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Cornus rex-populi
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9 août 2016

Brèves cornusiennes (60)

D’habitude, début août, c’est relativement calme au boulot. Cette année, des « drames » se jouent.

Ma directrice « scientifique » continue à m’emmerder, même au cœur de l’été,quand l’ambiance pourrait être à un peu plus de détente.

Elle est tombée malade pendant les vacances et m’a demandé qu’une partie de ses vacances ne soit pas décomptée de ses jours de congés. J’ai commencé par dire non, parce que je suis un chef autoritariste dénué de la moindre empathie c’était la première fois que l’on voyait arriver une telle demande et ce n’est pas dans le code du travail et puis parce que quand elle peut demander un traitement de faveur et des dispositions d’exception, c’est la première à en user et surtout à en abuser. Mais la convention collective dont nous relevons autorise des choses après autorisation de l’employeur, et j’ai autorisé (comme quoi je ne suis pas si mauvais que ça).

Moins de 24 heures plus tard, alors qu’elle est en arrêt de travail, elle diffuse depuis chez elle un document dont j’étais l’auteur du texte de départ où elle propose à tout le monde, entre autres, un nouveau travail pour la fin de l’année ou le début 2017, qui est à peu près sûr de désorganiser les équipes et est surtout complètement irréaliste vus les délais et les impondérables. Je lui explique gentiment (je suis le seul à pouvoir lui répondre sur le sujet, tous les autres sont en vacances) et elle répond, toujours à tout le monde, en se justifiant, mais sans répondre à mes préoccupations de faisabilité technique, de charge et calendrier de travail et surtout de gestion de projet et plus généralement de travail en équipe. Et comme elle se moque de tout cela, je réponds de manière un peu plus vive que ce n’est pas de cette manière que j’entends que les choses se passent (dire ça à une directrice super sénior de 61 balais est plus que surréaliste, mais elle ne comprend pas). Et après ça, je reçois en retour à ma seule adresse, un message de plaintes et d’accusations : je la décrédibilise « un peu plus » vis-à-vis des autres (comme si le « un peu plus », voire le « beaucoup trop » n’avait pas été dépassé depuis très longtemps), que je suis rien qu’un méchant, que je ne lui fais pas confiance, et elle remet le couvert pour justifier sa marotte. Et là, je suis pris d’un doute : que faire ? Le Cornus doutant et en colère est une espèce imprévisible. Il écrit une réponse cinglante, très cinglante, mais ne l’envoie pas. Il demande un avis un peu extérieur, en l’occurrence Fromfrom, qui connait un peu le contexte et en gros les turpitudes de la dame (invisibles pour qui ne la subit pas au quotidien au travail). Contrairement à mon autre directrice, Fromfrom m’a conseillé de ne pas envoyer ce que j’avais écrit, parce qu’elle était incapable d’entendre mes arguments « pour le moment ». Je pense que ce n’est pas que « pour le moment » mais un état permanent de surdité, mais je prendrai plus tard le temps de lui dire tout ça de vive voix, même si je sais qu’elle fera tout pour esquiver, noyer le poisson, rejeter la faute sur d’autres… J’ai aussi peur qu’elle finisse par m’accuser de harcèlement (même si tout ce que je peux dire est réel), notamment si je suis trop vif et il me semble délicat de savoir où placer le curseur. Qu’est-ce qu’on peut perdre son temps avec ces conneries. Tout cela est usant. Vivement qu’elle soit à la retraite.


Lors de ma participation à mon premier conseil scientifique en 2003 (réunion une fois l’an), à peu près un an après mon arrivée, j’avais assisté à l’élection du nouveau président et c’est encore lui aujourd’hui. A l’époque, je le côtoyais peu, à part quelques heures tous les ans. Peu à peu, au fil des discussions, nous nous sommes trouvés un intérêt commun pour les vins (lui est Alsacien) et nous avons participé avec d’autres, à plusieurs repas sympathiques le soir en marge des conseils scientifiques. Fromfrom a même participé à plusieurs de ces événements.

Puis, il y a environ six ans, il a pris sa retraite d’ingénieur de collectivité territoriale (il était directeur d’une équipe) et a créé une entreprise individuelle. Soit. Mais en tant que bénévole dans notre conseil scientifique, il s’est mis à nous faire des notes de frais au nom de son entreprise, en feintant sur les coûts kilométriques qu’il affiche plus de 50 % plus cher que les tarifs votés au sein de notre CA (correspondant à une voiture de 5 CV parcourant 20 000 km par an). En plus, il nous facture de la TVA à 20 % alors que parfois, elle lui avait été facturée à lui à des taux inférieurs. Je passe aussi sur le fait qu’il avait comme par hasard oublié de retirer de sa facture les repas de sa compagne. Depuis deux ans, notre comptable ne s’était rendu compte de rien et le commissaire aux comptes non plus, mais cette année, cela n’est pas passé et c’est normal. Mais Monsieur conteste pour la TVA et les coûts kilométriques, parce qu’il a une « petite retraite » et qu’il doit financer ses autres activités scientifiques et congrès en Chine, en Suisse et je ne sais quoi. Quel rapport avec le fromage ?

Au fil des ans, je me suis aperçu peu à peu que l’homme n’était pas seulement « précieux », mais carrément mondain, avec des allures parfois hautaines, ce que j’avais déjà du mal à admettre. Que l’on s’entende bien, cela ne remet aucunement en cause ses qualités scientifiques indéniables, notamment dans les domaines des om*belli*fères ,dont il est le spécialiste français incontestable, et de la conservation des espèces végétales. La découverte de l’année, c’est qu’il s’agit d’une personne excessivement vénale et qui ne se gêne pas pour tricher par inadvertance. Qu’il n’ait pas une retraite importante par rapport à son ancienne rémunération de salarié, c’est un fait, car on sait que fonctionnaires territoriaux, même les ingénieurs, ont beaucoup de primes qui ne sont pas comptabilisées dans le calcul de leur retraite, mais il a fait une carrière complète et avait un statut un peu plus enviable qu’une femme de ménage. Il ferait pleurer dans les chaumières. Maintenant, il dit que dans ces conditions, il ne viendra pas au conseil scientifique de l’an prochain, ce qui est gênant pour un président, mais je crains qu’il ne veuille pas démissionner. Donc, on s’est dit qu’on allait s’arranger pour ajouter des articles dans le règlement intérieur de l’association à l’occasion de notre CA du mois de novembre et nous allons organiser son « abdication ». Car oui, sauf démission personnelle ou décès, les conseillers scientifiques sont indécrottables, élus à vie. Je vais revoir tout ça. Non mais.

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Commentaires
A
Je crois bien que ça m'énerverait aussi pour les mêmes raisons que toi!
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C
Aln03> Une petite retraite par rapport à son train de vie sans doute. Sûrement de quoi faire pleurer des rmistes et c'est ça qui m'énerve le plus, en plus de la malhonnêteté.
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A
Définition d'une petite retraite selon ce monsieur ?:-)
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C
Calyste> Tu as bien compris, merci.
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C
Heureusement que, si j'ai bien compris, il te reste encore des vacances à prendre.
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Cornus rex-populi
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