Juillet estival 2013 (8)
Nous avons passé pas mal de temps à glandouiller pendant ces vacances où la chaleur était bien au rendez-vous. Au programme, siestes, pêches aux lignes (pluriel de pêche à la ligne), barbecues, baignades… Mais nous avons quand même voulu retourner sur un des hauts lieux majeurs que j’avais fait découvrir à Fromfrom lors de son premier séjour en Bourgogne en avril-mai 2006. Il y avait beaucoup de monde, ce qui gâche un peu cette impression que le site nous appartient lorsque l’on est pratiquement les seuls à déambuler dans la nef. J’en ai profité pour photographier un grand nombre de chapiteaux, ce qui n’était guère possible avec mes anciens appareils. Voici donc la colline éternelle de Vézelay et sa basilique Sainte-Marie-Madeleine qu’il est bien sûr inutile de présenter.
Quand je pense que ma grand-tante, alors femme de gendarme, a côtoyé ici des artistes de premier plan qui créchaient là ou étaient de passage. Elle n’a jamais rien compris des rencontres qu’elle a pu y faire. Je pense que comme ma grand-mère paternelle, elle n’avait pas dû aller à l’école après ses douze ans et jusqu’à son décès en 2007 à l’âge de 97 ans, en dehors des journaux, elle ne lisait jamais de livres, contrairement à mes grands-mères pourtant à peine plus âgées. Elle n’était pas inculte pour autant, notamment vers la fin de sa vie, mais avant, pendant et après la guerre, elle et son mari n’avaient guère brillé par leur intelligence. La gendarmerie… Le qu’en dira-t-on… L’obéissance, qui était d’ailleurs imposée aux épouses, d’autant qu’à tout moment il pouvait y avoir une inspection dans le logement à la caserne. Ils avaient eux aussi participé à dénigrer ma grand-mère divorcée (quelle horreur !) et ses enfants restés avec elle. Ils ont hélas perdu leur fils unique dans un accident de la route alors qu’il n’avait pas vingt ans. C’est malheureux à dire, mais ce drame les a rendu moins cons. La société avait évolué et lui n’a pas fait de vieux os dans la gendarmerie (il est parti bien avant le temps de service normal, effondré, ce qui n’a d’ailleurs pas contribué à lui offrir une grosse retraite). Ils se sont fortement rapprochés de ma grand-mère, de son nouveau mari et de leurs enfants. Difficile pour moi d’imaginer que ces deux vieux charmants et d’une gentillesse extrême, avaient eu une autre vie avant.
Bon, j’en reviens au sujet principal. D’abord l’extérieur.
Le narthex et ses différentes composantes.
Et la nef et le chœur.
Et les autres chapiteaux du vaisseau principal (si on a résisté jusque là, on ne succombera pas par overdose).
Les lecteurs survivants goûteront un peu de l’eau des Fontaines salées (commune voisine de Saint-Père [-sous-Vézelay]). Ces fontaines ont été exploitées dès le Néolithique puis les Gallo-romains y avaient installé des thermes. Le site n’a été redécouvert que dans les années 1930. L’eau y est un peu salée et légèrement radioactive. Nous l’avons goûtée et nous avons brillé toute la nuit suivante. Le gardien du site a été très sympa. Il donnait pas mal d’explications aux gens, mais je pense que j’ai dû piquer sa curiosité quand je lui ai donné le nom d’une des plantes aquatiques qui poussait dans l’un des puits. Le plus émouvant dans l’histoire est que ces puits sont toujours busés par des tronçons de chênes évidés, intacts, qui datent de 2200 à 2300 ans av. J.-C.