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Cornus rex-populi
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25 octobre 2020

Marande de champignons

L’un de nos voisins du Dragon terrassé m’avait dit hier après-midi qu’il était allé aux champignons et qu’il n’en avait trouvé qu’un seul cèpe. Je n’étais donc pas très optimiste d’autant que la saison est déjà bien avancée. Mais le Cornus ne se laisse pas influencer et a envisagé plusieurs hypothèses ce matin. La première fut la bonne (mon premier petit coin à cèpes qui reste encore largement méconnu). Je n’ai pas exploré d’autres coins car la quantité récoltée est déjà bien importante mine de rien. Je n’ai pas pesé, mais il y a ici facilement deux kilogrammes de champignons. Nous en avons mangé la moitié à midi et je peux vous dire que nous avons été sérieusement calés ! Mais diable que c’est bon !

Les petits chapeaux appartiennent à lespèce du Bolet orangé (Leccinium aurantiacum) dont les pieds ne sont pas très bons (filandreux). Leur chair blanche devient noire à la cuisson. Je ne vous présente pas le Cèpe de Bourgogne (Boletus edulis) !

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24 octobre 2020

Brèves cornusiennes du samedi 24 octobre 2020

Avancée des travaux électriques : le tableau général est raccordé, mais tout n’est pas branché aux autres extrémités. C’est fou le nombre de câbles qu’il peut y avoir, et encore on m’a dit qu’une astuce avait été trouvée pour réduire ce nombre.

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Depuis le milieu de la semaine, nous avons évacué la totalité de notre cuisine et je dois dire que la masse des choses qui y était accumulée est assez impressionnant. Tout est monté dans les chambres. Les meubles, le réfrigérateur-congélateur, la cuisinière ont trouvé preneur auprès d’une personne dans le besoin : le voisin de notre électricien-plaquiste-plombier-chauffagiste-installateur de cuisine. Le jeune (25 ans environ) est venu chercher le tout avec une remorque dont on ne sait pas comment elle tenait debout. Bon, 20-25 km à faire, ça a dû le faire quand même. L’électroménager va donc vivre une seconde vie, tout comme nos meubles, vieux de 14 ans et certains meubles vont entamer une troisième vie (ceux que les anciens propriétaires avaient laissés).

Tout cela pour dire que la cuisine va être entièrement refaite et avec la pose de nouveaux éléments de cuisine harmonisés. Nous en profitons pour changer la chaudière, encombrante et déjà ancienne (il aurait été dommage de la conserver et tout casser d’ici quelques années et laisser une sorte de mocheté au milieu).

Je dois dire que cette cuisine était une horreur : horribles murs tapissés humides, plafond en bois (isorel ou contreplaqué) et que nous aurions dû faire des travaux avant. C’est bien l’inondation provoquée par la surverse accidentelle de la gouttière au-dessus qui réduit à néant l’installation électrique la plus ancienne, nous coupant l’électricité dans une partie de la maison, qui nous aura incité à entreprendre les travaux. Mais aussi l’opportunité de trouver un (des) ouvrier(s) qui bossent bien pour des prix abordables. Nous aurions pu faire ces travaux avant, mais une forme de paresse liée au bordel que cela provoquerait me rebutait personnellement.

Là, nous sommes en pays éduen avant que les travaux ne redémarrent lundi. Nous sommes venus refermer et hiverner la maison car mes parents ne reviendront plus.

J’en ai profité pour tailler le tilleul dont les branches s’apprêtaient à nouveau à toucher la maison.

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En milieu de semaine, nous partons pour la proche banlieue parisienne car Fromfrom y est de nouveau convoquée pour Question pour un Champignon.

Et pour la semaine suivante, nous avons loué un gîte près de la maison car sans cuisine, cela aurait été compliqué.

