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Cornus rex-populi
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29 août 2021

Vacances estivales 2021 (7)

Arrivés avec le beau temps en terres autunoises, le temps s’est dégradé peu après l’arrivée de mes parents le samedi et le temps est resté pourri (presque froid et pluvieux durant une grosse semaine). Cela a décalé d’autant les travaux que j’avais prévus (décapage et lasurage de barrières, rambardes et autres portes de bois) et alors qu’il y avait beaucoup de boulot car cela n’avait pas été fait depuis trop longtemps. Je n’ai pu le faire qu’au début de la semaine suivante. Du coup, j’ai un peu forcé, notamment pour mon dos. En définitive, les courbatures, normales se sont traduites par des douleurs peu intenses mais persistantes quinze jours plus tard. J’ai donc profité de mon passage semestriel chez le médecin pour avoir un traitement qui me soulage avant le passage chez l’ostéopathe.

Le beau temps revenu et les lasurages terminés, j’ai décidé d’aller dans un haut-lieu bourguignon dans lequel nous n’étions jamais allés. J’en connais pourtant l’existence depuis ma plus tendre enfance et je l’ai très souvent vu de loin, bien avant qu’il ne devienne médiatiquement célèbre. Cette célébrité a d’ailleurs longtemps écorné l’intérêt que j’aurais pu y prêter. Ensuite, mon père avait été assez déçu par une visite du musée qui se trouve à son pied, réalisée à la fin des années 1990. Tout cela a concouru à une longue mise à l’écart. Toutefois, j’avais néanmoins retrouvé l’envie d’y aller depuis 5-6 ans, mais soit j’avais priorisé d’autres choses, soit je n’en avais pas encore trouvé l’occasion. Ce fut donc le moment d’aller à la roche de Solutré (Solutré-Pouilly), qui possède une quasi-réplique à peine plus au nord : la roche de Vergisson, beaucoup moins célèbre.

Pour faire court, outre la mise en lumière par un homme qui l’avait gravie de 1946 jusqu’au début des années 1990, la roche de Solutré était déjà célèbre à divers titres :

  • sur le plan géologique avec ces roches calcaires issues du Jurassique moyen (« ère Secondaire » : 150 Ma) et dont les reliefs actuellement visibles sont liés au soulèvement des Alpes à au Cénozoïque (« ère Tertiaire » : 30 Ma) et aux processus érosifs commencés durant les glaciations (il y a 650 000 à 10 000 ans) ;
  • sur le plan archéologique (préhistoire) puisqu’il s’agit d’un gisement préhistorique majeur découvert au XIXe s. pour le Paléolithique supérieur (il y a 23 000 à 18 000 ans) ayant donné le nom à la culture du Solutréen (nom donné par Gabriel de Mortillet en 1872). On trouve de très nombreux ossements animaux (site de chasse) et humains ;
  • sur le plan viticole et vinicole avec de mon point de vue, parmi les meilleurs vins blancs du Mâconnais et plus généralement de la Bourgogne méridionale (Pouilly-Fuissé, mais il existe des choses formidables aussi dans des appellations proches : Pouilly-Vinzelles, Pouilly-Loché, alors que le Saint-Véran se trouve un cran en-dessous). J’ai d’ailleurs appris que l’INAO et l’État ont reconnu en 2020 les meilleurs terroirs en premier cru, ce qui est logique. Il est assez remarquable de constater qu’il n’y avait aucun vin du Mâconnais en premier cru, alors que la côte chalonnaise en est dotée depuis longtemps, y compris Givry (oui Calyste, c’est un scandale !), et bien sûr les prestigieuses côtes de Beaune et de Nuits. Au moment où je découvrais les vins de Bourgogne, le Pouilly-Fuissé était mon vin préféré, mais si les meilleurs ont toujours grâce à mes yeux, j’ai notoirement enrichi mes connaissances du côté de la basse Bourgogne (Chablis) et surtout la côte de Beaune (Meursault, Chassagne et Puligny-Montrachet et autres choses proches et les grands crus plus au nord type Corton-Charlemagne dont on ne peut regretter que le prix du ticket d’entrée). Pour revenir au Pouilly-Fuissé, il ne faut pas le confondre avec le Pouilly-Fumé, certes en Bourgogne (Nièvre), mais est à considérer comme un vin de la Loire méridienne, pendant rive droite du Sancerre (Cher) et à base de Sauvignon blanc alors que le Pouilly-Fuissé est à base de Chardonnay, comme l’essentiel des vins de Bourgogne autres que l’Aligoté. J’ai quand même la notoire impression que le Pouilly-Fuissé a vu son prix monter à cause de l’exposition présidentielle des années 1980-90, alors que bien d’autres bonnes appellations communales sont restées abordables. Il n’en reste pas moins que le Pouilly-Fuissé et voisins cités ont quelque chose en plus qu’on ne retrouve pas ailleurs.

