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Cornus rex-populi
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24 août 2019

Treize ans après

Lundi, c’était l’anniversaire de notre de mariage civil. Le temps passe vite. Que puis-je retenir de ces treize années de vie commune ? Ce nest quune réflexion rapide, pas une analyse poussée.

Pas d’enfant, mais ce n’était pas une idée essentielle et fondatrice de notre couple d’après moi. C’est quelque chose que nous aurions pu envisager si dès notre rencontre, notre situation professionnelle et matérielle avait été plus assurée dès le départ, et ensuite si l’âge et les conditions avaient été optimaux. Si je fais référence à cette forme de « timidité » par rapport au « désir d’enfants », c’est aussi parce que cela tranche avec ce que je peux observer au quotidien (mères sans formation ni emploi, parents dans certaines formes de précarité professionnelle et matérielle et aussi, plus récemment, l’exemple d’une mère malade qui risque notoirement sa santé et celle de l’enfant à naître).

Le fait d’être sans enfant me procure parfois le sentiment d’une certaine forme de manque, de me sentir « incomplet » par rapport à la grande majorité des personnes. Ainsi, je ne transmettrai rien à mes descendants, mais cela ne devrait pas me préoccuper car je me moque pas mal des lignées familiales : les gens sont ce qu’ils sont, pas parce qu’ils sont nés ; c’est en principe comme cela depuis 1789 même si le principe est régulièrement remis en cause. Les enseignants ont l’avantage d’avoir « leurs enfants », ce qui leur permet d’autres formes de transmissions. Calyste évoque régulièrement la chose et Fromfrom en parle aussi et je trouve ça chouette. Et puis il y a d’autres façons de transmettre par ses écrits, plus généralement par son travail (professionnel ou extra-professionnel) ou tout simplement par sa façon d’être ou de vivre. Je ne vis pas pour l’image que je donnerai quand je ne serai plus là car par définition, je ne serai plus là pour le vivre. Je ne vais pas dire que je ne me préoccupe pas de mon image (actuelle), notamment sur le plan professionnel, car j’ai aussi à affronter des formes d’adversités où la forme, qu’on le veuille ou non, joue un rôle relativement important.

Il n’en reste pas moins que j’ai eu plusieurs fois la désagréable impression, de la part de certaines personnes, d’être moins bien considéré par le fait de ne pas être parent. Ce n’est heureusement pas quelque chose de fréquent ni quelque chose qui apparaît dans mon environnement proche (amis, familles, collègues…). Mon ancien directeur, lui aussi sans enfant, disait non sans humour (ni sans raison objective) que la meilleure solution pour « sauver » la diversité serait la pilule contraceptive… Je ne puis qu’approuver, mais ce serait un peu trop facile pour moi d’en tirer un titre de gloire.

J’ai découvert le Nord il y a 17 ans. Ce n’était pas mon envie géographique première que d’y aller m’y installer, mais sur le plan professionnel, mon employeur jouissait d’une réputation bien réelle qui faisait et qui fait encore rêver beaucoup de botanistes. Au fur et à mesure du temps, j’ai trouvé mes « aises » professionnelles. Ces « aises » d’encadrant m’ont d’ailleurs fermé d’autres opportunités dans d’autres organismes analogues dans d’autres régions moins septentrionales (en même temps que je renonçais définitivement à la possibilité d’une carrière universitaire). C’est ainsi qu’après la rencontre avec Fromfrom, il me paraissait plus que risqué d’aller tenter un avenir professionnel ailleurs. C’est donc Fromfrom qui a quitté sa région natale… Elle s’en est très bien sortie. Elle qui était très encline à se dévaloriser sans cesse a réussi et est surtout une enseignante talentueuse. Honnêtement, elle m’impressionne, mais ne luis répétez pas ! Et à présent, elle se « bat » syndicalement parlant : qui aurait pu croire ça ?

A présent, l’éloignement de nos parents respectifs nous pèse de plus en plus, surtout avec leur santé de plus en plus précaire…

Mis à part ça, bien des choses sont positives. Nous pourrions être plus ceci, plus cela, moins ceci, moins cela… mais globalement, on s’en sort pas mal. Je pense que dans notre douce « folie », nous sommes « équilibrés ». Fromfrom et moi avons beaucoup de différences, mais tellement de points de convergence, tant et si bien que la côté fusionnel qui nous caractérise (je parle pour nous deux) nous font assez souvent réagir aux événements comme si nous étions un(e) seul(e). C’est à la fois complexe et très simple !