15 octobre 2020

Brèves cornusiennes du jeudi 15 octobre 2020

Fromfrom est « cas contact » au COVID-19 ! La faute à une crétine de grand-mère qui vient à la piscine de la balnéothérapie en même temps qu’elle le mercredi. Je dis crétine car il y a quelques semaines, elle avait dit à Fromfrom qu’elle ne pouvait pas s’empêcher d’embrasser ses petits-enfants et bla bla bla… Elle était déjà un peu revenue sur ce principe, mais visiblement pas suffisamment. Fromfrom fera le prélèvement pour teste PCR demain. Vu que Fromfrom ne s’est jamais tenue à moins d’un mètre d’elle et qu’elle n’a jamais séjourné longtemps, j’imagine qu’elle aura été épargnée. Personnellement, je ne prends pas de précaution particulière vis-à-vis d’elle, si tant est que l’on puisse faire quelque chose.


 Sur le même sujet, la perspective du couvre-feu à 21 heures fait baver beaucoup de salive chez les jeunes, en particulier les étudiants. Quitte à passer pour un vieux réactionnaire antijeune, un rabat-joie, un vieux schnock, je voulais dire cela :

  • non, ce n’est pas « dur d’avoir 20 ans en 2020 » comme le disait le président hier. C’était dur d’avoir 20 ans en 1914 ? C’était dur d’avoir 20 ans en 1956 comme mon père et partir en Algérie ou pire d’être Algérien dans le camp d’en face ? Ou des tas d’autres exemples. Entendre tous ces enfants gâtés hyperconnectés dire qu’ils ne peuvent pas faire la fête, voir leurs amis, j’en passe et des meilleures. Des collègues m’ont singulièrement agacé hier quand ils disaient qu’ils ne savaient pas comment ils auraient réagi en tant qu’étudiants s’ils avaient 20 ans. Que le fait de faire la fête était consubstantiel à la vie d’étudiant. J’ai toujours été un vieux schnock car à vingt ans, j’étais étudiant et je n’ai jamais véritablement fait la fête. Certes, j’étais (je suis toujours) un vieil ours mal léché, mais je n’ai jamais eu cet état d’esprit, ma « vie » sociale hors travail a toujours été pauvre. Mais je ne me serais sûrement pas permis de faire la fête car comme étudiant, je n’étais pas là pour rigoler, sans compter que j’avais la chance de pouvoir faire des études et je n’avais pas les moyens de dépenser davantage que ce que me donnaient mes parents (je ne réclamais pas). J’aurais pu travailler, certes, mais honnêtement, je n’aurais pas pu (pas assez de temps libre et sans doute trop besogneux) ;
  • les collégiens et lycéens n’ont pas quitté leur établissement qu’ils baissent le masque, se bécotent à qui mieux mieux. A quoi riment les précautions prises dans l’enceinte des établissements ? Cela n’est peut-être pas un cas complètement général, mais c’est quand même patent pour l’avoir vu à plusieurs reprises ces dernières semaines.

Mon cousin, après être sorti du coma allait mieux, mais sa situation non seulement ne progresse plus, mais en plus il a des problèmes sérieux aux poumons et surtout aux intestins, ce qui risque fort de nécessiter une nouvelle intervention chirurgicale. En plus, il ne marche pas (pas d’équilibre, plus de muscles). Visiblement, il est fataliste et ne semble pas prêt à se battre. Triste.


Les travaux ont commencé à la maison mardi matin par l’électricité. Ils sont suspendus jusqu’à lundi, le temps de récupérer du matériel non prévu au départ (la réfection totale de l’installation électrique est un vrai casse-tête au sein de notre maison évolutive où beaucoup de choses ont été faites en dépit du bon sens. Ils travaillent à deux (père et fils) et bossent bien. Les travaux dans la cuisine où tout est à refaire devraient se dérouler durant la dernière semaine d’octobre et nous nous arrangerons pour être absents. A suivre.

11 octobre 2020

L'oie respecte la loi !

Il y a deux plans d’eau sur la commune d’H. et en particulier un peuplé de diverses oies et canards. J’ai tenté de leur tirer le portrait vendredi soir. A noter qu’on est encore un peu en ville et que les oiseaux sont bien éduqués et respectent le code de la route.

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11 octobre 2020

Les botanistes au musée !

