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Cornus rex-populi
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17 juillet 2019

Mes initiateurs (9)

Lorsque j’ai commencé mes travaux universitaires sur les végétations alluviales ligériennes, j’avais repéré plusieurs auteurs. Ils étaient tous plus ou moins âgés. Parmi ceux-là, un ancien professeur de l’université de Clermont-Ferrand, natif de La Charité-sur-Loire et qui y passait l’essentiel de ses vacances en compagnie de son épouse. On m’avait dit qu’il était âgé, sous-entendu qu’il ne fallait pas l’embêter. Nous commençâmes donc par des échanges épistolaires. Je lui envoyais certaines synthèses de ma part et lui des tirés à part d’articles qu’il avait rédigés seul ou avec d’autres. Ma première rencontre sur le terrain près d’Orléans fut là encore une sacrée expérience (il avait 76 ans à l’époque). Et c’est à cette occasion que je compris jusqu’au bout ce qu’était la rigueur et la précision en termes de botanique et de ph*yto*so*ci*olo*gie. Je me suis appliqué à emprunter les mêmes voies. Il me proposa bientôt de venir le voir dans sa maison de La Charité-sur-Loire. En arrivant là-bas, je fus reçu comme un prince (repas et à-côtés) et ce fut le cas à chaque fois que j’y suis retourné durant plusieurs années. Si j’arrivais là-bas le matin, nous commencions par un café accompagné de biscuits faits maison par Madame, puis nous partions faire une première visite le long de la Loire pas loin, pour revenir pour le repas. En début d’après-midi, nous consultions quelques documents (au frais dans la grande maison l’été), puis nous partions pour une sortie plus consistante et plus loin l’après-midi. Il avait toujours sa boite galvanisée de botaniste (je pense que c’est au moins aussi pratique que les sacs plastiques) et son éternel piolet de montagne (modèle ancien) qui lui servait à la fois de canne et d’outil de prélèvement pour les mousses au sol). Je pense qu’il m’aimait bien et c’était réciproque. Il appréciait vraiment que quelqu’un puisse réaliser des travaux de recherche « officiels » sur la flore et la végétation de la Loire, ce qui n’était pas véritablement arrivé (hors travaux très ponctuels) depuis plus de trente ans. Bien sûr, telle une éponge, j’allais récupérer tout ce qu’il me « donnait ». Bien sûr, il fut destinataire de ma thèse et il me fit aussi des compliments à son sujet. Il est décédé il y a environ dix ans. Dans l’une des nécrologies rédigées dans les revues, l’auteur, que je connaissais finalement assez peu, parlait de moi, parmi une poignée de personnes qui avait accompagné le vieux botaniste.

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Commentaires
C
Karagar> C'est fondamental ! :-)
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K
de l'importance des petits gâteaux dans la science botanique...
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Cornus rex-populi
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