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Cornus rex-populi
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18 octobre 2014

Enfin

Il n’y avait scandaleusement rien eu depuis une éternité. Les ouvrages à l’échelle de la France utilisés jusque là étaient :

  • la flore portative de G. Bonnier dont la première édition remonte à 1894 (les éditions suivantes n’ont pas dû être beaucoup améliorées). Parce que les enseignants nous l’avaient recommandée, j’ai commencé avec ça au début des années 1990 (flore encore très utilisée par les étudiants et les débutants qui herborisent dans des régions ne disposant pas de flores locales modernes), parce que l’ouvrage est compact, simple, mais aussi complètement dépassé du point de vue scientifique et nomenclatural, sans compter qu’il est également très incomplet contrairement à ce qu’affirme son titre. L’auteur avait également commis un énorme ouvrage très complet avec de belles planches en couleur, mais inutilisable sur le terrain et également complètement dépassé ;
  • la flore de labbé H. Coste date de 1901-1906 et est en trois volumes. Je l’ai achetée au milieu des années 1990 car elle a l’avantage d’être bien plus complète que la première et de posséder des dessins généraux et des détails pour chacune des espèces. Cet ouvrage a fait l’objet de sept suppléments jusque dans les années 1990, y compris de suppléments qui complètent partiellement des suppléments antérieurs, mais pas tous réédités. L’ouvrage de base était déjà intéressant et très utilisé jusqu’à présent par les professionnels herborisant dans les régions non couvertes par des ouvrages plus modernes ;
  • la flore de P. Fournier publiée entre 1934 et 1940 est en un seul volume et a un peu mieux vieilli. C’est la plus complète des trois. Je me la suis procurée seulement lors de sa dernière réédition en 2000 (un véritable scandale, parce que la typographie pourrie n’a pas fait l’objet d’amélioration, alors que l’ouvrage est encore vendu une fortune). Je l’ai très peu utilisée ;
  • la flore du CNRS de M. Gu*in*ochet et R. de Vilmorin, en cinq volumes, a été publiée entre 1973 et 1984. Je ne la possède pas et je l’ai assez peu utilisée autrement. Elle est inégale : moderne pour le traitement de certains genres ou familles, pour tout le reste, elle reprend plus ou moins le traitement de la flore Fournier. Et les cinq volumes sont délicats à manipuler sur le terrain.

Alors il y avait bien des flores régionales et thématiques, comme par exemple :

  • H. des Abbayes et al. (1971) pour le massif armoricain, dont je me suis procuré une réédition il y a peu ;
  • R. Co*rill*ion (1982-83) pour la vallée de la Loire entre l’Orléanais et l’estuaire, un de mes livres de chevet à une époque dont j’ai pu bénéficier de l’un des derniers exemplaires disponibles car jamais rééditée. J’ai correspondu avec l’auteur, très âgé, juste avant sa mort ;
  • G. N*éti*en (1993-96) pour le Lyonnais ;
  • F. Bu*gnon et al. (1993-98) pour la Bourgogne, ouvrage assez remarquable, avec de bonnes clés de détermination et avec de nombreux dessins (pas forcément beaux esthétiquement parlant mais très informatifs) pour presque toutes les espèces. Le tome des clés était bien peu pratique pour aller sur le terrain car imprimé sur un très beau papier, mais très lourd. La flore a été rééditée en plus petit format. Cela a été ma seconde flore de chevet lorsque je travaillais sur la Loire, même au-delà de la Bourgogne. J’ai également correspondu avec l’auteur principal, juste avant son décès (cela fait drôle avec ce qui m’était arrivé avec Co*rill*ion) ;
  • J. La*mbi*non et al. (6e édition 2012) pour la flore de Belgique, Luxembourg, Nord de la France et régions voisines, ouvrage majeur car régulièrement mis à jour, d’une grande rigueur et dans les faits, utilisable dans le tiers nord de la France. Je l’ai peu utilisée avant de venir dans le Nord.
  • P. Ja*uz*ein (1995) pour les champs cultivés et autres milieux rudéraux pour la France entière. Un ouvrage plus que sérieux, contrairement à d’autres bouquins antérieurs ou non.
  • etc.

Je passe sur les monographies de familles ou de genres, ou encore les nombreux atlas départementaux ou régionaux dont beaucoup sont excellents.

 

FG0001

 

Mais nous voici rendus en 2014, avec une flore de France au top des dernières avancées scientifiques. Lancée par la Soc*iété b*ota*ni*que de Fra*nce il y a une quinzaine d’années depuis entreprise pour de vrai deux ans plus tard par B. de Fo*uca*ult, rejoint un peu plus tard par J.-M. Tis*on. Cet ouvrage repose sur le principe de la flore Fournier, mais uniquement par la présentation générale et le format portatif, car tout le reste est entièrement nouveau. Il y a aussi de nombreux autres auteurs (il était question que je participe modestement, mais jai laissé tomber, pensant que je naurais pas le temps, alors que je laurais finalement eu). La qualité scientifique est incontestable. Il se peut néanmoins que l’ouvrage soit peu abordable pour les débutants. Le plus scandaleux dans cette histoire est surtout que la rédaction de cette flore a largement reposé sur le bénévolat et que les institutions scientifiques ne s’y sont guère impliquées. Les auteurs ne sont pas forcément des professionnels et quand ils le sont, ils ne l’ont pas fait dans le cadre de leur activité principale. Cela montre à quel point la recherche scientifique se moque littéralement de la taxonomie et de former des chercheurs naturalistes dignes de ce nom. Actuellement, un chercheur français en botanique fait de la génétique et de la biologie moléculaire, mais est incapable de distinguer un pissenlit d’un salsifis. Cela n’inquiète pas grand monde.

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Commentaires
C
Plume> un fichier *.jpg ou *.png, il y a peu de chance à l'heure actuelle, dès lors que son nom n'est pas explicite et que rien de particulier ne figure dans les propriétés, balises, mots-clés... C'est différent avec un fichier *.pdf. Là où tu as raison, c'est lorsque la même image ou presque existe sur le web et qui serait précisément référencée. Ceci dit, les "risques" demeurent mineurs. Car il existe un système avec lequel on peut vérifier si une de ses photos est présente sur le web par reconnaissance à l'identique ou presque.
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P
Je sais à quoi servent les * ! Mais pour les photos c'est justement ce dont je suis tout sauf sûre.
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C
Karagar> Dans les dunes bretonnes, c'est Glaucium flavum Crantz (Glaucière jaune, Pavot cornu). Il en pousse un petit peu par ici, mais uniquement sur les terrils. Sur la couverture, il s'agit de Papaver alpinum L. (Pavot des Alpes).<br /> <br /> <br /> <br /> Plume> Je n'en doute pas que tu saches faire la différence. Mais quand je dis ça, je n'exagère pas. Il faut le voir pour le croire.<br /> <br /> Les astérisques servent à découper les noms en morceaux pour le rendre moins accessible aux moteurs de recherche (même si je ne suis pas référencé directement par gogole). Et ce qui est écrit sur une image, les moteurs n'y ont pas accès jusqu'à nouvel ordre.
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P
Moi Monsieur je sais distinguer un salsifis d'un pissenlit ! Et d'ailleurs j'étudie la possibilité de cultiver l'un des deux.<br /> <br /> Et euh...juste pour faire ma chieuse, ça sert à quoi de mettre des astérisques aux noms des 2 auteurs dont tu donnes la photo du livre...avec leurs noms en clair ? :)
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K
y'a une papavéracée jaune sur les dunes, mais pas ce feuillage là
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Cornus rex-populi
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