La soc*iété de bot*an*ique organisait deux demi-journées en début d’année pour aller aider des conférenciers du musée des Beaux-arts de Lille à identifier des espèces végétales sur des œuvres peintes ou sculptées. J’avais participé à la première de ces séances. Nous étions donc un petit groupe de moins de dix botanistes.

Voici les six œuvres inspectées. Malheureusement, je navais pas forcément lobjectif le plus adapté à la faible luminosité et je navais bien sûr pas de trépied. Je me suis quand même débrouillé.

 

Bastiano Mainardi (Gimignano, v. 1460 – Florence, 1513). La Vierge à l’églantine. V. 1485. Huile sur bois.

Su ce tableau, la symbolique de la fleur de l’églantier est bien connue, paraît-il : la pureté (voir ici) ! Le hic, c’est quand même que pour moi, ce qui est représenté est autre chose. J’ai émis l’hypothèse d’Helleborus niger L. (Hellébore ou Ellébore noir ou Rose de Noël). Les autres (les plus loquaces en tout cas, m’ont suivi). Difficile d’être formel à 100 %, mais la forme des pétales non échancrés au sommet, l’absence d’épines plaident en sa faveur. Et cela tombe bien, on retrouve la même symbolique en termes de pureté. Il faudra quand même songer à changer le titre !

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Alart Génois de Tournai (entre 1470 et 1474). Épitaphe de Guillaume Du Fay (Beersel, 1397 – Cambrais, 1474). Pierre de Tournai.

Ici, pour la première plante, j’y ai vu un bonton floral de Liseron des haies, Calystegia sepium (L.) R. Brown.

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Pour les autres, je vous fais grâce des listes d’espèces, parfois très longues, d’autant que mes photos sont loin d’être exhaustives.

 

Dirk Bouts (Haarlem, v. 1420 – Louvain, 1475). L’Ascension des élus ou Le Paradis terrestre. Volet gauche d’un triptyque (cadre original). V. 1450 ? Huile sur chêne.

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Bruxelles ? Groupe au Feuillage brodé, v. 1490. Triptyque de la Vierge à l’Enfant entourée d’anges musiciens. L’Annonciation. Huile sur bois.

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Louvain ou Bruxelles, v. 1480. Portraits de Barbe de Croesinck et Louis Quarré et en donateurs. Huile sur bois.

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Maître de la vie de Marie (actif à Cologne de 1463à 1495 environ). Calvaire avec donateur. V. 1480. Huile et feuille d’or sur bois (chêne).

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4 octobre 2020

De quoi alimenter le fleuve du Dragon terrassé

L’étang, on ne sait pas bien depuis quand il existe. Ce qui est certain, c’est qu’il existait au début du XIXe s. (cadastre napoléonien). Il n’est pas représenté sur la carte de Cassini, mais est-ce une preuve compte tenu de l’imprécision de la carte ? Il date peut-être du courant du XVIIIe s. ? Il se dit souvent qu’il y avait des étangs en lien avec les monastères médiévaux pour l’alimentation en poissons... Et comme il y avait ici un prieuré de femmes depuis au moins le XIVe s., on peut s’interroger aussi. Très difficile à dire. En tout cas, je me prononce d’après les ressources bibliographiques dont je dispose que le chanoine Denis Grivot m’avaient données et des plans et cartes anciennes.

Je pensais avoir déjà parlé du mode d’alimentation en eau de l’étang, mais après tout, c’était sans doute imprécis. En années climatiques et hydrologiques normales, outre l’alimentation directe par l’eau de pluie, on a :

