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Colloque, stagiaire et terril
Ces deux derniers jours, j’assistais avec deux collègues à un colloque relatif à l’ingénierie écologique (pour faire simple et rapide) qui rassemble notamment des chercheurs et autres experts venant de toute la France et au-delà. Cette année, cela se passait à Arras et on m’avait demandé il y a plus d’un an, de faire partie du conseil scientifique dudit colloque. J’ai trouvé la chose très intéressante et bien menée.
Il y avait pas mal de chercheurs et d’étudiants qui venaient de Brest, dont un maître de conférence qui avait été mon stagiaire en 2005 et que je n’avais pas revu depuis (mais j’avais eu régulièrement de ses nouvelles). J’ai été assez touché de le revoir, d’une part parce qu’il a vraiment bien réussi à tirer son épingle du jeu et qu’il a l’air très heureux de son sort. Et aussi parce qu’il a m’a répété devant plusieurs personnes que c’était grâce à moi qu’il en était là où il en est aujourd’hui. Ce n’est pas tous les jours qu’on s’entend dire ça (je parle de moi, moi qui ne suis pas enseignant) et je dois dire que cela fait plaisir, même douze ans après.
Il m’a quand même avoué qu’il avait quand même été très impressionné à l’époque par la facilité avec laquelle mes collègues et moi réalisions des relevés de végétation et l’Himalaya qu’il devait gravir de son côté pour nous suivre et nous comprendre. Je me souviens bien qu’à l’époque, il en avait bavé, mais qu’il s’était accroché, avait bossé et avait réussi à sortir quelque chose de valable avec mon aide. J’avais d’ailleurs noté ses progrès assez fantastiques, notamment en floristique. J’aime beaucoup ce comportement, les gens qui en veulent.
D’ailleurs, à mon sens, on ne peut pas devenir botaniste sans en chier, sans que la chose devienne quelque part une forme d’obsession ou au moins une passion. Alors quand je vois d’autres anciens stagiaires qui sont des sortes de « fonctionnaires » de la botanique, qui n’en bouffent pas nuit et jour ou qui ne pensent pas qu’à ça, pas étonnant qu’ils ne fassent guère de progrès et stagnent dans un entre deux assez malheureux.
Bon après, on a plus ou moins de talent, ou a plus ou moins la foi, mais pour être botaniste, il faut rentrer dans les ordres. En ce qui me concerne, ce n’est plus ça, je n’en fais plus, je « ravale » un peu à la manière d’un vieux cerf. Non seulement je ne progresse plus depuis longtemps, mais je régresse, j’oublie. Mais bizarrement, il y a des choses qui me restent et qui étonnent encore mes collègues les plus entrainés. Cela s’explique aussi que je ne me suis pas formé de la même manière qu’eux, dans la même région, avec les mêmes outils, avec les mêmes maîtres…
Et ce matin, un type se pointe devant moi et me dit qu’il avait été mon étudiant en 1999 (à une époque où je dispensais pas mal d’heures d’enseignements auprès d’étudiants bac+5). Bien évidemment, il m’est apparu comme un illustre inconnu, sans compter qu’il a dû, comme moi, pas mal changer.
Et puis, j’ai revu pas mal d’autres personnes connues de la région (bon ça, c’est assez normal) et d’ailleurs, ce que j’ai trouvé assez sympa, en plus des sujets de fond qui ont été évoqués. En définitive, deux jours très agréables, sans compter l’après-midi passé sur le plus vaste terril d’Europe.
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