Journée ligérienne
Trois jours après notre mariage, nous étions en Bourgogne pour terminer la semaine de vacances. En ce mois d'août, je ne peux pas vous dire que nous transpirions de chaleur, tant et si bien que j'étais un peu frustré parce que je voyais l'été qui me filait entre les doigts. Par ailleurs, si certains ont des amantes de pierre, personnellement, j'en ai une faite de sable avec un peu d'eau qui coule au milieu. Voilà, ELLE me manquait. Alors, subitement, je proposais d'aller LA voir de façon inédite, en oubliant (un peu) mon oeil naturaliste et liégériohile. Le matin du 26 août, donc, je décidais de l'attaquer par la rive droite (il faut dire que vu de là où on était, on n'avait pas le choix). Accès direct en Loire bourguignonne, peu avant la confluence mythique : Nevers. Évidemment, quand on est seul, que l'on ne fait que passer, qu'on n'a pas le temps, parce qu'il faut bien bosser, on ne pense pas, on n'a pas le goût, pas l'envie suffisante d'aller voir, ne serait-ce qu'un instant la cathédrale de Nevers. Et pourtant, depuis le pont qui enjambe le fleuve, combien de dizaines (centaines ?) de fois je me suis dit, en la voyant : « il faudra bien que j'aille la voir un de ses quatre ». Et puis un jour arrive où l'on ne passe plus. Alors, l'occasion était trop belle d'emmener S. voir Nevers et un petit bout de MA Loire. Après la cathédrale, le repas, le palais ducal, direction le Bec d’Allier, un haut lieu bien connu et surtout le théâtre de certaines de mes pérégrinations scientifiques. Puis, après avoir franchi la Loire grossie de l’Allier, nous remontons le cours (nous sommes alors dans le département du Cher, donc en région Centre. Peu avant le Bec d’Allier, une curiosité pour certains, le pont canal du Guétin où nous surprenons une coche de plaisance pas très couleur locale, pas très dans la mode des bateaux traditionnels en bois ligériens (futreaux, toues, gabarres et autres chalands). Puis, nous nous « perdîmes » entre Loire et Allier avant de regagner les terres morvandelles par l’île de Decize. Et en me disant que S. n'a pas fini de souper de la Loire, car je suis loin d'être rassasié.