  1. l’eau de ruissellement des prairies attenantes (côté est). Il s’agit du plus gros apport en période de fortes pluies. C’est aussi une contribution qui se maintien quelques temps après l’arrêt des pluie (certaines prairies du bassin versant sont paratourbeuses et restituent un peu d’eau) ;
  2. l’eau de ruissellement des bois (côté sud-ouest). Il s’agit sûrement d’un apport probablement important surtout en période de très fortes pluies mais un peu diffus et difficile à quantifier ;
  3. l’eau de drainage assez superficiel du bois tourbeux (au sud). Ces eaux peuvent être tassez acides (pH de 4) ;
  4. l’eau de la source qui ne tarit jamais. Elle semble issue d’une nappe se localisant à l’interface grès arkosique et granite plus en profondeur et semblant jaillir à la base de la tourbe dans le bois à moins de 20 m au sud de l’étang. Cette eau est en été parfaitement incolore et potable à tous points de vue. En été seulement et s’il ne pleut pas, car lorsqu’il pleut, l’eau se charge en acides humiques et fulviques en traversant la tourbe, conférant une couleur thé caractéristique.

Sur l’ensemble de ces alimentations, seule la 4 est permanente et ensuite, c’est la 1 qui est la plus durable globalement, mais après quelques semaines à peine sans pluie, seule la 1 apporte de l’eau. En été, l’apport de la 1 est nettement insuffisante pour permettre le maintien du niveau de l’eau qui baisse de fait des infiltrations d’eau au niveau de la digue et de l’évaporation (et de l’évapotranspiration végétale sur les rives).

L’étang fait une superficie de 3 ha, les bois, en trois parties totalisent 22 ha. Les deux anciennes fermes se partageaient à peu près le reste (environ 75 ha). La valeur foncière des bois est très faible (mauvaise qualité sylvicole, sols pauvres ou gorgés d’eau) et les prairies des fermes n’ont pas une grande valeur non plus de nos jours.

Pour rajouter quelques éléments au débit du fleuve, je parlerai un jour un peu plus précisément des éléments historiques extrafamiliaux.

3 octobre 2020

Louis et le Dragon terrassé

Il existe une branche de ma famille dont je n’ai que peu parlé, celle issue de mon grand-père paternel (non biologique), que je n’ai pas connu car décédé trois ans avant ma naissance. Je vais donc évoquer plusieurs personnes liées à cette branche et en particulier de Louis, mon arrière-grand-oncle. Ce Louis est avec d’autres, peu ou prou à l’origine de beaucoup de choses qui ont compté et comptent encore fortement pour moi. Je pense que le lien le plus évident et le plus fort qu’il y a entre nous est le Dragon terrassé.

Origine familiale du Dragon terrassé

Le domaine avait été acheté en 1921 par un certain Joseph, le frère de Louis. Ce dernier était marié avec Marthe, laquelle était la tante de mon grand-père, de sept ans seulement son aînée. Joseph étant mort assez précocement et n’ayant pas d’enfant, sa mère (entre autres) puis à la mort de sa mère, son frère Louis, avait hérité du domaine. À cette époque, la propriété était bien plus vaste, une centaine d’hectares comprenant deux fermes, leurs terrains agricoles respectifs et les bois ainsi que l’étang. Louis étant décédé en 1951, sa femme Marthe restait sans enfant et difficilement en mesure de s’occuper durablement de affaires familiales et des propriétés. Elle s’est donc appliquée à transmettre ou vendre la plupart de ses biens immobiliers, fort nombreux. On peut dire que mon arrière-grand-tante Marthe était très riche. Les fermes, qui étaient toutes deux louées à deux exploitants, furent vendues séparément au début des années 1960, l’une (celle du Dragon terrassé stricto sensu) aux ancêtres de nos actuels voisins (et amis), l’autre à un rapatrié d’Algérie (qui fit plus tard un procès à mon père, qu’il perdra, au sujet de stupides questions de surfaces de propriétés). Marthe voulait que mon grand-père (dont elle était proche) récupère l’étang, les bois et la maison et la remise qui servait de pavillon de chasse et de pêche. Mon grand-père, déjà bien vieillissant avait souhaité que ce soit plutôt mon père qui récupère et gère cette partie de la propriété. Il fut conclu une vente viagère, même si mon père n’en avait guère les moyens. Marthe est décédée en 1978 (je l’ai connue) à l’âge de 96 ans.

