionnels.

Le samedi, en arrivant dans l’auguste ville, je téléphone pour réserver des places car je crains que le soir venu, nous n’ayons plus guère de chances d’avoir des places ou de faire la queue. On me demande de me rendre à l’office de tourisme. C’est Fromfrom qui part acheter les billets, laquelle demande des billets pour le spectacle à peu près comme ça : « Aougoustodounoum ». Que n’avait-elle pas dit là en parlant une telle langue étrangère et on ne la comprend pas car le local ne connaît qu’ « Ogustodunomme ».

En comparant avec le spectacle vu dans les années 1990 (qui ne déméritait pourtant pas), les progrès ont été fulgurants, comme je l’évoque plus haut. Je n’ai pas l’habitude de ce genre de spectacles, mais je dois dire que Fromfrom et moi avons été très impressionnés par la prestation. Il avait fait un orage peu après dix-neuf heures, puis une pluie continue s’était installée. La scène était détrempée et il a fallu la balayer entièrement. Nous sommes arrivés avec environ trois quarts d’heure d’avance et le spectacle a débuté avec près de vingt minutes de retard. Mais, fait miraculeux, à l’instant où le spectacle a véritablement commencé, la pluie a brutalement cessé et n’a jamais essayé de revenir durant la grosse heure et demie qui a suivi. Comme nous craignions les gradins vieux de près de deux-mille ans (encore que l’âge n’était pas en cause), nous avions emporté chacun un coussin enveloppé dans du plastique. Visiblement, nous n’étions pas les seuls habitués à être tendres de la fesse.

Je n’ai pris aucune photo, car la chose était soi-disant interdite. Pourtant, de nombreuses personnes sont passées outre. Je ne le regrette pas forcément, car le résultat n’aurait sans doute pas été formidable. Mieux sans doute, que les prises de vue de l’adolescente devant nous. Elle était avec ses parents. Sa mère était de mauvaise humeur en arrivant, pestant entre autres, contre sa fille (et avec raison, car elle ne méritait que des claques). Dans de telles conditions, nous nous sommes dit que nous ne serions pas frais pour aller au-devant de l’empereur. Et puis, la mère, qui ne semblait pas terriblement enthousiaste en arrivant, s’est émerveillée devant le spectacle. Et à la fin, lors de l’annonce de la création de la « sœur et émule de Rome » [NDLR] par Auguste, ses applaudissements redoublèrent, comme ce fut le cas dans l’ensemble de l’hémicycle, ce qui nous permit de constater que les habitants de la ville y étaient bien représentés et qu’ils semblaient fiers de leur ascendance (ou d’habiter là ?).

Pourtant comme le dit parfois Fromfrom à juste titre, on ne peut pas être fier de ce dont on n’est pas responsable, en particulier de ce qu’on est par sa naissance. Je sur-interprète probablement ce renforcement des applaudissements qui est sans doute dû aussi à un enthousiasme plus global ou bien parce que l’on parle d’eux, dautant quils se sentent peut-être quelque peu délaissés dans cette ville désormais assez apathique. La splendeur du passé les rassure sans doute. La référence à l’antique cité au passé doré est récurrente quand on lit l’histoire de la ville, et ce depuis le Moyen Âge. Et pourtant, la ville d’Auguste a empilé de multiples humiliations au cours du temps. Son éloignement par rapport aux principales artères de communication n’y est pas pour rien. Son maire, qui a exercé un long mandat à la fin du XXe siècle, n’a rien fait pour développer la ville, alors qu’il s’agissait d’un homme puissant au niveau départemental, régional et national. Ses successeurs n’ont pas les mêmes appuis politiques et le maire actuel ne pourra pas s’opposer à un nouveau déclassement de la sous-préfecture (là, je me fais oiseau de mauvaise augure, mais cest pourtant une évidence à mes yeux), qui continue de se dépeupler et de se paupériser, comme l’ensemble des campagnes environnantes.

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