Périple médio-ligérien et éduen (10)
Après Cheverny, nous traversons une grosse partie de la Sologne en direction du Cher pour nous rendre sur la colline de la capitale de ce que je considère comme appartenant à la meilleure expression du Sauvignon blanc. Tout le monde aura reconnu que je parlais bien sûr de Sancerre (même Plume ;-)). Nous sommes samedi soir et avant de nous rendre dans notre hôtel, je veux vérifier que la cave des vignerons n’est pas fermée le lendemain. Précaution judicieuse, car la cave était effectivement fermée le lendemain et il était moins une pour nous approvisionner.
Le soir, nous allons dîner dans une ferme-auberge des bords de la Loire. Pour nous y rendre, nous empruntons des chemins assez labyrinthiques de la plaine alluviale, autrefois familiers et aujourd’hui en partie oubliés. Honnêtement, j’ai un petit peu la nostalgie de cette période où j’allais en exploration dans la vallée de la Loire. La cuisine était presque exclusivement composée de plats à base de canard (tout comme la déco), dans un cadre rustique à souhait. Nous étions les premiers clients et dans ce lieu loin de tout, nous avons craint un instant que nous serions les seuls. Mais l’adresse semble bien connue et la salle fut bientôt pleine. Nous avons bien mangé (comme tous les soirs d’ailleurs depuis le début de notre périple).
Le lendemain, avant d’aller flâner sur les bords de Loire, je souhaite aller voir l’église de Saint-Satur, qui est en réalité une abbatiale Saint-Guinefort, d’une ancienne abbaye de l’ordre de saint Augustin. Le premier couvent date du Ve s. Il y eut plusieurs abbatiales romanes avant que le style ne se fasse davantage gothique (XIIIe s.), mais il est difficile de s’y retrouver tant il y a eu des destructions et reconstructions dont la dernière remonte au XVIIIe s.
Puis, nous passons sur la rive bourguignonne de la Loire. Nous saluons le château de Tracy-sur-Loire (qui ne se visite pas).
Nous trouvons un petit coin de « pelouse sèche inondable », appellation toute personnelle comme souvent, mais qui étonne souvent mes interlocuteurs. Je me désole encore une fois que dans une réserve naturelle nationale, on puisse voir autant de déchets, de chemins parasites et autres trucs moches. A mon sens, on se soucie avant tout des oiseaux des grèves et on néglige le reste et surtout on ne fait pas la police. Certes, la réserve est grande et on ne peut pas être partout, mais cela m’énerve quand même de voir que la situation dans une réserve n’est pas exemplaire. Je fais quelques photos, dont cette Scorpionne ou Oreille de souris, que j’ai un temps soupçonné être Myosotis stricta Link ex Roemer & Schultes (Myosotis raide), mais qui n’est peut-être qu’un Myosotis ramosissima Rochel (Myosotis rameux). La photo présente la plante au grossissement maximum possible de l’objectif macro (sans recadrage), ce qui signifie qu’en réalité, la hauteur de la photo est d’environ 36 mm, ce qui permet d’imaginer la petite taille des fleurs.
Nous passons ensuite à la cave de Pouilly-sur-Loire, pour quérir du Pouilly-Fumé, une sorte d’équivalent bourguignon du Sancerre.
Puis, nous avons naturellement poursuivi jusqu’à La Charité-sur-Loire, avec mon point de vue favori sur la ville.
Avec, bien entendu, la prieurale clunisienne Notre-Dame dont j’avais déjà évoqué ici.
Puis, nous gagnons le cœur du pays éduens, non sans être passé par Prémery (Nièvre) et son château des évêques de Nevers (XVIe s. et remaniements ultérieurs).