Vacances de bois et de Beauce (5) : Château-Chinon
Nous étions pourtant passés de nombreuses fois à Château-Chinon avec Fromfrom, mais je ne lui avais jamais fait découvrir le centre, et en particulier la fameuse fontaine de Jean Tinguely – Niki de Saint Phalle, inaugurée par François Mitterrand juste avant sa réélection en 1988 et qui en avait fait la commande au nom de l’État.
La première fois que j’avais découvert cette fontaine, j’avais été extrêmement surpris. Et je l’ai revue depuis et je dois dire que j’aime beaucoup le graphisme et les couleurs que les mouvements mettent bien en valeur. Il y a dit-on, une fontaine un peu similaire des mêmes artistes, près du Centre Pompidou et probablement trois autres dans le monde. Mais il s’agit là bien d’une œuvre unique au moins pour les éléments sculptés et peints. Fromfrom a aussi beaucoup aimé.
Ensuite, je savais que l’idée ne suscitait pas un enthousiasme débridé chez Fromfrom (ni de ma part, parce que l’ayant déjà visité deux fois il y a longtemps), mais nous sommes quand même allés voir le musée du Septennat, toujours à Château-Chinon, où François Mitterrand eut l’idée de déposer les cadeaux qu’il recevait en tant que chef de l’État, notamment à l’occasion de ses voyages à l’étranger. Des cadeaux parfois très personnalisés, parfois assez symboliques, mais aussi assez souvent d’une très grande valeur artisanale et artistique, voire de très grande valeur tout court. Seul Jacques Chirac a aussi mis en place un musée similaire. Il y a de tout dans ce musée, mais force est de constater qu’il y a de très belles choses, pas toutes faciles à photographier. Fromfrom a été agréablement surprise. Depuis que je l’avais visité, le musée a été agrandi. Et je pense qu’à part quelques bricoles, le musée reste visitable, même pour un mitterrandophobe. En revanche, des noms de chefs d’État, de capitales résonnent curieusement à nos oreilles aujourd’hui, la stabilité apparente ou plus ou moins musclée de l’époque ayant laissé la place depuis à des conflits ou à des scandales… Cela donne parfois le vertige.
La plupart des œuvres sont contemporaines, mais d’autres, plus rarement, sont plus anciennes voire sans doute archéologiques (aucune photographié ici, même si on trouve des copies de pièces archéologiques). Quand les objets sont jaunes, inutile de se poser la question, c’est bien de l’or massif, les chefs d’État étrangers ne lésinent pas avec ce qui ne leur appartient pas, en particulier pour les pays les plus pauvres. Enfin, on peut en profiter, tout en pensant que certains de ces cadeaux sont vraiment indus. En revanche, Fromfrom a constaté avec justesse que les cadeaux des États-Unis d’Amérique étaient simplistes et sans valeur particulière. Voilà une contradiction, qui n’émeut sans doute pas le diplomate ordinaire.
Quelques œuvres africaines.
France. Reproduction du Casque de Charles VI.
Quelques œuvres orientales.
Égypte. Tapis de soie.
Une défense de narval.
D’autres œuvres d’Afrique noire.
Côte-d’Ivoire. Anonyme dirait-on.
Indonésie. Marionnette de théâtre d’ombre. Peinture dorée. Anonyme.
Arabie Saoudite. Sabre et autres armes blanches.
Maroc. Pendule.
Roue en bois à deux mille rayons donnée au musée par la famille de William Robin, charron saintongeais.