La propriété entre la mort de Louis et la gestion par mon père

Louis et Marthe résidaient principalement à Montrouge près de Paris depuis les années 1910. Dès l’année 1924 (Joseph était déjà décédé), on note qu’un certain Charles fut assermenté comme garde-chasse de la propriété (j’ai découvert ça il y a peu dans une archive du journal local). En même temps (ou un peu plus tard ?), ce Charles fut régisseur du domaine. Mon père l’a d’ailleurs fort bien connu après 1945. Un régisseur assez pourri, qui a bien profité, après la mort de Louis en 1951, de l’éloignement et de la méconnaissance relative de ces sujets par Marthe. Il a pu se remplir un peu les poches en coupant des arbres et en vendant du bois pour son propre compte et en sabotant des travaux qu’on lui demandait de réaliser en détournant une partie des sommes mises à sa disposition. Ainsi, nous avons su que l’argent qu’il avait reçu de Marthe pour réparer un toit avait servi certes à réparer le toit à la va-vite (travail bâclé qui fut à l’origine de problèmes récurrents jusqu’au milieu des années 2000), mais avait aussi servi à réparer un toit chez lui (ça, on ne l’a appris que vers la fin des années 1980 par des habitants du village). Il avait aussi coutume d’inviter à la pêche et à la chasse certains notables du coin (sans l’accord explicite de Marthe bien entendu). Quand mon père reprit les choses en main un peu plus tard, il vit les notables en question s’inviter « tout naturellement ». Inutile de dire que mon père n’avait guère toléré la chose et avait viré séance tenant les importuns. Une autre fois, Jean, le nouveau propriétaire de la ferme avait remarqué le petit jeu de Charles lors d’une vidange-pêche de l’étang. Ce dernier ayant planqué des brochets dans des viviers à part, des poissons qu’il avait « promis » à d’autres notables. Manque de bol, comme Charles n’était pas apprécié outre mesure par les « petits » du coin, le coup avait été révélé immédiatement à mon grand-père, présent lors de cette pêche, et les brochets lui furent repris. Avant cela, mes père mon grand-père avaient été invités à un repas chez Charles, sans doute en compagnie de notables. La maîtresse de Charles était à table avec les invités et sa femme et les enfants devaient manger sur le pouce dans la cuisine et faire le boulot. On voit bien là le genre d’individu. J’ai connu assez tardivement l’un de ses enfants, alors qu’il devait avoir dans les 70 ans. Ce dernier a subi, lui aussi, pas mal d’humiliations dans sa jeunesse.

Quant à Marthe, pauvre à l’origine et fort riche durant la seconde moitié de sa vie, elle n’était pas tendre pour autant. Elle exigeait de ses fermiers (c’était prévu et n’abusait pas) qu’on lui donne un (des) poulets et coqs qu’elle mangeait lors de ses passages. Quand elle venait à A., elle descendait toujours dans le même hôtel et c’était mon grand-père ou mon père qui la véhiculaient jusqu’à l’une des maisons actuelles. Ils se plaisaient à la faire ronchonner en faisant exprès d’arriver en retard. Ils poussaient le vice jusqu’à aller boire un coup au bar à côté de l’hôtel avant de passer la prendre. J’ai connu la fin de la période à laquelle Marthe venait à A. puisque je suis en photo avec elle alors que je devais avoir moins de trois ans, même si je n’en ai pas le souvenir.

