Brèves cornusiennes (29)
Mercredi dernier, j’avais rendez-vous pour la visite périodique à la médecine du travail. En passant avec l’infirmière pour le contrôle de la vue, je me suis rendu compte que pour la vue de près de l’œil droit, je n’arrivais plus à lire la plus petite ligne à 12/10. L’infirmière a néanmoins conclu que ma vue était normale. Réaction d’enfant gâté, mais j’ai néanmoins perdu. Quelques minutes plus tard, sans que je n’évoque la chose, le médecin s’étonne de ma vue encore bonne à mon âge.
Davantage au titre de délégué du personnel qu’à titre individuel, j’évoque ensuite la problématique de la maladie de Lyme dont plusieurs de mes collègues ont été touchés depuis quelques années, dont trois ces derniers mois (érythème migrant). L’homme a l’air de vouloir minimiser la chose et ne doute pas que la maladie serait reconnue comme maladie professionnelle si un cas venait à être avéré (ce dont on peut néanmoins douter, quand on est courant de certaines affaires où les économies prennent largement le pas sur la science et la prévention de santé publique). Chez les forestiers publics, la maladie est reconnue, mais nous n’avons pas la même envergure. Il m’a dit qu’ayant travaillé dans le cadre agricole, il n’a jamais été confronté à une telle obsession vis-à-vis de la maladie de Lyme et nous traite d’intellos. D’une part, il n’a pas compris que le monde agricole est beaucoup moins exposé (il n’y a pas de tiques dans les cultures intensives, d’ailleurs, il n’y a rien). D’autre part, les élagueurs sont sans doute moins exposés et moins informés des risques. Par parenthèse, un de nos collègues a été victime d’un syndrome ayant été présumé comme celui de la maladie de Lyme (avec hospitalisation et séquelles non consolidées) sans que l’on puisse le démontrer. Et certains collègues ont gagné des antibiothérapies post-érythème qui n’ont pas été que des parties de plaisir. Mais on intellectualise. Il doit venir faire une réunion d’information, mais doit se renseigner avant. Il a intérêt, parce qu’il ne sait pas ce qui l’attend, car à ce stade, on est plus informé que lui. Pour information, même s’il y a des progrès récents du corps médical, il y a encore un sacré déficit de connaissance de la part de nombre de praticiens et les tests sanguins officiels ne sont pas opérationnels. Mais les choses sont en train d’enfin bouger.