Vacances éduennes de mai 2021 (3) : retour à Paray-le-Monial
Le vendredi, le beau temps retrouvé, direction la basilique du Sacré-Cœur (ancienne priorale Notre-Dame) de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire), édifice de style clunisien) des XI-XIIe s. Il s’agit d’un édifice roman majeur, sorte de réplique en modèle réduit de la Major Ecclesia de Cluny III. Un des quatre édifices romans majeurs de Saône-et-Loire (d’une part, les deux clunisiennes Cluny III et Saint-Lazare d’Autun et d’autre part Saint-Philibert de Tournus), et des six autres édifices majeurs dans le reste de la Bourgogne (les deux clunisiennes de Côte-d’Or, Notre-Dame de Beaune et Saint-Andoche de Saulieu, Notre-Dame de Fontenay, l’incontournable Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay dans l’Yonne et dans la Nièvre, les deux ligériennes Saint-Étienne de Nevers et Sainte-Croix-Notre-Dame de La Charité-sur-Loire). Tout cela quelque part pour répondre de manière différée à Calyste qui est passé à Tournus un jour plus tard.
À noter que l’édifice est généralement très fréquenté par les visiteurs ou par des pèlerins ou autres croyants. Là, l’édifice était loin d’être vide, mais pour des raisons de crise sanitaire, beaucoup moins qu’à l’accoutumée. Il faut que l’édifice reste très connu, et pas que pour des raisons architecturales et ce n’est pas tout à fait un hasard si Karol Wojtyła vint ici deux fois, dont une fois en tant que pape Jean-Paul II. Alors que je me trouvais près de l’autel situé dans la croisée de transept (et que je terminais ma séance photo), un prêtre me vit (muni de mon trépied) et d’un air assez sinistre, me dit : « Je vous préviens, dans cinq minutes va commencer l’exposition du Saint-Sacrement… et vous ne pourrez pas faire de photos ». Et moi de répondre : « Ah bon ?! ». Ah oui, y aurait-il une exposition d’objets liturgiques dans l’église ? Cela n’aurait pas été inintéressant. Bien sûr, je savais qu’il ne s’agissait pas de cela, mais c’était la première fois que j’entendais parler ainsi. Et c’était la première fois qu’un prêtre me disait d’arrêter de prendre des photos et c’est cela qui m’a finalement le plus déplu. J’ai été tellement surpris que je ne lui ai pas répondu ce que j’aurais dû/voulu. J’aurais dû lui demander pourquoi je ne pourrai plus faire de photos dans cinq minutes et en fonction de sa réponse potentiellement désagréable, je me serais certainement énervé, d’autant plus si je n’avais fait que débuter ma séance de prise de photos. Car bien sûr, dans le contexte de cet édifice, je ne dérangeais rigoureusement personne. En effet, cinq minutes après, il se positionna près d’un confessionnal dans le bas-côté sud, près de l’entrée occidentale et reçut, chacune sur une chaise, en une forme de confession « à ciel ouvert », une vieille dame qui attendait. A voir des prêtres sinistres et désagréables tels que celui-ci, comment ne pas réveiller mes gènes anticléricaux ? Je m’en veux de n’avaoir pas su jeter mon venin.
Et voici donc les photos (la dernière correspond à celle effectuée juste après l’annonce de l’exposition - fresque du Christ en gloire dans le cul-de-four, du XIVe ou XVe s.).