La propriété gérée par mon père, mes parents

Dès qu’il put entreprendre la gestion de la propriété, mon père seul, puis rapidement avec ma mère, il y eut pas mal de soucis. D’abord, entretenir l’étang fut très coûteux en énergie et en argent. En effet, dans les années 1960, l’étang connut des fuites importantes et il fallut faire des réparations importantes par deux fois. La propriété ayant été un peu délaissée dans les années 1950-60, mes parents ont dû faire pas mal de réparations dans les maisons, débroussailler manuellement la chaussée de l’étang et le côté oriental de l’étang. Ils faisaient ça durant leurs vacances et uniquement avec des outils non motorisés. Je me souviens bien de la seconde partie des travaux dans les années 1970. Bref, beaucoup d’efforts qui ont permis, depuis la fin des années 1970 de contempler l’étang depuis la maison ou depuis la route (j’ai déjà montré des tonnes de photos). C’est la raison pour laquelle mon père, puis moi depuis 25 ans, continuons de combattre annuellement l’embroussaillement des abords de l’étang. La maison « principale » avait subi des dommages (gouttières) et il ne fallait pas compter sur le régisseur, d’où la nécessité de faire des réparations. La maison secondaire (une remise, en réalité une ancienne petite écurie surmontée son fenil) menaçant ruine dans les années 1970 fut restaurée et transformée à compter de la fin des années 1970 (fin des travaux complets au début des années 1990) ; j’y ai contribué. Depuis, les deux maisonnettes sont séparées d’une quinzaine de mètres. L’ancienne habitation du charron (jusqu’au XIXe s. ?) est actuellement la cuisine-séjour et secondairement chambre à coucher – jusqu’au début des années 1990, vraie chambre à coucher séparée) et l’ancienne remise est occupée par une grande chambre pour mes parents + salle de bain – WC), surmontant un sous-sol.

 

Quelques anecdotes sur Louis

Comme j’ai parlé de lui à plusieurs reprises, je trouve amusant d’évoquer quelques anecdotes sur cette figure familiale.

Pendant la Première Guerre mondiale, il fut mobilisé et malgré les risques qu’il prenait parfois (acheminement de messages entre les unités combattantes), il est sorti totalement indemne physiquement du conflit.

La mère de Louis, une bourgeoise aisée et bien installée à A., considérait qu’il avait fait une mésalliance en épousant Marthe (en 1915), une fille de poissonniers très peu argentés (ses parents élevaient et vendaient du poisson à A.). Par ailleurs, alors qu’il avait besoin d’argent pour ses affaires (quincailler à Montrouge près de Paris – l’établissement existe toujours, mais à ma connaissance, n’est plus administré par des membres de la famille), elle avait refusé de lui prêter le moindre argent. Il n’ira pas à son enterrement.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands (via la Milice) voulaient réquisitionner une de ses habitations près de Paris, prétendument inoccupée. Il profita du week-end et de quelques jours de répit pour faire murer une porte et repeindre la cage d’escaliers. Et son habitation ne fut finalement pas réquisitionnée. Il a eu de la chance de ne pas subir des conséquences de ce coup-là.

Pendant l’entre-deux-guerres (semble-t-il), propriétaire d’une maison (entre autres) dans la ville d’A., il voulait faire réparer une sorte de tourelle (une forme de pseudo-échauguette). Ayant été contrarié par les « monuments historiques » de ne pas pouvoir faire les choses dans les temps qu’il souhaitait ou à sa manière, il prit un matin une masse et entreprit d’achever la démolition de la tourelle en question. Circulez, il n’y a plus rien à voir !

Durant la même période, il débarqua un jour à son pavillon du Dragon terrassé et constata qu’on était en train d’installer des poteaux d’une ligne électrique à moyenne tension dans son pré. Il fit un procès contre la compagnie d’électricité (EDF ou un de ses précurseurs) qu’il gagna parce qu’on avait omis de lui demander son autorisation ou au moins de l’informer au préalable. Cela avait retardé l’installation des poteaux de trois mois. Cette ligne électrique a été supprimée depuis une dizaine d’années.

Alors que sa mère était encore propriétaire ou copropriétaire du Dragon terrassé, l’étang avait été loué à une famille. Après qu’il fut devenu seul propriétaire, il voulut récupérer l’étang pour aller lui-même à la pêche. Seulement, il y avait une forme de bail et la famille en question ne voulait rien entendre. Il rongea son frein pendant quelques temps et précisément le jour suivant la fin officielle du bail, il descendit à l’étang muni d’une hache et effondra et coula la barque de la famille en question. Coulez, il n’y a plus rien à voir !

Mon père me prénomme parfois Louis ! Il ne m’a jamais dit pourquoi. Je n’en suis pas sûr, mais est-ce là l’explication ?

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