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Quant au musée, il a récemment bénéficié d’un toilettage intérieur (il se trouve un peu enterré dans le tiers inférieur de la roche) et est sympathique. Une exposition temporaire était consacrée aux animaux disparus. J’en profite pour dire que lorsque j’étais encore gamin, j’ai visité plusieurs fois ce qu’on appelait l’archéodrome de Beaune (voir ici) et on y évoquait le site préhistorique de Solutré, notamment avec une maquette montrant comment les hommes du Solutréen (ou un peu avant ou un peu après) pratiquaient la chasse à l’abîme, c’est-à-dire faisaient monter des troupeaux de chevaux du côté de la pente douce de la roche de Solutré et les poussaient à se jeter dans le vide de l’autre côté. J’avais bien sûr cru à cette légende (voir ici), même si cette pratique a pu exister ailleurs. Il faut dire que les quantités d’ossements retrouvés étaient impressionnantes, mais les données archéologiques et la logique spatiale ne collaient pas. Un film au musée démonte cette théorie fumeuse.

Le Lion des cavernes (disparu il y a 12 500 ans) et le Méga(lo)céros (disparu il y a 11 000 à 7 000 ans), dont on a découvert des ossements sur le site ou à proximité.

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L’Ours des cavernes, disparu il y a 15 000 ans dont on a découvert des ossements à proximité. Ce grand ours était principalement végétarien. Sa disparition s'explique par le réchauffement climatique (inadaptation à la fin de la glaciation), par appauvrissement génétique et par la concurrence avec les populations d’Ours brun au régime alimentaire plus diversifié.

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Le Mammouth laineux, disparu il y a 13 000 ans en Europe, 8 000 ans en Sibérie et seulement 3700 ans sur l’île de Wrangel dans l’océan Arctique. On a aussi trouvé des trace dans le coin.

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Le Rhinocéros laineux, disparu il y a 16 000 ans et la Fromfrom, bien vivante, heureusement !

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Molaires de Mammouth méridional (1 à 2 Ma) trouvées dans une commune proche de Solutré (Sancé) lors de travaux dans une carrière vers 1960. Il s’agissait d’un mammouth non laineux qui vivait là (en en Europe) alors que le climat était plus chaud qu’aujourd’hui. C’était une très grande espèce de mammouth, plus grand que les plus grands individus actuels d’Éléphant de savane d’Afrique.

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Un tas d’os de chevaux (Equus caballus gallicus parmi trois autres taxons) datés de 30 000 à 24 000 ans. La zone d’ossements s’étalait sur plus d’un hectare, en atteignant parfois un mètre d’épaisseur.

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La Roche de Vergisson dont j’ai déjà parlé, situé sur la commune voisine de Vergisson.

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Nous ne sommes pas montés au sommet de la roche, mais après le musée, nous avions grand soif car nous avions éclusé toutes nos boissons. Avant d’aller boire un coup au village de Solutré-Pouilly, passage par l’église Saint-Pierre dont le chœur, l’abside et des parties de la nef et du clocher sont romans (début du XIIe s.). Les photos de l’intérieur ont été réalisées sans trépied.

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Commentaires
C
Calyste> Pourtant, elles sont différentes.
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C
Je confonds peut-être les deux.
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C
Karagar> Eh bien non, je préfère le mont Beuvray (j'ai oublié de te dire l'autre jour qu'à partir de fin août, la montée est libre en voiture et qu'il n'y a pas grand monde et au cœur de l'été, il y a des navettes régulières gratuites).<br /> <br /> Oui, elle n'a peur que des araignées pas de mer.<br /> <br /> Le Megalocornus... en voilà une bonne idée ! :-)<br /> <br /> <br /> <br /> Plume> Je te jure que ce n'est pas moi. Oui, je me laisse aller des fois et là le trépied aurait fait une sacrée différence tant l'église était sombre (cela tranche avec la lumière des romanes bourguignonnes montrées récemment par Karagar).<br /> <br /> <br /> <br /> Calyste> Je pense qu'aller la voir de près, même sans la gravir vaut quand même pas mal le coup, même sans visiter le musée. Et Vergisson, je suis étonné car personnellement, je l'ai toujours vue facilement, y compris depuis l'autoroute.
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C
Aperçue plusieurs fois, jamais gravie. Je n'ai jamais fait attention à la seconde.
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P
Et moi je disais : quoi ? Que lis-je, sans trépied ? Cornus se laisse aller !" mais mon comm' a été censuré !
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K
tu n'as pas emboîté tes pas dans ceux de Fañch MItt !<br /> <br /> From a l'air de défier le rhino ! En plus elle est en rouge, il y a un petit côté corrida. Plutôt des bonne têtes toutes ces bêtes. Heureusement qu'il n'y a pas de reproduction du Megalocornus antideluviensis !
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Cornus rex-populi
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