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Cornus rex-populi
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7 juin 2016

D comme... (10)

Cela faisait longtemps que je n’avais pas proposé un nouvel épisode du dictionnaire commenté. Voici donc.

 

DAILLE n. f.

Faux.

Remarque : il s’agit bien de l’instrument pour faucher l’herbe. Mon grand-père fauchait avec cet engin des prairies complètes, car trop pentues pour y faire passer la faucheuse à traction animale. Il en possédait avec de grandes lames, bien plus grandes que celles que l’on voit généralement aujourd’hui. Il les affûtait très régulièrement à la pierre et les battait sur une enclume spéciale. Inutile de dire, que cela tranchait. Les tas de rigolos qui se servent de ça aujourd’hui pour épater la galerie m’agacent. La très grande majorité d’entre eux ne savent pas s’en servir et personne ne s’en aperçoit. Mon père fait partie de ceux qui essayaient de bien s’en servir, mais avouait lui-même avoir de grandes difficultés, et pourtant il ne déméritait pas. Dès qu’il a pu se payer une débroussailleuse, il a abandonné la daille.

 

DARBON n. m.

Taupe.

Remarque : je l’ai plus entendu pour désigner les taupinières que ce dictionnaire appelle DARBONNIÈRE.

 

DÉCLAVETÉ adj.

Mal en point.

 

DÉFUNTER v. intr.

  1. Mourir.
  2. Devenir hors d’usage.

Remarque : très entendu pour le sens 2 pour divers appareils.

 

DÉJEUNER v. intr.

Prendre le repas du matin.

Remarque : je n’ai su qu’assez tard que le repas du matin était le petit-déjeuner car le matin, on déjeunait, à midi, on dînait et le soir, on soupait.

 

DÉPARLER v. intr.

  1. Parler à tort et à travers.
  2. Délirer.

 

DÉPONDRE v. tr.

  1. Déchirer, mettre en lambeaux.
  2. Détacher, disjoindre.

 

DINDE n. m.

Dindon.

 

DUELLE n. f.

Douve.

Remarque : la graphie correcte en français moderne est douelle. Je connais surtout l’expression « tomber en duelles » qui outre les tonneaux, désigne un objet qui se brise ou n’est pas solide. Mon grand-père décerclait de temps en temps les tonneaux pour racler, nettoyer l’intérieur des douelles. Il les numérotait bien pour pouvoir tout bien remonter ensuite.

