Vacances en Bourgogne du sud (6) : Mont Beuvray
Le beau temps s’est déclaré dans la soirée du 14 juillet. Comme souvent, nous sommes allés assister au feu d’artifice tiré sur le plan d’eau d’A. Nous allons directement sur les berges depuis la queue du lac, car on peut stationner sans problème sans être pris dans un embouteillage au retour. Il faisait frais, les innombrables chauves-souris pourchassaient les moustiques. Il y a de cela plus d’une dizaine d’années, il n’y avait pas autant de rattes-volages et on se faisait dévorer par les Culicidés. A présent, en pareille saison, c’est panique chez les pénibles diptères !
Le lendemain, il fut question d’aller au mont Beuvray, avec des amis de mes parents venus les visiter quelques jours. Au pied du sommet (à vrai dire à mi-pente), il y a le musée de Bibracte qui a été entièrement rénové il y a peu. J’étais très critique sur ce musée car on avait voulu faire « moderne » et « design » et en réalité, c’était mal agencé, les cartes étaient baveuses, les vitrines mal fichues et les équipements électroniques dernier cri ne fonctionnaient qu’une fois sur deux dans le meilleur des cas. Nous avions envisagé la visite, mais le beau temps, la chaleur nous ont conduit plutôt à nous promener dans la nature. Nous avons pris la navette (uniquement au cœur de l’été, le reste de l’été, on peut circuler) pour aller au sommet.
Petite photo souvenir au pied d’une « queule » de fayard [Fagus sylvatica L. (Hêtre)].
D’en haut, on a toujours à peu près le même panorama.
Toujours avec l’étang de Poisson.
Et sur la gauche, toujours la nouvelle capitale éduenne : Augustodunum, distante de seulement 20 km à vol d’oiseau.
Je ne vais pas faire de la psychologie à la petite semaine, ni faire mon branché aux antennes magnético-célestes, mais j’ai toujours une émotion, une forme de sérénité quand je suis là-haut et je n’ai pas spécialement envie de m’en retourner. Enfin, c’est surtout le cas en dehors des périodes touristiques, parce que là, il y avait quand même un petit peu de passage qui tuait un peu de le genus loci.
En descendant au sein de la hêtraie atlantique (j’ai bien dit atlantique, les masses d’air se croient au bord d’un océan virtuel et se déchargent de leur humidité sur le Morvan, premier obstacle significatif depuis le littoral), poussé par je ne sais quelle force improbable, je me mets à faire un bref cours appliqué de phytosociologie, très certainement le premier et le dernier que mes interlocuteurs subiront de leur vie (si j’exclus Fromfrom bien sûr). L’exercice reste difficile quand les « clients » n’ont pas les moindres bases. Je pense avoir été compris dans les grandes lignes, ou alors on est poli et on n’a pas voulu me froisser.
La navette n’étant pas revenue, nous décidons de descendre au niveau de la « grande clairière », autrement dit la Pâture du couvent, correspondant à une des principales zones de fouilles de la première période mitterrandienne (il ne s’était pas passé grand-chose ici en termes archéologiques depuis la fin du XIXe s.). Là se trouvait une basilique romaine, unique en son genre en Gaule. On trouve là aussi un bassin monumental en granite rose et le couvent des Cordeliers (XV-XVIe s.) en cours de restauration. Bien d’autres vestiges ou éléments restaurés ou reconstitués existent sur le sites ou d’autres sous-sites, mais nous n’y sommes pas allés.
Nous sommes redescendus, puis nous sommes allés sur la montagne en face qu’est le massif d’Uchon où l’on trouve les fameux chaos (voir mes articles précédents sur le lieu : ici et là).
La vallée du Mesvrin en contrebas (affluent du principal affluent morvandiau de la Loire).