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Commentaires
C
Plume 8> Dans le "contexte", je ne mettais pas la famille, les amis, les régions d'origine (que je citais à part). Je pensais au fait que la région où nous habitons, nous ne l'avons pas véritablement choisie (ce que je laissais entendre) et que de mon point de vue, ce n'est pas un grand lieu de vacances estivales ni touristique (ce qui est confirmé par la désertion aoûtienne).
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P
Cornus > Le contexte ? L'actuel peut-être, mais sinon, moi aussi j'ai eu des familles lointaines et des amis itou ! <br /> <br /> Mais bon, je vais t'avouer un truc, pour moi aller voir la famille, j'ai jamais appelé ça des vacances. Je n'entends pas par là que cela soit désagréable ! Mais partir en vacances pour moi c'est voyager, plus ou moins loin, voir du pays, des gens inconnus et ne faire que ce qui me plaît, voire rien du tout. Et surtout pas en famille ! :) Et là maintenant, partir c'est précisément m'éloigner un peu de la dite famille. :)<br /> <br /> Mes vacances de proximité je vais en changer le lieu sans doute pour cause de G7 parlementaire. On nous refait (policièrement parlant) le coup de Biarritz, autour de Brest, Pointe St-Matthieu, etc...Ils sont devenus fous.
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C
Plume> Oui, je fais rimer... mais le contexte est différent, aussi pour d'autres raisons (régions d'origine, famille, certains amis) aussi bien pour Fromfrom que pour moi... Bonnes vacances de proximité ! :-)
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P
Tu sembles faire rimer vacances avec partir, bon, moi ça fait une éternité que ça n'est plus le cas. Sauf une ou deux escapades de 3 ou 4 jours, et là sans doute prochainement vers Crozon. le bout du monde, quoi ! :) Mais en attendant y a opération ramassage des mûres et confiture, et puis grande marée, 2 jours de pêche.
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C
Plume 6> C'est vrai, tu n'as jamais dit que tu t'ennuyais et moi je ne l'ai même pas pensé. Il m'arrive d'être très inquiet aussi avant de partir en vacances pour des raisons analogues (qu'ai-je oublié d'important ?) et c'est vrai que c'est désagréable parce que j'ai l'impression de ne pas être en vacances et cela peut durer plusieurs jours. Mais le fait de partir limite le souci. Franchement, il FAUT que nous partions aussitôt, car en avril, on ne l'a pas fait (Fromfrom pas apte) et cela m'a donné l'impression que je n'avais pas été en vacances. Bon cet été, cela a été, même pas un coup de téléphone du boulot, rien (ce qui est presque jamais arrivé), juste un déclenchement d'alarme intempestif suite à une erreur (en journée).
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P
Cornus > je n'ai pas dit que je m'ennuyais, mais que je ne savais pas comment en profiter. Par quoi commencer, si tu préfères. En fait je ne réalise pas bien que j'ai fini tout ce que j'avais en commande pour juillet et août. quand je mets le nez dehors j'ai une inquiétude sourde, je me demande si j'ai pas oublié de faire quelque chose, si j'ai bien envoyé tout, je vérifie, évidemment tout est OK ! En somme je me harcèle moi-même, c'est un comble, non ? :)
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C
Karagar 3> Qui te dit que je ne suis plus en vacances ? Vu que j'y suis toute l'année ! :-)<br /> <br /> <br /> <br /> Plume 5> Ah ben tant mieux : quand on s'ennuie en vacances, c'est qu'on y est vraiment ! Personnellement, je n'ai pas dû y être finalement ! :-)<br /> <br /> <br /> <br /> Calyste 3> Vive la Clairette muscat ! :-)
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C
Elle me vient d'un ami habitant Avignon mais originaire du Diois.
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P
La fin des vacances ! Comme il y va çui-ci ! Les miennes commencent, gnarf,gnarf, gnarf ! D'ailleurs j'en suis tellement désorientée que je ne sais pas qu'en faire. Faut que je me réadapte. :)
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K
Cornus> Je me doutais que ça viendrais mais je ne résiste pas à l'envie de t'asticoter, ne serait-ce que pour marquer la fin des vacances gnarf, gharf, gnarf...
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C
