Paris joyeux (5)
Parce qu’on nous avait brisé dans notre élan la veille (en fait non, on s’était laissé faire de bonne grâce et on a vu qu’on y a gagné largement), on n’allait quand même pas rater la chose le dimanche matin. En réalité, il y a quand même eu débat puisqu’il fut quand même question d’aller tôt à Notre-Dame, mais dimanche matin de Rameaux oblige, je pensais qu’on ne pourrait pas circuler à notre guise, même en y allant de bonne heure, encore accentuée par le passage à l’heure d’été.
Nous sommes donc allés au Palais Garnier, non pas pour assister à un opéra, mais juste pour visister, rapidement. Il y avait quand même énormément de monde. Je ne me livre à aucune explication, je me contente de montrer des photos. Seule exception : j’apprends à l’instant que dans la grande salle à l’italienne, la peinture d’origine de la coupole du plafond due à Jules Lenepveu existe toujours, recouverte par un accrochage sous-jacent de l’œuvre actuelle de Marc Chagall. Par conséquent, la peinture initiale est conservée. Cependant, je pense que ce que nous voyons à l’heure actuelle (conçu en 1964 si j’en crois Ouiqui) est autrement plus intéressant. Le lustre est à l’image de la pièce : monumental avec 8 m de haut et pesant 7 à 8 tonnes.
Ce n’est pas tout à fait le type d’architecture, ni le décor qui me séduisent le plus, mais il faut reconnaître que c’est assez typique du temps du Second Empire et qu’on a voulu par là en mettre plein la vue. A défaut de s’en émouvoir pour de vrai jusqu’au bout, au moins c’est agréable à regarder. Le foisonnement donne néanmoins le sentiment d’être un diabétique devant une centurie de desserts.
C’est vraiment la marquise de Fromulus qui descend les escaliers de l’opéra après avoir brisé le cristal du lustre qui s’est écrasé à terre. Heureusement, on ne déplore aucun blessé, mais il a fallu faire vite pour reprendre la Bentley impériale et gagner la gare du Nord, pour rejoindre Vladimir et Karagar.