« le bâtiment qui est denté sur le dessus »
Ce vendredi, il était programmé de longue date que je devais me rendre à Rennes pour participer à un jury d’une soutenance de mémoire d’un stage que j’avais encadré sur une durée de six mois.
S. me dépose à la gare d’H. et j’arrive à Lille alors que le soleil est à peine levé. Je ne déteste pas cette architecture :
Au passage, je ne cueille pas ces fleurs écloses là depuis la fin de 2003 :
A Rennes, j’arrive en tout début d’après-midi, ce qui me laisse un peu de temps pour voir la poste (et non la mairie !) :
Le boulevard qui la longe me paraît bien large, avec une place et des parkings au milieu qui semblent s’allonger très loin. Je comprendrai plus tard en prenant le bus qu’il s’agissait en fait d’une couverture de la Vilaine. Je n’en reviens pas qu’à Rennes aussi, « ils » aient commis cette épouvantable erreur. Je dis ça avec une amertume certaine dans la mesure où dans ma ville de naissance et celle de mon enfance, « ils » ont fait pareil, encore que là-bas ils avaient l’excuse de le faire par ce que la rivière était extrêmement polluée, profondément nauséabonde et il était de salubrité publique de faire quelque chose à une époque où on ne songeait pas encore à traiter la pollution à la source. Aujourd’hui, il me paraît totalement inconcevable de se détourner ainsi d’une rivière.
Après ça, comme le principal objectif était de voir le parlement de Bretagne et que je ne vois aucun panneau, je demande dans quelle direction je peux le trouver. D’abord à une jeune fille qui malheureusement ignore jusqu’à l’existence de l’édifice, et ensuite à une vieille dame peu aimable qui finit par me dire : « par là-bas, le bâtiment qui est denté sur le dessus ». Evidemment, le voici donc au sein d’une place où se prépare apparemment quelque chose :
Arrivé à l’école agronomique, je constate qu’elle a encore changé de nom. Peu importe, je rentre. Aucun accueil, je chercherai en vain un café. Puis, l’heure de la soutenance approche, je vois ma stagiaire débarquer, puis le président du jury qui n’est autre qu’un des rapporteurs de ma thèse et celui qui m’avait attiré au même endroit en avril 2005 lors d’une semaine de formation à la suite du suicide de ma collègue. Une semaine qui avait été assez salutaire parce qu’elle m’avait permis de m’éloigner un moment d’un lieu dans lequel j’avais désormais du mal à entrer. Un moment important aussi puisque c’était la première fois que je me rendais en Bretagne non ligérienne.
La soutenance se déroula très bien. Même s’il y eut des critiques bien naturelles et des remarques intéressantes, le travail fut salué pour sa qualité, ce qui était aussi important pour moi.
Et puis j’ai repris le chemin inverse. Cette fois, le train fit escale à Paris et non à Lille. La gare du Nord possède parfois des ambiances curieuses comme ce quai vide :