Karagar 2> Patience, je t'avais répondu quelques secondes après !<br /> <br /> <br /> <br /> Plume 2> Je me doute (pour les mères seules).<br /> <br /> <br /> <br /> Plume 3> Je ne sais pas s'il est lui-même à l'origine de cette expression où si c'est une reprise...<br /> <br /> <br /> <br /> Plume 4> A une époque, ma mère semblait le regretter (mais c'était néanmoins très ténu)... comme si on lui avait fait aussi la même remarque "pas encore grand-mère"... Tu as raison avec ces histoires de cases... Et en même temps, beaucoup n'ont pas l'air de s'inquiéter réellement de l'avenir de ces enfants, pourvu qu'il y en ait.<br /> <br /> <br /> <br /> Calyste 2> Bon ça (le mariage) au moins, c'est un peu passé de mode à présent et c'est plus universel à présent si besoin. Mais d'un autre côté, j'en ai entendu "t'as pas trouvé une Tourangelle... une Nordiste ou je ne sais quoi encore ?". Cela m'énervait copieusement pour ça et pour plein d'autres raisons dont j'ai déjà parlé.<br /> <br /> Et elle te vient d'où cette expression complétée ?
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C
Et quand on est toujours pas marié quand les autres jugent qu'il serait plus que temps ! Et mon (petit) frère qui se marie avant moi ! Qu'est-ce que j'ai pas entendu ! <br /> <br /> Et je complète l'expression : "que le cul leur pèle et qu'il y pousse des joncs !".
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P
Ah, ofet, dans le registre "mais de quoi je me mêle", maintenant ce que j'entends régulièrement c'est "alors pas encore grand-mère?", le "encore" signifiant que la chose est inéluctable et que son absence n'est pas normale. Ça me gonfle un max tous ces gens qui te sussurrent du haut de leurs certitudes que t'es pas dans la bonne case.
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P
Cornus > et tu diras merci à Papa pour cette délicieuse expression, sitôt lue, si tôt adoptée ! :)
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P
Bon, les pas parents, vous bilez donc pas sur les réflexions à la noix, si vous saviez ce que j'ai entendu pendant des années sur les mères seules ( volontairement seules, circonstance aggravante ! ). Bon, maintenant ça se calme, l'enfant ayant atteint un certain âge et sans trop de dommages...mais qu'est-ce que j'ai eu comme envies de paires de claques. Oui, que le cul leur pèle à tous ces cons !
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C
Karagar> En fait, il y a eu beaucoup de choix concomitants ou qui se sont suivis d'assez près... Quant ce qui te fait réagir, j'ai plusieurs exemples en tête dont un qui avait été extrêmement caricatural et exacerbé : jusqu'à ce que je dise que je n'étais pas père, on me parlait normalement et après ça on ne m'a plus adressé la parole et on a parlé à ceux qui avaient des enfants. Bon, c'est assez triste et comme dirait mon père : "que le cul leur pèle" et je m'en moque pas mal au final, car on trouve ailleurs de quoi discuter et de vrais amis qui nous considèrent tels que nous sommes.
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K
Et moi je n'existe pas !!
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C
Calyste> J'ai bien sûr pensé que certains aspects de cette note résonneraient chez certaines personnes, même si je n'ai pas voulu l'écrire pour cela.<br /> <br /> <br /> <br /> Calyste & Plume> Il s'est trouvé que me suis mis à écrire ceci cette année, mais cela aurait tout aussi bien pu être l'an dernier ou l'année prochaine ou je ne sais quand. Avec Fromfrom, les caps à bien négocier (pour de rire) étaient 3, 5, 7, 10 ans. A présent, plus rien "ne nous peut" !
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P
Vais pas contredire Calyste sur le 13, moi qui suis née un vendredi 13 ! :)<br /> <br /> Mais bon, 14, 15, 16 , 20, 50, et tous leurs suivants c'est bien aussi !
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K
Il y a plusieurs choses dans cette note et bien sûr je partage avec vous ce choix (qui en fut un à une époque...) mais ce qui m'a fait le plus réagir c'est " Il n’en reste pas moins que j’ai eu plusieurs fois la désagréable impression, de la part de certaines personnes, d’être moins bien considéré par le fait de ne pas être parent." Ca n'est pas la première fois qu'on témoigne de cela... C'est fou, non?
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C
Je suis très touché par ce billet très personnel qui provoque beaucoup d'échos en moi (paternité, enseignement; identité...). 13 est, pour beaucoup, un porte-bonheur. C'est ce bonheur que je vous souhaite à tous les deux, pendant longtemps encore. Et surtout, ne changez pas !
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Cornus rex-populi
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