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Commentaires
C
Aln03> Il est bien plus aisé de connaître le nom scientifique des plantes que les noms vernaculaires car les premiers obéissent à une logique et une rigueur que l'on ne retrouve pas chez les autres. Après, le souci, c'est que les noms scientifiques changent, parfois de façon très substantielle.
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A
Et moi qui connaîs mal le nom des plantes ( surtout en latin ) je dis souvent que je suis une vraie dinde :-)
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C
Karagar> Tu me rassures un peu. Sinon, il y a aussi le dindonneau, le petit...
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K
ah, ça n'est pas deux bestiaux différents ! merci !
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C
Karagar> Dinde : terme générique ou femelle<br /> <br /> Dindon : mâle ou terme générique pour désigner l'espèce sauvage notamment<br /> <br /> Dindonne : femelle
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K
Rien compris pour la dinde et le dindon !
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C
Plume> Certes certes pour les dicos en ligne qu'il m'arrive aussi de consulter, dont un dico pdf de morvandiau.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour le reste, je rappelle que le bouquin dont je parle n'est pas un ouvrage important (j'en avais parlé en introduction) et n'a pas une très grande prétention non plus. Il s'agit plus du résultat d'une enquête locale, menée semble-t-il au tout début des années 1990 (ou fin des années 1980) auprès des habitats d'un canton ou deux. Il ne s'agit pas à mon sens d'un travail aussi rigoureux que le dictionnaire de morvandiau dont je parle juste avant (et bien plus ancien). Et pour cette langue locale plus ou moins lyonnaise, l'auteur renvoie à des gros bouquins difficiles d'accès, mais pas spécifiques de ce petit territoire. Et moi, ce qui m'intéresse, c'est de retrouver des mots entendus pendant ma jeunesse et qu'on entend pas forcément ailleurs et pas forcément à l'heure actuelle. Le reste, le côté linguistique pur ne me préoccupe pas et je m'autorise ce plaisir.
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C
Aln03> J'ai écrit une bêtise ce matin, cela m'est revenu après : dans le Morvan, on le dit pas daille, mais dard (enfin en principe, il y a peut-être d'autres termes).
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P
Cornus > Le TLFi me suffit, (Trésor de la Langue Française, informatisé comme son nom l'indique), il a l'avantage de ne pas peser 2 kg comme le Gros Ménard. :) !!! Mais grande nouveauté, nous avons aussi depuis peu un TLBi (c'est pas son nom officiel) qui ne pèse pas plus qu'un clic. Génial !<br /> <br /> <br /> <br /> "L'auteur n'a pas pour chaque mot indiqué s'il était utilisé dans d'autres régions " Ben oui ça j'ai remarqué ! Et du coup ça limite drôlement l'intérêt de ce travail de lexicographie locale. Il eût été fichtrement plus intéressant je pense de se limiter aux termes qui ne sont pas attestés ailleurs. Gros manque de rigueur dans un domaine de recherche dont cela doit être la 1ère des exigences.
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C
Plume 1> Je suis d'accord avec toi, beaucoup de mots sont tout simplement du français plus ou moins ancien et qui a simplement dû perdurer un peu plus dans ce coin, entre autres coins. L'auteur n'a pas pour chaque mot, indiqué s'il était utilisé dans d'autres régions comme c'est le cas dans d'autres dictionnaires de langues locales.<br /> <br /> <br /> <br /> Aln03> Mon grand-père utilisait un étui métallique pour la pierre ou une corne de bœuf (les vaches n'en avaient pas d'assez grosses). Les anciens avaient intérêt à bien savoir s'en servir de la daille (mot utilisé dans le Morvan également il me semble), parce qu'ils avaient souvent des sacrées surfaces à faucher.<br /> <br /> D'accord, pour le café l'été au lever du soleil et le déjeuner après la traite des vaches terminée vers 8 h (souvent, ils buvaient de la soupe aux oignons).<br /> <br /> Dans le Morvan, le jau (tout court), c'est le coq, du genre de celui que l'on garde pour le coq au vin.<br /> <br /> <br /> <br /> Karagar> Ma grand-mère paternelle, qui était Morvandelle, mais a vécu plus de la moitié de sa vie dans la Loire, différenciait bien le dindon de la dindonne. Je me souviens du temps où elle était encore vaillante qu'on allait dans une ferme en acheter un de chaque vivants avant Noël. C'était la dindonne que l'on faisait au four, avec ou sans marrons, le dindon était lui découpé et congelé pour d'autres usages, parce c'est bien trop gros (10 kg au moins vivant).<br /> <br /> Une douelle (moi aussi, je connais plus douelle que douve dans ce sens) est donc comme je ne disais un élément unitaire constituant le tonneau. Sinon, pour la douve, tu aurais pu connaître la Grande douve (Ranunculus lingua), la plus grande renoncule de France où elle est protégée et la Petite douve (Ranunculus flammula), elle aussi dans les zones humides et commune.<br /> <br /> <br /> <br /> Plume 2> Va falloir que tu fasses la même rubrique que moi avec ton Gros Ménard. Du coup, t'as pas fini :-)<br /> <br /> <br /> <br /> Calyste> Et moi douelle, j'ai entendu le mot aussi un peu plus à l'ouest, en Anjou, dans un musée de la vigne et du vin. Par rapport au tuffeau, aucune idée.
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C
Forcément, j'en connais pas mal mais pas tous (en particulier daille : mon père en avait mais n'a jamais employé ce mot). En revanche, pour douelle, j'ai eu la surprise de l'entendre en Touraine dans une ancienne carrière de tuffeau, où le guide m'a expliqué que la "plaque" détachée de la paroi s'appelait une douelle. Je ne sais pas si ça a un rapport (peut-être la fragilité).
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P
Karagar > Si tu lisais chaque soir avant de t'endormir une page du Gros Ménard Non Illustré tu connaîtrais "déparler"... :) :) :)<br /> <br /> Et "défuncter", tu ne m'as jamais entendu l'employer ? À quoi ça sert que je frime, alors ?
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K
pareil pour déjeuner<br /> <br /> je ne connais aucun autre...<br /> <br /> mais je suis mis ne difficulté car je ne connais pas la différence entre dinde et dindon...<br /> <br /> et douve n'étant ni une maladie du foie ni un protège château, ne connais pas...
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A
Je vais te dire les mots employés en Bourbonnais identiques à ceux de ton dictionnaire <br /> <br /> Daille : Faux .La pierre était dans une corne de vache attachée à la ceinture.Mon frère avoue n'être qu'un maladroit avec une daille par rapport à mon grand-père et à mon père.<br /> <br /> Le déjeuner est aussi le matin.Remarque que ce solide repas était pris vers 8h30 avant d'aller dans les champs.Le café était bu au lever vers 4h30 du matin, en été..<br /> <br /> Déparler : même sens que dans ton dictionnaire<br /> <br /> Ben oui, un Dinde ou un Jau Dinde c'est le mâle de la dinde :-)
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P
Bon, y en a 3 que je connais bien et qui étaient utilisés couramment chez moi...et bien ailleurs.<br /> <br /> Défunter (écrit aussi et prononcé "défuncter". C'est tout simplement de l'ancien français, du latin defunctus.<br /> <br /> Déjeuner : chez nous on l'utilisait comme chez toi pour le repas du matin, ce qui est assez normal puisqu'il s'agit de ne plus être à jeun. Origine latine également. L'emploi pour le repas du midi date seulement du 19e siècle.<br /> <br /> Déparler : comme le premier, français pur et simple. Rien de régional ni local là-dedans. Considéré comme vieilli et rare mais figure toujours dans les "gros" dicos.
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Cornus rex-populi
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